Chapitre I

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Chapitre 1

Pour remettre les choses dans l'ordre, ce matin-là, Zayn s'était sorti du lit avec un niveau d'anxiété rarement atteint, même pour lui. A 24 ans, il avait enchaîné les emplois peu stables sans vraiment savoir ce qu'il allait faire de sa vie. Il avait quitté Bradford après le lycée pour s'aventurer à Londres, avait commencé à étudier à la fac pour être professeur d'anglais tout en travaillant dans une chaîne de café pour payer son loyer, en soit, une vie d'étudiant assez basique et tout à fait cliché.
Malheureusement, ce qui était arrivé à son père à la fin de sa deuxième année d'étude avait mis fin à ses rêves, et il avait préféré travailler pour aider à subvenir aux besoin de sa famille en se disant qu'il pourrait toujours reprendre les études plus tard.
Comme tout le monde le sait, en général il est dur de reprendre ses rêves après les avoir égarés en chemin, et c'est ainsi que nous retrouvons Zayn quelques années plus tard, fatigué et découragé.
Ses cheveux noirs, plus long sur le dessus de sa tête, étaient enmêlés et la fatigue présente dans son corps si lourde qu'il tituba jusqu'à sa salle de bain. Une douche s'imposait, et un café ou deux (ou trois) allaient être nécessaire. Bien sûr, quand il se glissa sous le jet d'eau de sa cabine de douche, l'eau était glacée et un petit cri offusqué quitta ses lèvres. Stupide appartement avec l'électricité qui se coupait à chaque fois que l'un de ses colocataires utilisait le four.
Maintenant qu'il y repensait, alors qu'une des personnes en noire mini d'arme le poussait sèchement dans la bijouterie, il aurait du savoir que cette journée allait mal commencer. Une douche froide a 6 heure du matin ?
Un lundi, en plus de tout ? C'était la recette parfaite pour un désastre.
Comme si la douche froide ne suffisait pas, il avait en plus du se glisser dans son costume bleu en sachant pertinemment qu'il était sensé porter du noir dans une bijouterie, mais qu'il serait impossible pour lui de se procurer un costume noir avant sa première paye. Il était fauché, comme les blés.
Quand il sortit de chez lui, le ciel était noir et chargé de pluie, et bien sûr il n'avait plus de parapluie. Il se dépêcha de se diriger vers le petit café au coin de sa rue, une compagnie pour laquelle il avait travaillé et qui faisait les meilleures cafés de Londres. Malheureusement, il n'eut pas le temps de demander son oat milk late parce que la femme derrière le comptoir fonça droit sur lui. Reconnaissant son ancienne tortionnaire , pardon, patronne, il dit demi-tour aussitôt en prenant ses jambes à son coup. Jude devait sûrement faire un replacement dans ce café ce jours-là, mais quand on prenait en compte le fait qu'il avait démissionné deux semaines auparavant quand on lui avait proposé cet emploi à la bijouterie, il pouvait comprendre que la vieille chouette soit énervée après lui. Il l'avait lâchée à son propre sort sans aucun remords, mais en toute honnêteté cette femme ne méritait pas grand chose de mieux.
S'en était suivi un long trajet, debout, dans la jubilee line parce que bien sûr trouver un fauteuil en heure de pointe se révélait impossible, avant qu'il n'arrive finalement à son nouveau lieu de travail. C'était une relativement petite bijouterie, mais située à côté du quartier des affaires près de la tamise, et selon son nouvelle employeur, ils n'avaient pas tellement de clients durant la journée, mais les clients qu'ils recevaient étaient très aisés et ne voulait que le meilleur du meilleur niveau service.

La matinée était passé relativement rapidement après ça, Zayn avait eu le droit à une remarque de son patron pour la couleur de son costume, comme prévu, et il avait ensuite passé deux heures à signer son contrat et à remplir quelques formulaires ci et là avant de passer aux consignes de sécurité, à savoir que faire en cas d'incendie, avant que son patron ne coupe court à ces formalités en lui disant de lire ça chez lui avant son prochain shift.
Haussant les épaules, Zayn avait suivi son employeur dans le hall, et pris son poste près d'un des comptoirs où il était supposé accueillir les clients et leur demander si ils avaient besoin d'aide. Un job facile, sans stress, ou il devait juste en soit être beau, poli, et souriant. Ça le changeait de ses autres jobs de barista ou de serveur où il courrait partout tout en se faisant hurler dessus par des clients mal éduqués. Oui, ce nouveau job lui semblait finalement parfait. A lui le calme, la tranquillité, le...

- Que personne ne bouges !

