CHAPITRE 2

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>> I Always Wanna Die (Sometimes), The 1975. 

Même pas un quart

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Même pas un quart. 



Un paquet de kit kat balls sur les genoux, je pose un regard absent sur l'écran de la télévision où des pâtissiers novices s'affrontent dans une épreuve de tarte au citron meringuée. Je soupire tout en m'enfilant une énième boule au chocolat. Il est presque minuit et je m'emmerde ferme ! Connor n'a pas répondu à mes textos, ni à mes appels. Je n'ai aucune nouvelle depuis ce matin, si on peut appeler son baiser ventouse sur le front, « une conversation ».

— Qu'est-ce que tu fous ma vieille ? je  dis à moi-même en tirant mon duvet vers mes épaules.

Avec ma chance légendaire, ce geste déclenche une avalanche de kit kat sur le parquet.

— Eh merde !

Je jure comme un charretier pendant une bonne cinquantaine de secondes, apeurant dans la foulée mon chat, Bubble Gum, qui se roule davantage en boule sur son coussin.

— Fait chier ! Fait chier ! Fait chiiiiiiiieeeer !

A quatre pattes sur le sol, je tends le bras sous le canapé pour attraper mon malheureux dîner. Mes cheveux se coincent sous mon coude, et je m'auto-mutile en beauté.

— Putain de bordel de merde !

Je me redresse sur mes tibias, cheveux en pétard et chocolat fondu sur la peau. Mon gilet est en vrac et mon bas de pyjama, couvert de poils de chat. J'enfouis mon visage entre mes paumes et prends de grandes inspirations pour calmer mon exaspération, ma frustration, ou un pétage de plomb imminent !

Je renifle comme une enfant et lorsque je dégage mes mains, de grands yeux ronds me fixent. Bubble est debout sur ses patounes, sa queue s'agitant dans les airs en une danse lente et je craque totalement.

— Viens là, mon chat, je chouine presque.

Avec délicatesse, je récupère la boule de poils blanche et la câline au creux de mes bras. Je ne cesse de lui déposer des baisers sur le sommet du crâne en répétant inlassablement :

— Heureusement que tu es là, toi.


***


— Aleeeeeex...

Une haleine alcoolisée me tire du sommeil, me faisant plisser le nez et remonter un élan de nausée le long de ma gorge dans le même temps. J'enfonce le côté droit de mon visage dans l'oreiller pour y échapper, mais la voix traînante prononce de nouveau mon prénom et un corps lourd s'abat sur ma taille.

— Connor ! Tu m'écrases !

Mes protestations n'ont pas l'air de le faire réagir car il se hisse davantage vers le haut de mon corps pour venir enfouir sa bouche dans mon cou. Il empeste l'alcool et ses gestes pressés me donnent un haut-le-cœur.

Toutes Nos Couleurs (Paru chez Cherry Publishing)Where stories live. Discover now