Chapitre 16 : .... qui aboutit à des retrouvailles déchirantes.

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Retour à la case départ, Lisa avait une impression de déjà-vu. Sur le trottoir, elle se retrouvait au même endroit et elle éprouvait les mêmes sensations de peur et d' anxiété. Le commissariat était identique à ses souvenirs, toujours aussi froid et glacial. Cependant, il paraissait moins agité que lors de cette nuit dramatique qui avait tout déclenché. La mort de Frédéric avait eu l'effet d'un séisme qui avait tout ravagé sur son passage, il avait balayé cette image d'Épinal d'une famille unie et aimante. Prenant son courage à deux mains, elle s'encouragea elle-même à franchir la porte d'entrée de ce lieu qui ne l'avait pas protégé il y a un an. Peut-être que ça avait changé depuis l'arrestation de ce commissaire pourri et de ce meurtrier. En entrant dans le commissariat faisant rouler sa valise, elle remarqua que l'atmosphère de ce lieu avait changé, il lui paraissait beaucoup plus accueillant que la dernière fois. Des plantes fleuries avaient été disposés et leur odeur parfumée emplissait le hall d'accueil. Un autre changement avait été opéré: la policière blasée et rigide avait été remplacée par une jeune femme flic qui était une bleue dans le métier mais dont le sourire encouragea Lisa à se présenter sous sa fausse identité. Toujours, l'affaire étain loin d'être bouclée et pour sa sécurité, elle devait se montrer prudente. Regardant sa fausse carte d'identité, la jeune flic semblait être au courant et lui dit gentiment :

- Oui , mademoiselle, le lieutenant vous attend. C'est par ici, je vais vous montrer son bureau.

- Merci beaucoup. Je ne suis pas trop en retard, j'espère, demanda Lisa car elle avait pris du retard sur la route à cause des embouteillages dans la ville.

- Non, pas du tout. De toute manière, vous passez en priorité. Voilà c'est ici. Ça va aller? interrogea la flic en remarquant l'anxiété et le chagrin visibles de Lisa.

- Oui, c'est bon. Merci, répondit-elle en observant le bureau qui lui était familier. Sur la porte de ce bureau, il ne restait plus qu'une trace infime d'une plaque qu'on avait soigneusement enlevée. Elle frappa à cette porte et une voix qu'elle avait appris à connaître l'invita à entrer. Le lieutenant aida Lisa à se débarrasser de sa veste et de sa valise et referma discrètement la porte pour ne pas que des oreilles indiscrètes puissent écouter ce qu'il allait suivre. On ne sait jamais dans ce genre d'affaires.

- Bonjour, Madame Seidel. Ravi de vous revoir, lui dit le policier en lui tendant la main.

- Bonjour, répondit-elle froidement, je ne peux pas en dire autant. Lisa refusa de lui serrer la main. Il ne pouvait lui en vouloir car il savait tout ce qu'elle avait endurer pendant un an. Vous avez fait bon voyage?

- Si on allait droit à l'essentiel ! dit-elle pour détourner la conversation. Il avait le don de l'énerver, il allait là où elle n'avait pas envie de répondre. De plus, elle ne voulait pas qu'il apprenne qu'elle avait revu David. Normalement, il lui avait interdit tout contact avec un membre de sa famille mais elle n'y était pour rien. Le hasard peut-être ou une entité bienveillante l'avait conduite à ces retrouvailles ô combien désirées qui s'étaient soldées par une nouvelle déchirure avec David.

- D'accord, j'ai compris. Je vous promets que ça va aller vite. Une simple déposition et une reconnaissance de l'assassin de vote beau-père et je vous laisse tranquille.

- C'est vous qui le dîtes. Et si Richard échappait à l'attention de ses gardiens et qu'il arrivait jusqu'à moi.

- Ne soyez pas ridicule! Il ne peut pas traverser la vitre, elle est blindée. De plus, il est menotté et très bien surveillé. Vous n'avez pas d'inquiétude à avoir et ce n'est pas Lex Luthor, ce n'est qu'un homme, il n'est pas tout-puissant.

- D'accord, dit Lisa , je vous fais confiance. Elle fit une nouvelle déposition sur ce qui s'était passé la nuit du drame. Ressasser le passé lui avait été pénible, elle avait du revoir la scène, Richard tirant sur Frédéric qui était tombé dans un bruit sourd sur le sol. Elle serait à jamais marquée par ce décès si brutal de cet être cher.

Une histoire d'amour contrariéeWhere stories live. Discover now