chap 18

25 4 0
                                    

J'aurais préféré mille fois découvrir un passé chargé plutôt que de buter sur le néant. Soit elle est innocente à outrance, ce qui signifierait qu'elle a été piégée, soit elle est bien plus dangereuse qu'elle n'en a l'air... beaucoup plus dangereuse.

**Point de Vue de Leila**

La conversation avec ma sœur m'a fait un bien fou, mais cela me ronge de savoir qu'elle est à New York et moi loin, à des milliers de kilomètres en Grèce. Je décide de me lever de ce satané lit pour prendre un bain et oublier toute cette histoire qui m'a épuisée. Comme si c'était possible de tout oublier comme ça. Des coups légers résonnent à ma porte. Je me réveille doucement, réalisant que le soleil s'est déjà couché depuis un certain temps.

"J'arrive !" m'écrié-je en me précipitant vers la porte, mais les coups deviennent de plus en plus insistants. "J'arrive, je vous dis !"

Qui donc frappe avec autant d'insistance ? Au fond de moi, je savais que ce n'était que lui. On ne lui a jamais appris à patienter, celui-là. J'ouvre la porte et il est là, les cheveux en bataille, son visage tiré comme s'il luttait contre lui-même. Il me regarde d'un air sombre, ses yeux avec une lueur étrange. Je fronce les sourcils.

"Est-ce que tout va bien ?" tenté-je, mais il semble ignorer ma question, gêné par la tournure étrange de la discussion. Je tente d'avoir l'air décontracté et lui dis d'une voix mal assurée :
- Dis donc, vous avez appris à frapper aux portes maintenant ?
- Nous partons chez moi demain . Puis, son regard parcourt mon corps sans vergogne, me laissant rougir de honte en réalisant que je porte juste une nuisette.

Il quitte la pièce sans un mot de plus, me laissant perplexe devant la porte. Fatiguée, je retourne au lit, mais le sommeil refuse de venir. Déterminée à utiliser mon insomnie à bon escient, je décide de faire ma valise, mais une question me taraude : à quelle heure partons-nous ? Je veux bien faire ma valise tôt pour ne pas le mettre en retard, mais la faire trop tôt me donnera l'image que j'ai hâte pour cette nouvelle vie avec lui. Rien que nous  deux chez lui, tu es obligée de mentionner ce détail ? Tais-toi.

Je me dirige vers le couloir, plongé dans l'obscurité. Je crois qu'en fin de compte, ce n'est peut-être pas une bonne idée d'errer dans la nuit comme ça. Je ne connais pas sa chambre et il est sûrement très tard. Bien décidée à rebrousser chemin, un bruit sourd me fait sursauter. J'aperçois une porte entrebâillée. Une lumière filtre à travers, ma curiosité me pousse à regarder à l'intérieur. Et là, je le vois, de dos, une serviette autour de la taille, cherchant visiblement ses vêtements. Des gouttes d'eau perlent sur son torse.

Je reste figée, observant ses muscles sculptés, sa carrure imposante. Il faut que je parte avant qu'il ne me remarque. Juste à ce moment-là, sa voix grave résonne dans la pièce : "La vue te plaît ?"
Je presse le pas comme si j'avais le diable à mes trousses. J'entends son rire sonore m'accompagner dans la nuit silencieuse, me maudissant d'avoir été aussi peu discrète.

De retour dans ma chambre, je pousse la porte, essoufflée, et quelqu'un la referme délicatement derrière moi, me faisant sursauter. Je prends le temps pour me retourner pour reprendre un semblant de contrôle sur la situation.

"Alors comme ça, on parcourt la nuit pour admirer et espionner les hommes dans leur intimité ?" me lance-t-il, un sourire espiègle aux lèvres.
- Je ... je voulais juste vous voir.
Me voir ? Eh bien, je dois dire que vous m'avez bien vue.
Je suis rouge de confusion. Je vois bien dans ses yeux que toute cette situation l'amuse.
- Je tente de me défendre. Je me suis rappelé que vous ne m'avez pas précisé l'heure à laquelle on allait partir demain et donc je...
- Et vous vous êtes dit pourquoi ne pas venir me le demander à 2h du matin ?
- Il est 2h du matin ? Oh, je ne savais pas qu'il était si tard, je...
- Et puis qui prend un bain à 2h du matin sérieux !! Bravo Leila, tu n'as rien trouvé d'autre à dire.
Un silence s'abat sur nous. Il me regarde, le visage impassible.
Il me répond d'un ton froid :
- Nous partons demain matin à 8h, soyez à l'heure.
- Chef, oui chef.
- Pardon ?
Je fais mine de n'avoir rien entendu et je me réfugie dans le dressing. J'entends la porte de la chambre se refermer d'un geste brusque et souffle un grand coup, comme si j'avais retenu ma respiration depuis une éternité.

You've reached the end of published parts.

⏰ Last updated: Apr 11 ⏰

Add this story to your Library to get notified about new parts!

                     Au delà de la mort                        Where stories live. Discover now