Chapitre 7 : Nunki

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Marina

« Ma chérie, réveille-toi », susurra Mathias à l'oreille de sa bien-aimée. Le réveil à côté d'elle indiquait 7h.

- Pourquoi si tôt ? Ronchonna Marina.

- Avant que tes cours commencent, on passera au magasin de danse te chercher un costume pour le spectacle, lui expliqua Mathias.

Malgré sa peur d'échouer, la danseuse avait bien l'intention de déverser sur scène toute l'énergie qui l'animait. Lors de leur dîner romantique, elle avait fait part de ses doutes à Mathias sur sa capacité de gagner. Ce dernier lui avait alors avoué qu'elle pouvait abandonner cette idée si elle ne le sentait pas, mais Marina ressentait le besoin d'impressionner ses proches, de les rendre fiers. Elle allait leur montrer qu'elle n'était pas seulement la gentille fille timide, mais aussi la femme fatale sûre d'elle. Danser la coupait de toute réalité, elle ne pensait plus à sa vie amoureuse, elle n'était plus effrayée de prendre les mauvaises décisions, non. Sur scène, ses pas s'enchaînaient les uns à la suite des autres sans aucune hésitation, elle savait ce qu'elle faisait et pourquoi, elle était tout simplement elle-même. Et cela se voyait. Bien-sûr, Marina était une travailleuse hors pair, elle répétait les pas jusqu'à ce qu'ils soient parfaits, même si cela prenait toute la journée. Et cette perfection, elle devait l'atteindre. Si elle commettait la moindre erreur, elle se mettait dans des états pas possibles. Mais elle se trouvait aussi dotée d'une grâce naturelle, qui, dès qu'elle exécutait un mouvement, lui donnait l'impression d'incarner un oiseau, ou même un ange, prêt à s'envoler à chaque mouvement de bras.

- D'accord je prends vite une douche, haleta la jeune danseuse toute excitée.

Quand ils arrivèrent dans le magasin, les rayons de costumes engloutissaient le couple. Il y avait des tenues pour tous les types de danse : Classique, en passant par le Jazz, et même du Cabaret. Ils se frayèrent un chemin jusqu'au rayon de Contemporain et découvrirent une étendue de vêtements. Marina se dit qu'ils n'auraient jamais le temps en une heure de dénicher le costume de ses rêves. C'est pourquoi  ils se séparèrent et cherchèrent chacun de leur côté LA tenue créée pour le corps de la danseuse. Marina avait déjà sélectionné une grande quantité de justaucorps bleus, noirs et rouges, avec des encolures des fois en V, des fois avec les épaules découvertes, ou avec le dos nu. Soudain, elle s'arrêta net devant une brassière argentée qui couvrait le ventre de jolis motifs dentelés. Elle lâcha tous les justaucorps et s'empressa de détacher la brassière du cintre. Dans la cabine d'essayage, elle se sentit magnifique. La lumière des cabines réfléchissait la couleur argentée du vêtement, ce qui mit sa peau claire en valeur. Elle arracha le rideau et sortit un grand sourire aux lèvres, puis défila devant son copain, qui lui aussi avait sélectionné quelques costumes. Mais la réaction de ce dernier n'eut pas l'effet escompté. Au contraire, son visage se décomposa et son arcade sourcilière se fronçait, laissant des rides de mécontentement se dessiner sur son front. Marina détestait cette expression.

-Je pensais que tu dansais pour un concours international, pas pour un club de strip-tease. Tu n'as pas à être dénudée comme ça ! S'énerva l'homme.

Sa réaction déconcerta la jeune femme. Elle était habituée à ce qu'il contrôle ce qu'elle porte, mais là, aucune partie de sa peau n'était à découvert. Et la dentelle ornait son ventre mince d'une façon à...

-Tu enlèves cette tenue immédiatement ! Gronda Mathias. Au regard apeuré de sa copine, il comprit qu'il avait monté le ton trop haut, et tenta de se racheter. Regarde les hauts que je t'ai sélectionné, ils sont bien plus beaux que ta vieille lingerie de couleur sac poubelle. Je te paye les trois que tu préfères, surenchérit-il.

Marina entra dans la cabine d'essayage les larmes aux yeux, vexée d'avoir déçu Mathias. Elle essaya les justaucorps, ils lui allaient bien, mais étaient communs, peu ordinaires. Avec son haut argenté, elle aurait brillé dans la salle telle une étoile, mais elle devra se contenter d'une tenue basique. Elle en sélectionna trois, un bleu, un rouge, et un noir avec des diamants autours du cou. C'est ce dernier qu'elle comptait porter pour le spectacle. Elle remercia son copain d'un bisou sur la joue et se dit qu'elle était quand-même chanceuse qu'il veille aussi bien sur elle.

Sur le chemin du retour, ses yeux se posèrent sur la vitrine d'un magasin qui affichait un t-shirt qui fit directement sourire Marina. Elle pria Mathias de l'attendre dehors, et entra dans le magasin. L'homme se montrait dubitatif. Qu'allait-elle acheter dans cette boutique ? Si elle ne se dépêchait pas, elle allait arriver à son cours en retard, et la jeune danseuse déteste les retards. Elle ressortit deux minutes plus tard, un sac en papier à la main. « Je peux voir ce que c'est ? » taquina l'homme. Il ne lui demandait pas vraiment son avis, il la prévenait juste qu'il allait ouvrir son sac. Il en sortir un t-shirt blanc . Lorsqu'il le retourna, de la stupeur apparu sur son visage. Le haut représentait la tête de Vincent Van Gogh quand il était content, triste, fâché...

-Et bien, tu t'es soudainement passionnée à l'art ? Interrogea l'homme.

-On peut dire cela, sourit Marina.

Passionnée était un grand mot, mais elle avait effectué quelques recherches sur la vie du peintre. Elle n'en avait pas retenu beaucoup, excepté son visage et quelques unes de ses peintures. Cela dit le t-shirt n'était pas pour elle.

« J'espère que cela lui plaira » pensa-t-elle en s'effaçant dans la foule.

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Tell the stars I love you (FINIE)Where stories live. Discover now