Chapitre 21

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Un cauchemar. Je dois faire un mauvais rêve et d'un instant à l'autre je vais ouvrir les yeux. 1...2...3... Pourquoi je n'y arrive pas. Hey oh ! Quelqu'un m'entend ? J'ai l'impression de hurler mais personne ne répond. J'ai froid, j'ai mal. J'entends des bips qui compriment mon cerveau. J'ai horriblement mal.

— Éva....

Cette voix. Cette voix rauque, envoûtante, je la connais. J'ai trop mal. Mon corps souffre et ne m'obéit plus. Trop fatiguée, je sombre.

Une chaleur se diffuse sur ma main et remonte le long de mon bras.

— Éva...

Encore cette voix. Je sais que c'est lui. Maxens. Je veux entendre encore sa voix. Elle me fait du bien. Maxens reviens ! Aide-moi !

Maxens, je dois te dire... Erwan... Tu as un fils. Il t'aime déjà. Erwan. Mon soleil. Il faut prévenir Erwan. Je veux voir mon fils. Erwan.

— De qui parle-t-elle ? Qui est Erwan ?

Non, non, non c'est à moi de lui dire. Pourquoi je ne peux pas ouvrir les yeux ? J'essaye, je me bats pour ça. Mais la fatigue m'emporte à nouveau.

— Éva... réveille-toi...

Oh Maxens si tu savais. J'ai l'impression qu'un gigantesque mur nous sépare et je n'ai rien pour le franchir. Je suis là !

— Viens Max, tu dois te reposer aussi, lui dit Chloé.

— Je veux être là à son réveil, tranche-t-il.

— Va au moins prendre une douche mec. Tu pues, essaye Bastien pour détendre l'atmosphère.

Depuis combien de temps suis-je dans cet état ? Ma tête me lance. Des milliers d'étaux me compriment ma boîte crânienne. J'essaye de prévenir Maxens.

— Elle a bougé ! s'écrit-il.

Doucement Max, ma tête... ça fait mal.

— T'es sûr ? J'appelle un médecin, se précipite Bastien.

Chuuuuut Bastien moins fort. J'ai mal. De plus en plus mal. Il ouvre la porte avec fracas.

— S'il vous plait ? Elle se réveille !, hurle Bastien.

Moins fort, je vous en prie. Mon cerveau est un volcan prêt à entrer en éruption. Une larme de douleur coule sur ma joue et je reconnais le geste rempli de douceur de Max qui l'essuie de son pouce. Il chuchote à mon oreille :

— Tu vas te réveiller, je le sais. Je sais aussi que tu m'entends. Alors écoute : prends ton temps, je reviens, je ne t'abandonne pas. Plus jamais. Je t'aime.

Non, je veux que tu restes, je sais que je vais me réveiller. Entendre sa voix m'apaise. Je me rendors aussitôt.

Ma gorge est sèche. J'ai soif. Mon corps retrouve petit à petit ses sensations et je prends conscience de mon environnement. Quelqu'un me tient la main. J'essaye de la serrer.

— Éva ?, dit une voix douce.

J'ouvre difficilement mes yeux. La lumière brûle mes rétines. Pourquoi les murs sont-ils toujours peints en blanc ? Un gémissement franchit la barrière de mes lèvres :

— Soif...

— Tiens ma belle, doucement, me recommande Laetitia en portant un verre à mes lèvres. Tu nous as fait peur.

— Désolée, j'arrive à prononcer.

— Le médecin vient de partir. Il repassera demain matin au début de son service et les garçons doivent revenir d'un instant à l'autre.

Si seulement...Donde viven las historias. Descúbrelo ahora