💎Chap 11💎

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Je me retourne et le suis dans un silence radio. Il faut dire que je me suis ridiculisée toute seule au passage... Lui, on dirait que la situation l'amuse à voir le demi-sourire qu'il a au coin de ses lèvres. Nous nous dirigeons vers une partie de la piste un peu isolée.

-Attendez, mais on n'a pas vérifié nos passeports."

Il ne me répond pas et se contente de demander à l'un des pilotes.

-On peut décoller dans 10 minutes?"

Monsieur se prend pour qui? Il peut ignorer tout le monde quand il veut, moi aussi je peux le faire... oh mon Dieu. J'aperçois devant moi un luxueux jet privé énorme sur lequel est inscrit Belli. J'oublie parfois que c'est un homme extrêmement riche, ce qui me fait un peu peur. Et s'il allait m'enfermer dans une cave ou me zigouiller dans une pièce sombre d'un vieux manoir? Non, mais là, il faut vraiment que j'aille molo sur les documentaires de tueurs en série, tout ça commence à me monter au cerveau.

-Montez," il me fait un signe de la main pour m'indiquer les escaliers du jet.

Je l'ignore totalement et monte dans le jet, le regard ébahi devant tout ce luxe. Je m'assieds sur l'un des sièges, j'ai trop peur de l'abîmer. Il s'assoit en face de moi en me dévisageant comme s'il cherchait quelque chose au fond de mon regard. Je baisse la tête, un peu intimidée par ce troublant regard.

-Veuillez attacher vos ceintures, nous allons décoller," entendis-je venant d'une voix mielleuse que je n'ai pas prête d'oublier de sitôt. Oh non, pas Allumette... Pas Sandra! Je ferme les yeux en inspirant calmement.

J'entends le bruit sourd du moteur, je me réveille lentement et ouvre les yeux.

-On est arrivés, j'attendais que vous vous réveilliez."

Soudain gênée, je lui dis, "Il ne fallait pas, vous auriez dû me réveiller."

-On m'a toujours dit que c'était pas bien de perturber le sommeil d'une femme enceinte, alors j'ai fait ce qui m'a paru plus simple."

-Merci beaucoup."

Je vous regardais dormir, Mlle McAllister," reprit-il en m'enveloppant d'un drôle de regard. Soudain, je me mets à rougir. Oh mon Dieu, la honte.

Amusé de la situation, il me lance, "Voyez-vous ça, vous rougissez."

-Je... Je... Et bien... Il me coupe brusquement et reprend son éternel visage froid.

-Dommage... vous paraissez tellement innocente..."

Mrs. Belli se lève et réajuste sa cravate qui, à mon avis, coûte plus cher que toute garde-robe réunie.

-Allons-y, nous sommes en retard, ma mère n'aime pas trop attendre."

Je le suis sans broncher, à mon avis, il est contrarié par je ne sais quoi, donc fallait pas que je rajoute une couche. Assise dans la voiture, je réfléchis à ce que je devrais dire à sa mère. Bien que j'avais pris la décision de ne plus lui adresser la parole, il faut que je lui demande.

-Vous avez dit que votre mère nous attend, vous lui avez déjà prévenu de ma venue?"

-Ne vous en faites pas, elle sait que je ramène quelqu'un. Ma mère est de nature curieuse, mais ne t'en fais pas, elle n'est pas une fouineuse." Il fait une légère pause et me dit, "Elle sait déjà tout."

Génial, tout le monde ici semble au courant de tout, sauf moi. Je ne réponds pas et retourne à la contemplation de ce magnifique paysage qui se défile sous mes yeux. Je suis impatiente d'entendre ce qu'il a à me dire, n'était-ce qu'il a promis en m'emmenant ici. Je suis tellement perdue dans ma contemplation que je ne remarque pas si la voiture ralentit pour emprunter un autre chemin, plus petit. L'allée est faite de cocotiers très hauts et c'est vraiment très beau. Devant nous s'ouvre un grand portail couleur or avec des initiales dessus, sûrement celles de sa famille.

-Nous y voilà."

C'est la première fois qu'il m'adresse la parole depuis notre discussion. Je ne réponds pas, je me contente de regarder les alentours à travers la vitre. Il souffle d'exaspération, tant pis pour lui, il n'est sûrement pas habitué à ce qu'on l'ignore. Allexsandro descend de la voiture et fait le tour pour m'ouvrir la porte, on voit que Mr peut être poli quand il veut.

Alors se dresse devant moi l'une des plus belles villas que j'aie jamais vues de toute ma vie. De couleur blanche, le sol d'un bleu nuit, les corniches sont faites en marbre, et presque toutes les sculptures aussi. Je suis émerveillée par cette architecture antique. Nous entrons dans le salon richement décoré avec des meubles blancs épurés, mais ça garde ce petit côté chaleureux et accueillant.

Je vois une dame venir vers nous, elle a les mêmes traits que son Allexsandro. Sans aucun doute, c'est sa mère. Elle ouvre les bras, je vois Allexsandro s'y blottir avec un visage radieux.

-Mamà, comment ça va?"

-Mon fils, comme tu as grandi."

-Mamà, tu dis la même chose à chaque fois que tu me vois."

Elle s'écarte un peu pour l'admirer et lui dit, "Je ne peux pas m'habituer à te voir devenir adulte, mon poussin."

Cette fois, c'en était trop pour moi. Le mec froid et austère qui se croit le centre de tout n'est que le tout petit poussin à sa maman. Je pars dans un fou rire jusqu'à me tordre le ventre. Jusqu'ici, tout le monde m'avait presque ignorée. Bravo Leïla, tu sais te faire discrète. Il fronce ses sourcils, sûrement pour m'intimider, tu vas pas réussir cette fois, dis-je intérieurement.
Sa mère brise le duel de regard que nous avions jadis commencé.

-Oh, mais excusez-moi, ma petite. Vous devez penser que je ne suis pas une personne accueillante."

-Ne vous en faites pas, Madame. Vous êtes contente de voir votre poussin."

Allexsandro me lance un de ses regards noirs et froids qu'il garde en réserve.

-Votre fils."

-Oh non, mon enfant. Pas de 'Madame' avec moi. Appelez-moi Grace."

Elle vient me prendre dans ses bras, comme elle vient de le faire avec son fils. Je commence déjà à aimer cette dame, par contre, son fils, un vrai goujat. Je caresse légèrement mon ventre, et Allexsandro me dit :

-Je vais te montrer ta chambre. Le voyage a été long, tu dois te reposer."

Je monte l'escalier avec lui, et il ouvre la porte d'une chambre vraiment très belle et très luxueuse. Et soudain, je sens un parfum d'homme.

-Attendez, c'est votre chambre ?"

-Ma mère est très à cheval sur les principes. Il est hors de question que ma fiancée dorme loin de moi."

Attendez, je rêve, pincez-moi, sa fiancée.

-Alors là, soit vous avez pris un sérieux coup sur la tête, soit je suis en plein cauchemar. D'abord, vous sortez de nulle part pour réclamer la paternité de mon enfant, et maintenant, par je ne sais quel moyen, je me retrouve à être votre fiancée devant votre mère. Franchement, vous devriez vous faire soigner."

Il me dit d'un ton calme, -Repose-toi, on en reparlera après le dîner, agapí mú."

Attend, quoi... ? Dans quoi Sergio m'a-t-il encore fourrée ?

                     Au delà de la mort                        Where stories live. Discover now