cinq. le mouton déprimé

113 25 9
                                    

cinq.  LE MOUTON DÉPRIMÉ

« À quoi tu as dis qu'il ressemblait, déjà ?

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.

« À quoi tu as dis
qu'il ressemblait, déjà ?

— À un putain de mouton déprimé. »

Rosie éclata de rire, et Bellamy ne pû empêcher le petit sourire d'apparaître sur ses lèvres.

Ça faisait une semaine depuis "l'incident" qui s'était produit à la clinique, et elle ne pouvait pas vraiment dire qu'elle avait hâte d'y retourner.

La manière dont le garçon l'avait dévisagée la hantait encore et elle n'avait aucune envie de le recroiser.

« À qu'elle heure
est ton rendez-vous ?

— 15h30.

C'est moi qui vais t'y conduire et te chercher. Aure' ne termine qu'à 17 heures aujourd'hui.

— Je sais.

Peut-être qu'avec un peu
de chance, tu reverras ce cher mouton déprimé.

— Je n'espère pas. Il m'a regardé
comme si j'étais une pestiféré.

— Mais avoue que c'est quand même incroyable qu'il s'appelle aussi Bellamy. Ce n'est pas une nom qui court les rues.»

La jeune fille haussa les épaules, et la femme de son frère déposa ses lèvres affectueusement sur sa temple avant de retourner à ses occupations.

Rosie avait été une personne particulièrement importante dans la vie de Bellamy. En omettant évidemment de mentionner qu'elle et Aurelio étaient les deux seules personnes faisant réellement partie de la vie de la jeune fille.

Rosie et Aurelio étaient en couple depuis aussi longtemps qu'elle puisse s'en souvenir. Ils l'étaient déjà quand l'incendie avait eu lieu.

Ils avaient été des parents de substitution, en quelques sortes. Ils avaient alors tous les deux dix-huit ans et Aurelio avait catégoriquement refusé que sa petite sœur soit placée en foyer d'accueil alors qu'il était majeur et vacciné.

Rosie était beaucoup trop gentille et jolie pour être vraie, et Bellamy se demandait parfois si elle était réelle.

Elle se demandait aussi parfois si elle trouverait un jour quelqu'un d'aussi bien, mais elle essayait de ne pas trop penser à ça.
Bellamy savait qu'avec un visage comme le siens, peu de gens voudraient bien d'elle.

Lorsque vint l'heure de partir, elle attrapa sa lecture en cours, sa veste en jeans et marcha avec lassitude vers le pick-up rouge délavée de Rosie.

Durant le trajet, elles parlèrent de livres et du documentaires qu'ils avaient regardé tous ensemble la veille au soir. Des sujets de discussion assez communs entre elles.

Une fois arrivées, Rosie déposa un baiser sur la joue de Bellamy et cette dernière sorti en lui faisant un léger signe de la main.

Elle entra dans la salle d'attente et fut soulagée de n'y voir personne. C'était rare, mais elle n'allait pas s'en plaindre. Au contraire, la solitude lui convenait parfaitement.

Après à peine une dizaine de minutes à lire calmement, la porte d'entrée s'ouvrit et la jeune fille leva la tête d'instinct.

En voyant la personne en question, elle se retint de partir en courant.

Le mouton déprimé, comme elle s'était amusée à l'appeler, alla s'asseoir en face d'elle, la tête baissée, ne semblant pas l'avoir vue.

Lorsqu'il leva enfin le menton, il eut un mouvement de recul et elle vit sa pomme d'Adam s'abaisser avec difficulté.

Ils se regardèrent dans le blanc des yeux pendant de longues secondes qui lui parurent des heures.

Et pas une seule fois Bellamy ne pensa à couvrir son visage.

▬▬▬▬▬▬▬

▬▬▬▬▬▬▬

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.
𝚋𝚎𝚕𝚕𝚊𝚖𝚢. ( original short story )Where stories live. Discover now