Dionysos (Trilogie Hadès #1.5) [VF]

Chapitre onze - Dionysos

Chapitre onze - Dionysos

Kezia entre en état de choc aussitôt que je prononce ces mots, son corps entier se raidit alors que sa bouche reste bouche-bée pendant un bout de temps.

—Poupée ? attrapé-je ses épaules et la secouant légèrement, elle cille avec le regard vide. Kenzie, reprends-toi. Tu fais peur à Jasmine.

La mention du prénom de Jasmine semble la secouer hors de sa rêverie et elle durcit son emprise sur la petite fille dans ses bras.

—Tu peux ?

—Bien sûr, hoché-je la tête, sachant exactement ce qu'elle veut.

Le trajet vers chez elle est remplit d'un silence assourdissant, me donnant un mauvais pressentiment de déjà-vu ; mais cette c'est à cause des raisons terribles.

Pas que les raisons de la dernière étaient bonnes aussi, vous voyez ce que je veux dire.

Cette fois, le silence est sourd avec une liste infinie des possibilités sur ce que j'ai dit à Kenzie. Le choc énorme que j'ai révélé à elle et sa... fille ? Même si elle ne dit rien, je peux voir ce qui se passe dans sa tête à travers ses grands yeux bleus et je peux seulement imaginer les possibilités infinies à ce qu'elle pense. Je soupire et presse le volant avec plus de force. J'espère que ce n'est pas aussi mauvais que je le pensais quand je suis passée devant.

Néanmoins, mes espoirs sont vains, comme je le savais qu'ils le seront.

Kenzie laisse échapper un sanglot étouffé alors que je me gare près de l'incendie, en faisant attention à laisser un bon chemin pour les pompiers quand ils arrivent avec leur sirène tonitruant. Les flammes peignent le ciel avec de l'orange, osant danser toujours plus haut en crépitant et si vous ne saviez pas ce qu'il y avait ici, vous ne penseriez pas qu'il y avait une maison, tel était le désastre des flammes.

Kenzie tombe pratiquement de la voiture en ouvrant la portière et court vers l'autre côté de la route, en hurlant de tous ses poumons. Les pompiers se précipitent pour la rencontrer, lui barrant le chemin pour qu'elle ne s'approche pas de l'incendie et ses cris deviennent de plus en plus forts et désespérés. Je résister à l'envie de courir et la réconforter et me force à me lever pour déboucler la ceinture de Jasmine en laissant les pompiers expliquer la situation à Kenzie.

J'ai déjà entendu ce qui s'est passé. Je n'ai pas besoin d'entendre les détails une deuxième fois.

—C'est ma maison ? chuchote Jasmine.

Ses yeux sont écarquillés d'horreur alors que je la lève hors de la voiture pour la porter dans mes bras avec un sentiment étranger. Elle attrape ma main et ne la laisse pas, son emprise se serre tant que je sens presque les os de ma main s'entrechoquer entre eux.

Je tords mes lèvres sur le côté, tentant de sourire d'un air rassurant, mais je sais que c'est plus une sorte de grimace que je fais.

—Oui, petite.

—Qu'est-ce qu'il y a eu ?

Je ne réponds pas, mes yeux fixés sur la fille hystérique qui sanglote sur le trottoir.

—Ça c'est ce que je veux vraiment savoir.

On arrive enfin près de Kenzie et elle se tourne au bruit de mes pas, ses joues sont mouillées à cause des larmes.

—Comment t'as su ?

—T'as oublié tes chaussures alors je suis venu te les déposer, la regardé-je avec sympathie. Quand je suis venu le feu venait seulement de commencer à se répandre, j'ai alors appelé les pompiers puis toi.