Chapitre I

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Et l'horloge sonna sept heures

Bam ! Pouf ! Patapouf !

— Oh fait chier !

Le garçon venait de tomber de son lit, encore tout empêtré dans ses draps. En maudissant le monde entier, il entreprit de se relever. Le voisin avait encore claqué la porte en partant ; et lui avait sursauté.

Aujourd'hui, il entrait à l'université pour commencer des études d'économie. Parm avait dix-huit ans. Il s'étira un peu puis se laissa de nouveau tomber sur le sol. Il avait besoin de recouvrer ses esprits : il respirait lentement, les mains autour de sa poitrine, comme pour sentir son cœur battre. D'aussi loin qu'il se souvienne, il avait toujours eu une grande peur des bruits puissants : le tonnerre, les feux d'artifice, ou tout comme à l'instant, juste une porte claquée un peu trop fort. Il s'était toujours senti honteux, comme un enfant qui avait mal grandi. On ne voit pas souvent un jeune adulte sursauter au moindre bruit, paniquer lorsque l'on s'exclame, frissonner au passage d'un camion. D'abord, ses amis s'étaient moqués de lui. On riait de son air fantomatique, de ses mimiques apeurées et de ses tremblements, puis autour de lui, on a commencé à vouloir l'aider et les choses avaient peu à peu changé.

Parm avait retrouvé une respiration plus apaisée ; et il jeta un œil à l'horloge. Il était à peine six heures du matin. Parm se dirigea vers le réfrigérateur, dans la cuisine, et se servit un verre d'eau fraîche.

Il vivait seul et n'en avait pas encore l'habitude. C'était la première fois qu'il était ainsi livré à lui-même, bien que la solitude ne lui fût pas inconnue. Lorsqu'il avait dix ans, son père était décédé ; puis sa mère et son frère avaient fui vers les États Unis. Il n'avait pas fui. Il avait insisté longtemps pour poursuivre ses études en Thaïlande. Et désormais qu'il était en âge d'entrer à l'université, sa mère avait fini par lui accorder de vivre dans ce petit appartement, qui appartenait à une connaissance.

Alors que l'horloge indiquait sept heures, le jeune homme émergea brusquement de ses pensées et se précipita à la salle de bain. Il quitta son appartement vêtu d'un uniforme flambant neuf. La réunion d'information était à huit heures. Il ne pouvait pas se présenter en retard.

* * *

Parm soupira tandis qu'il pénétrait dans le gymnase. La réunion devait normalement commencer d'ici peu. Il devait se frayer un chemin parmi la foule d'étudiants, jusqu'à la table dédiée aux inscriptions. On lui donna des documents avant de lui indiquer où il pouvait s'asseoir.

Il adressa un sourire timide aux étudiants qui attendaient à côté de lui. À sa droite se tenait un étudiant à la carrure imposante. Team, car tel était son nom, n'était pas particulièrement enveloppé, mais sa peau sombre attirait l'attention. À ses côtés, une fille assez chétive arborait un large sourire ; et ses cheveux coulaient comme ceux d'une poupée sur ses épaules. Elle s'empressa de se présenter : elle s'appelait Mannow.

Apparemment, Parm s'apprêtait à se faire des amis dès le premier jour.

Ils continuèrent de se parler jusqu'à ce que la cérémonie débutât. L'assemblée fut d'abord endormie par le long discours du directeur, avant de se réveiller un peu à l'apparition du représentant des étudiants.

Ce dernier annonça que chaque président de club viendrait présenter ses activités aux nouveaux élèves et, une fois la cérémonie terminée, les étudiants seraient libres d'aller s'inscrire aux clubs qui les intéressaient.

Les présidents des différents clubs commencèrent à attirer les étudiants de première année, chacun à leur manière : le club de musique présentait un groupe de rock'n'roll ; le club de basketball était venu avec son équipe nationale ; tandis que le club de théâtre faisait monter ses membres sur scène. Ils comptaient les étudiants les plus charismatiques de toute l'université.

[Traduction] Until we meet againOù les histoires vivent. Découvrez maintenant