Chapitre 18

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Je descends de mon bus, et marche en direction de la piste de karting. Il est vingt heures douze, je suis légèrement en avance, mais ce n'est pas grave, je vais les attendre à l'intérieur et aller saluer mon coach de pilotage en attendant mes amis.

Je me rends ici dès que je le peux, le karting c'est un peu comme ma came a moi. Beaucoup de filles que je connais, font de la danse, du piano, préfèrent passer leur journée à faire du shopping ou tester de nouveau vernis à ongles. Moi j'ai choisi le karting, j'adore la mécanique, les mains pleines de cambouis ça ne me fait pas peur.

Je rêve de faire de la mécanique moto plus tard, un projet et une envie qui me suivent déjà depuis un petit bout de temps. Peut-être est-ce pour toutes ces raisons que j'ai beaucoup plus d'amis garçons, ou bien à cause de mon caractère... Je ne sais pas trop et à vrai dire, ma vie me convient très bien, j'ai ma meilleure amie Aurore, et cela me suffit. C'est la seule avec qui je m'entende vraiment bien hormis mes deux plus jeunes sœurs évidemment. Pour le reste, je me suis toujours mieux entendu avec les mecs et ça me va, on est plus dans le même délire on va dire.

Je vous vois déjà venir à me classer dans la catégorie des garçons manqués, mais il ne faut jamais se fier aux apparences. Je suis une fille, et une vraie ! Coquette et féminine à souhaits. C'est juste que je ne rentre pas dans la case des « filles comme les autres », qui suivent le troupeau et la mode, j'ai mon style bien à moi. J'avoue je suis plus jean slim, converse, avec le petit bandana noué à la cheville ou à la cuisse, plutôt que robe, mais dans mon dressing on trouve aussi la fameuse petite robe noire incontournable.

Je pousse la porte, salue de la main au passage Sébastien qui travaille à l'accueil et je me dirige vers les vestiaires. J'enlève le cordon qui se trouve autour de mon cou, afin de pouvoir me servir de la clé qui y est accrochée. Elle sert à ouvrir le cadenas du casier où sont rangés ma combinaison, mon casque et mes gants. Je porte toujours cette clé sur moi, pour être sûr de pouvoir venir me défouler dès que j'en ai envie, et peut-être aussi parce que je suis légèrement tête en l'air et que je pourrais certainement facilement l'oublier.

Une fois ma combinaison enfilée, je me dirige vers la piste, mon casque sous le bras. Je suis sûr d'y trouver Mickaël mon coach en pilotage. Je pousse la dernière porte qui me sépare du circuit, et comme à chaque fois j'inspire à plein poumon l'odeur qui me parvient. Je cherche Mickaël du regard et je l'aperçois accroupi à côté de mon kart. Je l'ai appelé pour le prévenir que Nico voulait prendre sa revanche ce soir, et il doit surement être en train de le vérifier une dernière fois avant la course.

Mickaël, de son surnom Mick, Micky ou Mickey et un mec super cool, il a toujours ses cheveux bruns coiffés en bataille, et ses yeux noisette sont constamment emplis de joie. Il a ouvert sa piste de karting par ses propres moyens. Il a commencé tout petit lorsque ses parents l'ont mis à la porte. De ce qu'il m'a raconté, il n'avait que dix-neuf ans à l'époque et il a investi tout l'argent qu'il avait de côté dans une petite piste qui était à vendre. Aujourd'hui, a vingt-huit ans, il possède l'un des plus grands et plus populaires circuits de la région.

Il m'aperçoit alors que je m'approche, et ses lèvres s'étirent en un sourire lumineux. Il se relève, puis, une fois arrivée à sa hauteur, nous nous tapons mutuellement les poings comme nous le faisons à chaque fois.

- Salut championne, ça va ?

- Nickel et toi ?

- Ça roule.

Il s'accroupit de nouveau pour faire un dernier réglage.

- Tout est OK, j'ai tout vérifié, tu vas pouvoir encore lui mettre sa pâtée, affirme-t-il.

Je lui adresse un clin d'œil entendu puis me retourne en entendant la porte s'ouvrir. J'aperçois alors Nico et ses amis approcher, et celui-ci affiche un sourire carnassier qui m'amuse. Il passe son bras autour de mon cou, et m'embrasse sur la joue pour me dire bonjour comme il le fait toujours, puis je salue ses amis. Mick s'approche d'eux l'air déjà triomphant.

- Prêt à prendre votre branlée les gars ? lance-t-il en les saluant un à un.

- La seule qui va prendre sa branlée ce soir c'est ma chieuse, rétorque Nico en souriant et en me désignant du menton.

Je lève les yeux au ciel, amusé par sa réplique.

- C'est beau de rêver, le défié-je tandis que Mick et moi nous adressons notre check de victoire.

Nous commençons à enfiler nos casques, prêts à prendre place dans nos kartings respectifs, lorsque la porte s'ouvre une nouvelle fois dans un grand fracas.

- Les mecs ! Désolée, j'suis à la bourre ! s'écrie Aurore en courant vers nous, essoufflée.

Je souris derrière ma visière tout en hochant la tête de gauche à droite. Pourquoi s'efforce-t-elle de s'excuser, tout le monde sait qu'elle n'arrive jamais à l'heure et personne n'y prête plus vraiment attention.

Elle se dirige vers moi, et me fait la bise malgré mon casque, puis rejoint les gradins pour s'y asseoir comme elle le fait toujours. Aurore n'a jamais voulu essayer, à chaque fois que je lui demande, elle me répond que rien qu'à me regarder elle a la trouille. Je ne la forcerai pas, chacun son truc, même si ça pourrait être marrant de faire une course ensemble.

Tandis qu'elle prend place sur l'un des bancs, moi et les autres montons dans les kartings. Mick démarre le mien puis je m'élance pour le tour de chauffe, suivi des autres. À la fin du tour, nous nous plaçons sur la ligne de départ, attendant le signal. Je jette un regard à Nico qui se trouve à ma droite au même niveau que moi, et il m'adresse un clin d'œil complice avant de baisser la visière de son casque.

Mick se positionne quelque mettre devant nous sur le bas-côté, et lève le drapeau. Je fais vrombir le moteur, cette sensation et l'adrénaline que je ressens, je ne m'en lasserais jamais. Je resserre mes mains autour du volant. Je suis prête, plus rien ne peut me déconcentrer.

Soudain, Mick baisse le drapeau.

C'est parti !

𝕋𝕠𝕘𝕖𝕥𝕙𝕖𝕣 𝔽𝕠𝕣𝕖𝕧𝕖𝕣 Tome 1 [En correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant