Chapitre 1 : Le Concorde

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Le soleil au zénith réchauffait son doux visage pâle. Bien installée, sur une chaise qu'elle avait ramené de la cale, Elizabeth ne bougeait pas. Ses cheveux volaient aux vents qui lui rafraîchissait sa peau exposée aux rayons brûlants. Le Livre, qui ne sortait jamais de son sac de tissu, était délicatement posé sur les cuisses de la femme. Elizabeth ne semblait pas pouvoir le garder loin d'elle. Elle ferma les yeux et sourit. 

- Belle vue n'est-ce pas ? dit un passager du zeppelin, portant un monocle et une moustache retroussée.

Elizabeth ouvrit lentement les yeux, baissa son sourire, mais ne tourna pas la tête vers l'homme debout à côté d'elle. La voleuse contemplait la vue que venait de mentionner l'inconnu. En effet, elle était belle, voire magnifique. Bien que le Concorde volait haut, les passagers y voyaient des hautes montagnes à la pointe enneigée qui se dressaient au loin, des cours d'eau qui se frayaient des chemins entre ces-dernières et le soleil qui venait faire refléter son éclat sur le bleu scintillant des rivières.

En définitive, la femme détourna son regard de la beauté du paysage pour regarder le passager. Il était jeune, plutôt beau, avait de longs cheveux noirs attachés en queue de cheval avec un joli chapeau melon noir ornant sa tête. D'après ces habits, Elizabeth le voyait comme quelqu'un de riche, pas autant qu'un Samuel Benett, mais cet inconnu aurait eu sa place à Canon Street. Il ne portait pas de manteau à cause de la chaleur, mais une chemise blanche repassée aux boutons de manchettes argentés, avec par dessus un boléro brun cousu sur mesure. Il chaussait de belles bottes à talons qui se fixait à l'aide de sangles, comme pour une ceinture. Attaché à sa cuisse droite, se trouvait un holster portant un revolver, orné de gravure, tenant en son bout six canons en roulette qui était en fait un barillet prolongé. 

- Oh vous dormiez ? dit-il la voyant ouvrir ces yeux. Toutes mes excuses.

- Je ne dormais pas rassurez vous. 

- M'en voilà ravis, je ne voulais surtout pas vous déranger, reprit-il. Simplement faire connaissance et être de bonne compagnie durant ce voyage. J'en oublie presque mes manières. Laissez-moi me présenter je suis Oswald Harvey.

L'homme s'inclina vers Elizabeth.

- Et vous êtes quoi, Monsieur Harvey ? Orateur professionnel ? demanda-t-elle d'un ton sarcastique suivit d'un malicieux sourire.

-  Non loin de là, répondit-il précédé d'un petit rire. Je suis un chercheur, je fouille chaque recoins de ce mondes pour prouver l'existence d'espèces encore inconnues. J'ai entendu parlé qu'il existerai d'étranges spécimens à Gearsmoke, certains disent même qu'il s'y trouverai des créatures immortelles. C'est la raison de ma présence sur le Concorde. 

- Vous êtes une sorte de scientifique ? 

- On peut dire ça, même si je n'ai aucun diplôme. 

- Un charlatant alors. rétorqua Elizabeth en arquant un sourcil, toujours suivit de son son sourire malicieux.

- Si vous voulez oui, dit Oswald qui prit la remarque en bien. Et vous ? Qu'êtes vous ?

- Moi ? Je suis une voyageuse... Je vais où je pense trouver ce que je pense, je prends ce qui m'intéresse et je repars... répondit Elizabeth donnant sa propre définition de "voleuse".

- Cette voyageuse à un nom ? 

- Jessie, Jessie Cook, mentit-elle.

Oswald, enchanté, prit la main Elizabeth et la lui baisa. 

- Vous portez des gants ? demanda le chercheur, étonné. Sous cette chaleur vous devez étouffée, ne voudriez-vous pas vous dévêtir ? 

Elizabeth souffla du nez en guise rire.

- Non, reprit Oswald en mettant sa tête dans la paume de sa main gauche. Je ne voulais pas dire cela, toutes mes excuses...

- Il vous arrive souvent de demander aux jeunes femmes d'enlever leur vêtements ? fit-elle en en souriant, amusé par la remarque du chercheur.

- Généralement je leur propose de boire ou de manger quelque chose avant, fit Owsald en dessinant un sourire en coin.

- Vous comptez donc m'inviter à boire un verre et me demander une nouvelle fois de retirer mes vêtements ? 

- C'est possible, le voyage jusqu'à Gearsmoke risque d'être long. Je vous l'ai dis : je peux être de bonne compagnie.

Elizabeth, pour la première fois depuis longtemps, esquissa un réel sourire, dévoilant sa belle dentition blanche, créant un contraste avec sa chevelure noire. Mr Harvey guida la belle femme dans la cale du zeppelin, allumant les lampes à pétrole et s'installa autour d'une table carrée en bois lustré. Loin des regards des autres passagers qui s'était tous attroupés sur le pont pour admirer le paysage et les vagues défilante de montagnes .

Le Livre Rouge : Tome IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant