A l'Aube du Destin Livre I: La Naissance des Glorieux

Chapitre 6

Blanche vit Lina partir en direction du gymnase. Elle ne l'avait jamais vu aussi gênée depuis qu'elle l'a connaissait. Les pensées de Catalina envers Tristan seraient-elles fondées ? Blanche en rigolait, quand elle allait le dire à son frère... il serait tout peiné ! Blanche se souvint que lors de leur dernière année à Paris, une jolie blonde avait voulu sortir avec lui. Tristan étant mort de trouille, avait vomit son déjeuner. Tout le self s'était moqué de lui. Il n'a plus voulu venir en cours pendant un mois. Aucune fille ne s'était intéressée à lui depuis ce jour et ce n'était pas ce que Tristan recherchait en priorité. Il semblait plutôt amoureux de ses sorcières du 19e siècle. Elle emporta son café, et alla à la poursuite de son amie.

Le gymnase se trouvait à quelques pas de la cour. Un immense bâtiment vêtu de blanc moderne se situait devant Blanche. L'énorme entête doré : Gymnase Saint Michel, prenait place au dessus des yeux de la jeune fille. Elle reporta ses yeux vers l'entrée, s'avança jusqu'à celle-ci. L'endroit était étonnamment spacieux. Blanche avala une gorgée de café en levant les yeux au plafond très lumineux du gymnase. Cependant, elle ne vit Catalina nulle part dans la pièce. Elle ressentit un étrange vent frais familier venir lui frapper ses narines.

- Lina... ? prononça-t-elle d'une voix hésitante.

Blanche reporta son regard sur le parquet de bois, la lumière du soleil ne se reflétait plus. Elle jeta un bref coup d'œil au toit vitré, un épais nuage noir vint se placer au dessus de sa tête. Oh, non pas encore... chuchota-t-elle comme si cela devenait une habitude. Elle s'empressa de courir vers l'immense porte du gymnase, laissant tomber son verre de café. Elle voulut presque arracher les battants de la porte. Cette dernière ne put s'ouvrir.

- Mais ouvre-toi bordel ! cria-t-elle avec les larmes aux yeux.

Blanche entendit une voix très frustrante derrière elle, cette voix chuchotait des mots que la jeune fille ne comprenait pas. Elle n'osa pas se retourner. Elle ferma les yeux un moment, elle tendit l'oreille.

- Détruire, Tuer, Venger... Détruire, Tuer, Venger... Détruire, Tuer, Venger...

La voix ne faisait que prononcer ses mots. Ces trois mots... Blanche les avait déjà entendus auparavant. Le deuxième soir de leur arrivée ! Elle se souvint de cette créature effrayante. Etait-ce elle encore une fois ? Blanche décida enfin de se retourner et faire face à cette créature de l'enfer ! La jeune fille lâcha la porte, respira un bon coup et tourna les talons lentement. Elle savait au fond qu'elle ne devait pas montrer sa peur à ce monstre. Les yeux levés vers le toit, elle vit cette chose la fixait avec ses yeux rouges et sa bouche non existante.

- Je n'ai pas peur de toi ! hurla-t-elle.

La créature ne bougeait pas d'un pouce comme si elle l'admirait. Tout à coup, un éclair d'un blanc lumineux vint aveugler Blanche, elle entendit clairement la chose poussée un cri strident.

- Blanche... souffla une voix douce.

Blanche peina à ouvrir les yeux. La peur recommençait à s'installer en elle.

- Que me voulez vous encore ? Tuez-moi qu'on en finisse !

Elle ne pensait plus à rien, elle voulait que tout ceci s'arrête. Elle voudrait reprendre une vie normale à Paris.

- Blanche n'aies pas peur. Je ne veux que t'aider.

Cette voix de jeune fille si douce, si rassurante. Blanche ne savait pas si elle devrait lui faire confiance. Elle rouvrit les yeux. Une silhouette lumineuse lui faisait face. L'épais nuage noir avait disparu. Tout était si lumineux comme un paradis.

- Je n'ai pas beaucoup de temps, j'ai pu le retenir pour quelques minutes.

- Qui êtes-vous ? demanda Blanche, c'était la première question qui lui vint.