Pokémon : Secret Garden

Chapitre 3 : La Ville Du Départ

Proche de son zénith, le soleil à peine obscurci par quelques nuages vagabonds éclairait de toute sa lumière la Tour d’horloge qui, si elle était fonctionnelle, sonnerait les coups de la mi-journée.

Assis sur un banc en face de cette noble Tour, Solare, Maja et Shroom prenaient leur déjeuner -ou bain de soleil pour le plus petit. Nostalgique, le jeune homme ne faisait que fixer cette vieille tour, symbole de la petite ville d’Amaillide, dont la création remonte à… à la création de cette Tour, soit très longtemps. Elle est entretenue de temps en temps, sinon le lierre à la base l’aurait pris d’assaut il y a bien longtemps, et Solare doutait que le toit en ardoise violacée n’ait tenu tout ce temps.

-Elle me paraissait si grande, dans mes souvenirs d’enfant.

Originaire de cette ville, Solare renouait ici avec ses racines. Amaillide n’était qu'un petit village, sans même une école. Il fallait aller à Pavonnay, le bourg d’à côté, pour s’instruire. Heureusement que le village n’était qu'à quelques minutes à pied, et qu'il y avait déjà des transports pour y aller. Les Zeblitz du ranch d’Amaillide notamment était sollicité le matin pour tirer les enfants dans les chariots ; puis, le reste de la journée, ils labouraient les champs ou se reposaient, selon l’emploi du temps du jour.

-Il faudra rendre visite à msieur Izan, aussi.

Cet homme, ainsi que sa femme, étaient les gérants du ranch. Tandis que Solare se rappelait avec émotions ses jeunes années avec à l’époque sa petite vipélierre, Shroom lui, s’inquiétait davantage sur l'état de santé de son dresseur, qui semblait aligner des phrases sans aucun rapport. Il parlait de la tour d’horloge, et maintenant de “m'sieur Izan” ? Le petit pokémon était visiblement confus.

-Il faut absolument que j’emmène Lilie ici, un jour.

Ça en revanche, Shroom comprenait bien. La jeune femme avait une certaine affinité avec les pokémons, qui l’adoraient tous, notamment les types fées comme Shroom. En revanche, pourquoi ce type en particulier, difficile de savoir. Il doit exister un lien particulier entre ce genre de personnes prédisposées et les pokémons d’un certain type, et ce lien était souvent ce qui pouvait faire de ces personnes des champions d’arènes officielles. Encore une curiosité sur laquelle se penchait le milieu scientifique.

Ressourcé, Solare se leva du banc, entraînant avec lui ses pokémons. Afin d’avoir un endroit où dormir ce soir, ainsi que pour déposer ses affaires, le jeune homme se dirigea vers le centre pokémon bâti juste en face de la Tour d’horloge. Il y réserva une chambre, et déposa ses affaires à l’intérieur. Au vu de l’infrastructure, le centre a dû être refait à neuf il y a pas longtemps : dans ses souvenirs, l’endroit était un peu plus bucolique, avec un parquet grinçant et des pans de bois abîmés au mur. Aujourd'hui, il ressemblait davantage à un petit centre de campagne, certes, mais modernisé. Un sol en dalles blanches remplaçait le parquet, et du papier peint couvrait les pans de bois.

Il referma soigneusement la porte de sa chambre à clé, et sortit visiter le reste de la ville.

Les maisons étaient sensiblement les même, sauf une, qui était en piteux état à l’époque. Le jardin devant le bâtiment, avec des herbes folles et des clôtures couvertes de ronces, avait été remplacé par un terrain de combat pokémon. La bâtisse était en bois, décoré par endroits de quelques peintures typées, et d’une sorte de pancarte désignant une pokéball, symbole de la ligue et du conseil. “Ils auraient ouvert un centre d’entraînement dans ce trou paumé ?” songeait Solare, dubitatif mais néanmoins content que son village soit un peu plus reconnu qu’auparavant.

Plus au nord se trouvait le Bois du Serment, un petit bois dans lequel trône un immense mégalithe, gravé de trois terrifiantes entailles. On raconte que les promesses faites à cet endroit emplissent les gens et les pokémons d’une détermination sans faille, jusqu'à ce que le vœu se réalise. De nombreux dresseurs font ici promesse de vaincre le conseil et le maître trônant à la ligue. Mais évidemment, s'il suffisait d’une promesse pour y arriver, énormément de dresseurs arriveraient à triompher du maître ; or ce n’est pas le cas. Aussi, le monument était petit à petit délaissé.