Os d'une Fangirl

Say my name

Un vieil One-Shot que mes amis connaissent. Si vous ne comprenez pas la réaction finale de Raïssa, la protagoniste, c'est normal. L'incompréhension de cette réaction est justement le message que je souhaite passer ; dans la vie, nous sommes témoins de réactions et d'actions étranges, illogiques ou incompréhensibles. Seulement, ce qu'on oublie, c'est que pour ces personnes, ces réactions sont parfaitement logiques ou, au pire, les seules réactions dont elles sont capables dans une situation.
Contexte : Raïssa Orchys est une jeune femme aux cheveux roux acajou, d'une vingtaine d'années. Elle est la dernière compagne en lice de Tobias Erin Rogers, ou Ticci-Toby pour les connaisseurs. Une histoire d'amour rythmée par les instabilités caractérielles des deux tourtereaux ; en effet, Raïssa souffre de névrose et de bouffées délirantes (hallucinations), sans oublier Toby, un homme bipolaire ayant des troubles schizophréniques.
Laughing Jack, notre clown monochrome préféré, a mystérieusement disparu, aspiré par sa boite, ce qui a impacté grandement Toby, qui laisse mourir son couple, sous les yeux impuissants de Raïssa.
Leur relation va-t-elle survivre au manoir du Slenderman ou faner, comme les autres ?
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Il faisait si froid ce jour-là. La neige tombait à flot, noyant le paysage sous une chape blanche et glaciale. Pas un chat ne traînait dehors. Les habitants de Nessos restaient chez eux, sous leur couette et portants des couches de vêtements. Pas un bruit n'était audible.

Le monde semblait s'être figé dans la glace et l'hiver.

Quelque part, au sein même d'une forêt extrêmement dense, la fameuse forêt de Nessos, les flocons n'étaient pas les seuls à s'abîme au sol. Semblables à une pluie peu orthodoxe, des larmes pleuvaient sur le parquet vieillit du manoir de Slender.
Raïssa Erin Rogers, était en train d'abreuver le bois de chêne de ses gouttes salines. Entre ses mains tremblantes se trouvait un cadre, support de l'une des rares photographies qu'elle avait de sa famille. On y voyait Tobias, avec leur fille Ardente, et elle-même était présente. L'unique iconographie prise avant le départ de leur enfant. Elle adorait ce cliché, parce qu'il reflétait parfaitement la lueur ténébreuse et arrogante des yeux de son mari. Celui qui était en train de l'anéantir. Celui qui lui avait brisé les ailes pour mieux la précipiter dans le vide.

Pourquoi la Tueuse sanglotait-elle comme une adolescente en plein chagrin d'amour ?

Parce que ce jour-là, c'était Noël. Un jour bénit pour les enfants, et maudit par les pensionnaires du manoir. Et parce que ce jour-là, elle avait un cadeau à offrir. Elle allait rendre sa liberté à Toby.

C'était pour cela qu'elle pleurait. Elle pleurait leurs belles années, leurs moments doux, leurs baisers, leurs ébats, leurs disputes, leur couple.

Elle pleurait parce qu'elle allait mourir. Parce que son amour la consumait tout autant que sa magie.

Raïssa resta longtemps ainsi, debout, la tête penchée vers le sol, les larmes brouillants sa vision, ses mains enserrant fermement le cadre.

Elle resta dans cette position jusqu'à ce que le murmure d'une porte s'ouvrant puis se fermant atteignit l'oreille de la jeune femme. Dès lors, elle sécha ses pleurs, posa la photo, se recoiffa, effaça toute trace d'une crise de faiblesse. C'était pathétique de sa part, mais rassurant pour elle. Raï attendit alors, silencieuse, debout devant la fenêtre de sa chambre, de leur chambre, qu'il vienne.

Et il vint.

Ensanglanté, las, mais vide. Les yeux ternes. Son sweat-shirt trempé. Tobias Erin Rogers n'avait qu'une envie en rentrant dans sa chambre, c'était de se jeter dans son lit pour s'enfuir dans le néant du sommeil, en sachant très bien qu'un cauchemar allait le tirer du lit. Peut-être pourra-t-il même croiser Raïssa ? Elle lui manquait, sa diablesse aux cheveux rouges, oh oui qu'elle lui manquait. Mais il n'arrivait pas à lui dire. Il n'arrivait pas à s'y consacrer. La mort de son ami LJ avait gelé son cœur, l'emprisonnant dans un carcan d'émotions et de sentiments inexprimables. Il souffrait en silence.