CHAPITRE 3

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>> Robbers, The 1975. 

Magnétique

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Magnétique. 





Je noue mon ruban rouge dans mes cheveux, ébouriffe une derrière fois les mèches qui tombent sur mes joues, et m'en vais enfiler ma veste. Bubble Gum ronronne à mes pieds et je ne résiste pas à l'appel d'un dernier câlin. Après une séparation difficile avec mon chat, je dévale enfin la rue. Je passe devant le parking, où la voiture de Connor se porte absente, et file vers l'arrêt de bus. J'attends ce qui me semble être une éternité avant de voir débarquer le bus au coin de la rue. Un sourire de façade, un billet validé, et me voilà tête contre la vitrine, écouteurs dans les oreilles pour démarrer un nouveau vendredi. Ni le premier. Ni le dernier.

Super.

Un type ne cesse de me fixer de l'autre côté de l'allée, et par automatisme malheureux, mes mâchoires se contractent et mon regard se durcit.

Détourne les yeux, pervers.

Mais il n'en fait rien, et son regard lubrique ne fait qu'accentuer mon irritation. A l'instant béni où il appuie sur le bouton rouge pour descendre au prochain arrêt, je m'autorise enfin à respirer. Mais bien sûr, Monsieur Pig n'allait pas partir sans un dernier petit geste. S'avançant vers les portes où mon siège se situe, il me jette un dernier coup d'œil, sa langue courant sur ses babines de chien excité. Au moment où les portes s'ouvrent, nous dissimulant aux yeux des autres passagers un bref instant, sa main baladeuse ose caresser ma cuisse. Je me crispe. En un mouvement instinctif, j'attrape son poignet et le tord. L'ordure se met à beugler et je le fusille du regard.

— Salope ! gémit-il.

Je le libère tout en gardant mes yeux rivés sur son visage. Il me lance un regard de dégoût tout en se frottant le poignet. Il finit par daigner descendre du véhicule, et son pied frôlant enfin la marche de descente, je lui lance, sourcil haussé :

— Autant pour moi.

Il fait claquer sa langue contre son palais tout en continuant à me dévisager. Le bus redémarre et à cran, écœurée par l'attitude de ce type, je colle mon majeur contre la vitre. Des insultes s'envolent dans la brise matinale, et mon corps se détend instantanément. Le gamin qui se trouve sur le siège d'en face me fixe avec des yeux ronds.

— Tu veux un conseil ? je lui lance. Ne deviens jamais comme ce type, compris ?

Le petit se renfonce dans son siège, les joues cramoisies et son sac à dos serré tout contre lui. Je pousse un soupir et m'autorise enfin à apprécier la musique qui se diffuse dans mes oreilles.

***

La journée à la librairie défile avec une lenteur presque irréelle. Il pleut des cordes, faisant fuir tout être humain à des kilomètres à la ronde. Le temps se refroidit, et enroulée dans un vieux plaid que Madame Twist m'a prêté, je me perds dans les commandes. Ma tasse de café refroidit sur le comptoir, et chaque goutte de pluie s'écrasant sur la tuile du toit semble faire le décompte de cette journée.

Toutes Nos Couleurs (Paru chez Cherry Publishing)Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt