Le reste est silence

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De son épée il trancha la tête de cet esclave si insolent. Il ne le regarderait plus dans les yeux maintenant. La tête roula au sol, sur le visage il y avait une expression d'horreur qui le fit rire, il embrocha de la pointe de sa lame le crâne et le jeta dans le feu. Il observa les flammes dévoraient les chaires se glisser entre les os avec ravissement puis il accorda son attention au reste du cadavre et d'un claquement de doigt le fit transporter loin, dans un des champs loin de son palais, le champ des morts comme il l'aimait l'appeler.

Il marcha vers son trône où il s'assit avec extase, savourant la solitude. Il était le dernier être vivant maintenant.

LE DERNIER ETRE VIVANT.

Il s'esclaffa bruyamment à cette idée. Pensant à tous ceux qui avaient voulu le tuer, à ses frères et sœurs qui aurait voulu être à sa place mais qui avaient perdus la vie parfois de ses mains, ses esclaves qui ne voyaient en lui que leur tourmenteur et les anciens dirigeants qui s'étaient cru surpuissant. Aucun ne saurait jamais ce que ce serait d'être le seul être vivant de l'univers.

Son rire se tut. Et il écouta alors ce silence absolu. C'était parfait.

Il n'existait désormais que des choses parfaites, des choses qu'il avait créées et lui-même.

Il n'avait plus à craindre pour sa vie, plus à craindre quoi que ce soit. Il avait juste à vivre comme il l'entendait.

Sortant dehors il avança dans les ruines qui empestaient la désolation et il aima ça. Il aimait ce décor que certains décrirait d'apocalyptique mais qui pour lui n'était que la démonstration même de son pouvoir.

Il se balada un sourire satisfait aux lèvres, il n'y avait aucun bruit. Puis il activa un passage pour une autre planète, il choisit la Terre où il avait des racines, des racines qu'il n'avait jamais vraiment assumées tant c'était peu prestigieux.

Il arriva par Turin, comme les premiers colons Systuikiens, même si ses racines se trouvaient en Angleterre. Quelle importance de toute façon. Ces racines étaient mortes, tués pour des gens qui ne le méritaient pas et qui avait eu le temps de souffrir.

Là aussi c'était silencieux et désert, il arriva dans un champ de ruine. Pas un brin d'herbe n'avait poussé depuis sa dernière visite. De toute façon cette planète n'était plus viable pour rien. Ses habitants l'avaient massacré avant que ses parents ne les massacres à leur tour.

Il buta dans un caillou, le regarda rouler, l'écouta cogner dans des obstacles.

Ah que les choses étaient mieux ainsi ! Il se transporta dans son palais un peu plus au nord. Là-bas les températures étaient plus agréables. Il choisit un livre et assit sur son lit s'évada dedans.

Le silence régnait alors partout dans l'univers.

Il frissonna alors en se rendant compte de ce qu'il avait fait.

Il était le dernier être vivant de l'univers. Il serait seul à jamais dans le silence.

Alors pour la première fois de sa vie, il connut la peur.

Les Murmures de l'ombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant