Epilogue

2.2K 172 127
                                    

Miles

Les yeux perdus dans l'immensité bleue de la mer, c'est un déclic qui me sort de mes pensées.

Je tourne la tête et me retrouve face à l'objectif de Gabriel. Il aime bien me prendre en photo quand je ne m'y attends pas. D'après lui, c'est là que je suis le plus beau, quand je suis naturel, quand je ne pose pas ou que je ne me force pas à sourire. Il dit qu'il a l'impression, dans ces moments-là, de capter un bout de mon âme, qui je suis réellement. Je n'aime pas trop les photos, mais je lui fais confiance et puis, ça lui fait plaisir, alors je le laisse faire.

Il décale l'appareil et me sourit avant de s'approcher pour me voler un baiser.

— Tes yeux sont aussi bleus que le ciel, constate-t-il en penchant la tête sur le côté. On dirait qu'ils ont été retouchés au pinceau, ils sont magnifiques... comme toi.

Je me sens rougir au compliment et passe une main dans ma mèche avant de lui faire un sourire timide. Il ne me laisse pas le temps de cligner des yeux qu'il a déjà repris un cliché en riant.

— Ce n'est pas moi que tu es censé prendre en photo. Je te rappelle qu'on se voit tous les jours. Je fais mine de râler, plus gêné qu'ennuyé.

— Peut-être, mais c'est de ta beauté à toi dont je ne me lasse pas, réplique-t-il avec naturel, accentuant mes rougeurs, avant de se tourner pour reprendre des photos du paysage.

Nous sommes actuellement sur le sentier du littoral, dans le sud de la France. Il s'agit d'un chemin qui borde la mer entre Nice et Monaco et qui permet de découvrir la côte autrement tout en visitant les villages alentour. C'est vraiment magnifique. Tellement loin de la grisaille de Londres. Ce matin, nous avons découvert le village médiéval de Saint Paul de Vence, puis nous avons mangé un bon repas sur le Cour Saleya à Nice et maintenant nous serpentons au plus près de la mer en direction de Villefranche sur Mer. Le joyau de la Côte d'Azur y a-t-il écrit sur la brochure. J'ai hâte de découvrir ça.

Nous sommes arrivés il y a quelques jours pour profiter de vacances bien méritées. Nous en avions besoin autant l'un que l'autre. J'ai économisé pendant de nombreux mois, parce que je voulais marquer le coup pour fêter le diplôme de mon homme. Il a tellement travaillé pour l'avoir. De plus, c'est une promesse que je lui avais faite l'année où nous nous sommes connus et mis en couple. Lui faire faire le tour du monde pour qu'il puisse prendre les photos qu'il rêvait de faire et aussi que nous puissions boire les thés que nous avions toujours partagés, mais dans leurs pays d'origine cette fois.

La France est le premier pays que nous visitons. Il y en aura d'autres, bien sûr, mais pas tout d'un coup. Cela représente un trop gros budget et puis ça fait durer le plaisir. Ça nous donne un but à atteindre, un rêve commun que nous partageons à deux. Nous avons bien le temps de le réaliser, inutile de se précipiter.

Lorsque je vois Gabriel avec ses yeux qui brillent et son sourire qui mange la moitié de son visage, je me dis que c'est la meilleure des récompenses. Je ne pourrais jamais m'en lasser, je crois. Je suis encore moins pressé de finir notre périple. Le voir aussi heureux suffit à mon propre bonheur. Oui, c'est totalement niais, mais j'assume parfaitement. C'est l'effet que me fait mon homme et j'aime ça. Parce que ça me rend vivant.

Il me rend vivant.

Après quelques nouvelles prises de vue, Gabriel éteint son appareil photo et replace le cache sur son objectif. Il m'attrape ensuite la main dans un geste doux et naturel qui me fait frissonner, entrelaçant nos doigts comme il le fait toujours. Même après toutes ces années, certaines choses ne changent pas. J'aime toujours autant son contact et je sais que le mien a toujours cet effet apaisant sur lui, rassurant.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Feb 01, 2020 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Pour n'être qu'avec toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant