T̷h̷e̷ c̷h̷i̷l̷d̷ I̷ d̷r̷e̷a̷m̷e̷d̷ o̷f̷ b̷e̷i̷n̷g̷. ¤ H̷y̷u̷n̷ J̷i̷n̷ ¤

《 Twentieth 》

Tous ces gens de notre classe qui te pensaient juste "disparu", avaient quand même préparé ton enterrement. Bien sûr, sans corps dans le cercueil.

Même mort, tu arrivais à faire en sorte que les gens soient là pour toi. Mais comment était-ce possible bordel ? Qu'est-ce que je devais faire pour que cela cesse enfin, et que les gens s'intéressent à moi de manière gentille et non pour me harceler ?

Tu étais la chance incarnée, j'étais le vilain petit canard.

Ton enterrement s'était passé dans un calme des plus fous. Fou pour moi, évidemment. Ça me rendait timbrée d'entendre des petites pucelles renifler parce qu'elles te pleuraient. Elles versaient de telles larmes, que ça me donnait mal au crâne.

Pour le coup, j'aurais voulu tous les tuer en leur arrachant la tête. J'aurais regardé le sang couler sur la verdure avec ce sourire psychopathe qui faisait de moi une fille à interner d'urgence.

Nous étions tous vêtus de noir, des mouchoirs blancs à la main, une rose blanche qu'il fallait jeter sur le cercueil.

Tu te doutes bien que j'ai dû jouer la comédie et pleurer, non ? C'était ce que j'avais fait.

Ces larmes n'avaient rien de triste, bien au contraire. Elles étaient fausses et je les versais seulement pour qu'on ne me démasque pas.

J'avais levé la tête vers les cieux pour essayer de te voir à travers les nuages de neige.

Car oui, le jour de tes funérailles, il neigeait à flot. Les flocons recouvraient peu à peu nos manteaux noirs.

Ta mort. Tout ce que j'avais fait pour que ça arrive. Ça m'avait définitivement rendue folle, que ce soit la cinglée en moi, ou juste moi.

On ne faisait plus qu'un, et ça n'allait plus devenir comme avant.

Désormais, je devais jouer le jeu.