Chapitre 1

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 Nora visitait presque tous les services de la mairie. Résultat, pas de suspect, ni de choses louches qui pourraient faire avancer cette affaire spéciale. Il ne manquait que deux services. Direction le service des ressources humaines où il restait un point à éclaircir. L'enquêtrice arriva au bureau de la directrice :

— Bonjour Lisa, sourit l'enquêtrice.

Lisa Duroy est la directrice du service et une bonne amie pour la jeune femme. Ça fait des années qu'elle est au service de la mairie. La directrice des ressources humaines accueillit la détective avec son plus grand sourire :

— Nora !!!!

Parmi tous les membres du service, Lisa Duroy s'occupait du recrutement des stages pour les étudiants des universités et les mineurs qui sont en 3ème de collège. La trentenaire mettait tout son âme à chacune de ses missions réalisées. Elle n'hésitait pas à leur donner ses conseils. Elle éclairait le sourire à tous les gens qui passaient à son service :

— Je t'en prie. Prends place.

Nora s'assit. La jeune femme aux cheveux blonds sortit son carnet et son stylo pour noter les informations qui vont être précieuses pour cette nouvelle affaire. Tout d'abord, la détective avait des questions à lui poser. Elle interrogea d'une voix bienveillante cette directrice du service des ressources humaines :

— J'ai deux questions à te poser.

Lisa était à la page sur l'actualité de sa commune. Elle répondit à la détective avec franchise et hargne :

— Ne me dis rien. Tu enquêtes sur l'argent volé de la ville.

— Comment as-tu su ?! Tu es visionnaire ? S'écrie Nora, les yeux écarquillés.

— En quelque sorte. Appels enchaînés des autres services de la mairie, nouvelles sur Internet et les réseaux sociaux.... Les murs ont des oreilles.

— Je vois. Est-ce que tu as vu quelque chose de suspect ?

— Non, affirme la salariée.

— Et qu'est-ce que tu faisais hier soir ? Demande Nora, curieuse.

— Je remplissais de la paperasse pour les futurs stagiaires.

— D'accord. Sinon, Monsieur Henry du service de communication est-il là ?

— Oui, il est dans son bureau. Il venait de finir son interview avec l'homme d'affaire et milliardaire de la ville, monsieur Rayan Fatrouni.

Ce nom familier qui émanait des lèvres de Mme Duroy tel un beau chant mélodieux... La jeune femme avait des frissons en se rappelant du moment où elle visionnait la publicité au poste. Elle mit sa main sur le front en criant :

— Mais oui !!!! C'est le milliardaire de la publicité du Casino JOA !

— Exactement. Tu devrais le rencontrer, Nora. Vous feriez tous les deux une excellente équipe.

— Oh, je suis très prise par mon travail, Lisa. Et je suis sûre que c'est une perte de temps, se moque la détective.

Nora n'avait pas le temps de rencontrer des hommes. Son travail et sa vie auprès de sa famille passait avant tout :

— Ce n'est jamais une perte de temps, Nora. Tente ta chance. Un jour ou l'autre, il peut s'envoler, convainc la directrice des ressources humaines, pleine de sagesse.

— OK. J'irai le voir ensuite. Cette affaire est une grosse priorité pour la ville. Il est suspect. Il doit en savoir peut-être quelque chose, acquiesce la détective.

Nora trouvait que les hommes n'en valaient pas la peine. La directrice comprit les lourdes responsabilités de l'enquêtrice.

— Soit alors. Monsieur Louis Henry est prêt pour t'accueillir, prévient Lisa.

— D'accord. Merci, Madame Duroy.

— Bonne chance pour ton enquête, Nora.

Nora lui donna son sourire en lui soufflant un "merci". Quelques temps après, au service de communication, la jeune femme était dans le bureau de Louis Henry. Elle s'impatientait de cette longue attente de ce dernier. Elle entendit des pas qui venaient. La détective se prépara au combat :

— Halte !!!! Nora Kaddour Investigation, détective de la ville !!!! Hurle la détective en montrant son badge.

— Calmez-vous. Madame Duroy m'a prévenu de votre visite.

Le vieil homme du service, ancien journaliste de la télévision, s'installa pour être à l'écoute de cette enquêtrice. Il la regarda attentivement en posant ses mains et en lui disant d'une voix solennelle :

— Je vous écoute, Mademoiselle Kaddour.

— Qu'est-ce que vous faisiez hier soir ?

— Hier, j'étais au Casino JOA pour le journal local Le Sagnois, atteste le journaliste.

— Et vous n'avez rien vu de bizarre ? Demande Nora, le regard indiscret.

— J'étais bien trop concentré à interviewer des gens, hélas, certifie le vieil homme.

— Bon. Merci infiniment pour vos réponses.

La détective savait qu'elle n'avait pas fini de poser des questions à Louis Henry. Elle creusa un peu plus pour trouver une autre personne à interviewer. La jeune femme avait une idée derrière la tête :

— Sinon, madame Duroy m'a dit que vous avez reçu un certain milliardaire dans les locaux de votre service pour un entretien. Est-ce vrai ?

— Oh oui !!!! Monsieur Fatrouni est de bon conseil et a une réponse à tout sujet de discussion, hoche la tête du journaliste avec enthousiasme.

— Ah. Et a-t-il vu quelque chose d'anormal ou de bizarre en ville ? Questionne la jeune femme en jouant avec son stylo.

À bon entendeur et bon rieur, le journaliste donna son plus beau conseil à la détective :

— Je vous recommande d'aller le questionner par vous-même. C'est votre devoir, Mademoiselle Kaddour, d'interviewer des gens.

— Je réfléchirai à votre proposition.

Nora ne se sentait pas à l'aise de rencontrer cet homme intriguant que tout le monde lui réclamait. La jeune femme avait besoin de trouver un maximum d'informations avant de le rencontrer. Un bon détective doit savoir.

Résultat final : aucune anomalie à signaler ni à la banque ni à la mairie de la ville

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Résultat final : aucune anomalie à signaler ni à la banque ni à la mairie de la ville. La prochaine étape serait de se rendre au Casino JOA. Nora devrait s'adresser à cet homme d'affaires, ce joueur de poker, cet individu charismatique de la publicité du casino qui captivait les habitants par son aura. Dans les histoires romantiques et les films américains, les personnages se rencontraient, tombaient amoureux et vivaient heureux pour toujours.

Cependant, la réalité était bien éloignée des contes de fées. Les hommes ne correspondaient pas toujours aux héros des romans à l'eau de rose. Nora ne croyait pas au coup de foudre et savait que la recherche d'une relation amoureuse pouvait se solder par un échec. Pour elle, il valait mieux être une louve solitaire que de risquer de tomber sur un loup-garou. Ce qui importait le plus à Nora était de vivre sa passion, son métier. Mieux valait attendre que l'homme idéal se manifeste naturellement. Et si ce n'était pas le cas, la jeune femme ne ferait pas tout un drame. Ce ne serait pas la fin du monde. Il y avait des choses bien pires sur Terre. Comme le disait un philosophe grec, la vie consiste non pas à attendre que l'orage passe, mais à apprendre à danser sous la pluie.

Un Coup De Joker (Tome 1)Where stories live. Discover now