Le réceptionniste

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Et même s'il s'y mettait sérieusement encore fallait-il parvenir au soulèvement de sa vénus éléphantesque. L'autre jour, l'employé a vu un reportage sur la pêche pour les baleines à bosse. L'alpaguer avec un filet, la harponner et enfin la hisser jusqu'aux entrepôts pour la découper. Malgré la grue, dix hommes s'avéraient nécessaires pour la rouler d'un mètre au point de tractage. Par mégarde, le salarié n'a guère retenu le nom du port où ceux des marins. Il aurait dû, car au rythme alimentaire de sa femme... Bientôt, il faudra contacter la NASA pour qu'ils ne la confondent pas avec une nouvelle lune derrière leurs télescopes. Sans parler du trou, il valait mieux détenir un excellent GPS avant de s'y embrayer.

En sortant de la salle de bains, la maigrichonne avait laissé des miettes partout sur le canapé et la table basse avant d'aller s'échouer dans le lit conjugal.

L'homme s'emploie au nettoyage avec son aspirateur.

Ensuite, il se pare d'un pyjama en fausse soie d'Orient. Il rejoint sa femme dans la chambre, et s'endort. Enfin, avant il s'est demandé s'il n'aurait pas obtenu meilleur compte de roupiller sur un tapis, plutôt que d'essayer de trouver les bras de Morphée une fesse sous la couette et sa sœurette à l'air.

Le smartphone sonne et affiche huit heures pile. L'homme grogne et tape l'écran bleuté. « Putain » mugit-il.

Du côté de la table à manger, la mégère l'attend. Elle s'empiffre de tartines, beurrées de cacahuètes et de Nutella. Sous la table en plastique premier prix, la princesse arbore ses arpions nus.

Autrefois, ses chevilles gorgées d'eau se tenaient gracieuses et non graisseuses. Autrefois, elle pratiquait de la danse classique. Depuis son enfance, sa silhouette était forgée par ses mouvements d'équilibriste. L'homme est tombé amoureux lors d'un de ses spectacles sur scène présentant une myriade de costumes somptueux et de chorégraphies exigeantes. À la fin de la représentation dans son quartier, il est parti tenter sa chance avec peu d'espoir dans le cœur. Elle représentait la reine, la tête d'affiche,l'élite de sa troupe. Tandis que l'homme n'était qu'un maigrelet sans aucun talent artistique.Mais bon, depuis la nuit des temps les fesses des femmes hypnotisent l'entre-jambes des mâles et les poussent à commettre une pléthore de démarches maladroites.

Surprise, elle a refusé. « Qui t'es ? Vire des coulisses », a-t-elle lâché.

Une rupture des ligaments croisés au spectacle suivant, et sa fin de carrière furent annoncées par plusieurs médecins.

Elle avait tout misé en elle.

L'homme n'est revenu que plus tard dans sa vie, lorsqu'elle l'a servi dans un Mac Donald's.

Il occupait un emploi stable, elle détestait le sien. Son minois se présentait itou pas trop mal, malgré les volutes des friteuses sa peau ingérait chaque jour, et lui restait encore un peu subjugué par le souvenir de sa prestation.

Que fallait-il plus ?

- T'as faim ? demande-t-elle les miettes aux lèvres. Mange quelque chose avant d'aller bosser, sardine sans huile.

- Deux tartines, un jus d'orange et je m'arrête là, acquiesça l'employé.

- Comme nos relations sexuelles, une branlette sous la douche... et ça s'arrête là.

- Pourquoi tu dis ça ?

- Parce que t'es un cochon qui oublie que toutes les parois dans la douche ne sont pas rincées.

- Oui, ça va. Tu t'en doutais un peu non, après cette longue période d'abstinence ?

- C'est parce que je suis grosse, c'est ça ?

Nouvelles des ruellesWhere stories live. Discover now