Zayn tourna la tête vers les trois silhouette en noir qui venaient de pénétrer dans la boutique, et il fronça les sourcils avant de se tourner vers ses collègues. La pause de midi allait arriver et la bijouterie fermait à cette heure-ci, est-ce que ses nouveaux collègues en avait profité pour faire une blague au petit nouveau ? A en juger par la tête paniquée de la fille derrière lui, Zayn compris qu'il ne s'agissait pas d'une blague.

-Eh merde.

Une des personnes en noir braqua son arme sur lui, et la cliente derrière lui hurla. Zayn se plaça devant elle, pour la rassurer un peu, et mordit sa lèvre. Il pensait avoir été discret en murmurant, mais apparement pas.

-Toi, le mannequin, qu'est-ce que tu viens de dire ?

A ces mots, Zayn se retourna pour regarder les trois clients derrière lui. Quel mannequin ?

-Mais qu'il est con, murmura le braqueur.

La seconde d'après, Zayn se retrouva plaqué au mur, un peu désorienté et totalement effrayé. L'homme face à lui portait une cagoule noire, mais ses yeux verts trahissaient un agacement certain.

-Chef, recommença à parler l'homme en noir, est-ce que je peux garder celui-là même après la fin de notre petite séance shopping ?
-H, on a vraiment pas le temps de jouer mais puisqu'il travaille ici, garde le comme otage pour le moment. Amène le ici, je vais chercher un autre otage parmi les clients.

Zayn devait s'avouer qu'il ne suivait pas grand chose, et il suspectait d'être en état de choc. Il entendait les hommes parler, mais là seule chose sur laquelle il pouvait se concentrer au moment présent, c'était leurs armes et le danger dans lequel il se trouvait.
Quand l'homme en noir le poussa à travers la banque et le fit se mettre à genoux à côté de son collègue, il vit un des hommes en noirs revenir vers lui avec un client qu'il poussa au sol également. L'homme se retrouva en face de Zayn, et ses yeux marrons croisèrent ceux de Zayn. Contre toute attente, l'otage face à lui avait l'air assez calme, plus que Zayn ne l'était en tout cas, et le jeune homme baissa les yeux.
Il travaillait ici, il savait pertinemment qu'il était sensé protéger les clients et agir de façon plus professionnelle, mais il était trop occupé à paniquer sur sa vie et les décisions qui l'avaient mené à travailler dans une bijouterie, entre tout les endroits possible.

-Ou est le directeur, murmura un des braqueurs au dessus de eux.
- Il, hum , est parti il y a une heure pour... faire quelque chose ?

Zayn releva les yeux vers les hommes armés, et se racla la gorge après avoir parlé. En toute honnêteté, il n'avait pas la moindre idée de ce que leur directeur faisait. Il était parti avec son manteau un peu plus tôt, sans se soucier de leur dire quoi que ce soit sur ses activités ou si il y avait un planning défini pour le reste de la journée.
La seule chose qu'il savait, c'est que l'électricité faisait default dans la boutique et que le directeur avait pris soin de lui dire qu'aucune des alarmes ne fonctionnaient depuis la fin de la semaine dernière, et qu'un réparateur était attendu.
Quoiqu'il en soit, son intervention ne fut pas vraiment bien reçu, et le braqueur face à lui s'approcha avant de le frapper. En plein visage. En plein visage ! Heureusement que Zayn était déjà agenouillé, sinon il en serait tombé à la renverse.
Il essuya le sang au coin de ses lèvres du dos de sa main, sachant pertinemment qu'il tremblait maintenant totalement de peur. Coincé dans une bijouterie, sans alarme, sans directeur, avec trois braqueurs susceptible ? Ca s'annonçait plutôt mal.
L'otage face à lui le regarda avec inquiétude, et sorti un mouchoir en satin (en SATIN) de la poche de son costume, et Zayn l'attrapa timidement. L'homme face à lui était beau à en tomber par terre, et galant à première vue.

-Qui connaît le code du coffre alors, marmonna le premier braqueur, celui qui l'avait plaqué au mur à son entrée dans la boutique.
-Le directeur seulement, s'il vous plaît laissez nous partir... on ne peut rien faire sans lui ici. Zayn vient de commencer à travailler ici aujourd'hui, ne le brusquez pas trop, intervint alors une femme d'environ 50 ans.

Elle était conseillère ici, Zayn avait brièvement fait sa connaissance le matin même, et il était silencieusement reconnaissant pour son intervention. Malheureusement, quand le braqueur se pencha à nouveau vers lui, il comprit que les problèmes ne faisait que de commencer pour lui.

-Okay le mannequin, j'ai un nouveau plan.

Il ne pouvait pas le voir, mais il entendait clairement le sourire dans la voix du braqueur, et Zayn ferma les yeux.
Non, ce n'était clairement pas sa journée.

A long way down Où les histoires vivent. Découvrez maintenant