Partie 67

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"La colère est une haine ouverte et passagère ; la haine, une colère retenue et suivie."

Mon esprit était concentré sur Kais. Tout ça, c'est de sa faute. C'est lui qui a écrit les premières lignes de cette histoire sanguinaire. Pour tourner la page, il fallait donc que je conclue le récit avec son sang à lui.

C'est un assassin. Il a le sang de Zakaria sur ses mains, mais en plus, aussi celui de You maintenant.

Je ressentais une haine incommensurable à son égard. Ce type, c'était un poison. Il a mis à la fin de Zakaria, indirectement à celle de You, et a pourri la mienne et celle de sa mère.

Je n'avais qu'une envie, c'était qu'il souffre, autant qu'il me fait souffrir actuellement. Je ressentais le besoin de le briser, comme il avait brisé la mère de Youssef. Ce fils de pute. Il fallait qu'il meurt.

Ouais, il fallait qu'il meurt.

J'ai balancé ma cigarette, et j'ai rapidement avancé vers la moto. Par réflexe, j'ai enfilé le casque posé dessus et je me suis hissé sur le siège.

Safia me suivait de près, donc elle n'a pas manqué de m'interpeller.

Safia : Ou est-ce que tu vas ?

Moi : Au quartier. J'ai une affaire à régler.

Son visage s'est décomposé.

Safia : Issam, dis-moi pas que tu vas t'en prendre à Kais ?

Je ne l'ai pas calculé et j'ai démarré la moto.

Safia : Issam ! Fais pas le con s'il te plaît et éteins la moto.

Encore une fois, je ne l'ai pas écouté et je suis parti en trombe.

Je le tuerai, ou je mourrai en essayant.

J'ai roulé le plus vite possible, comme si ma vie en dépendait.

Je ressentais tellement de haine. Je ne comprenais pas pourquoi la vie était si cruelle.

J'avais envie de tout niquer. Clairement. J'voulais tout foutre en l'air.

Mais surtout, je ressentais le besoin de voir son sang couler, à lui. Lui, qui a été à l'origine de tant de malheur pour moi, pour Youssef et maintenant pour sa pauvre mère.

Je n'en avais strictement rien à foutre de finir en prison, ou mort. Je commençais sérieusement à me demander si j'étais fait pour vivre, moi aussi. Le monde est trop cruel.

J'encaisse les coups depuis tellement longtemps. J'en ai encaissé trop. Je sature là, je n'en peux plus.

J'ai essayé d'être raisonnable, de sauver ma vie, celles de mes proches. J'ai fait de mon mieux. Mais ce n'était pas assez. Youssef est mort.

Hors de question qu'il pourrisse six pieds sous terre, pendant que Kais se fait encore plus d'argent, profite encore plus de la vie et fasse souffrir encore plus de gens.

Il fallait mettre un terme à tout cela. Il fallait que je le fasse.

J'en avais marre d'être le Issam que tout le monde connaît. J'en ai marre d'essayer d'être celui que tout le monde veut que je sois. J'en ai marre de réfléchir aux conséquence de mes actes sans arrêt.

Issam : Et si j'devenais ce que j'veux pas ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant