26. Miles

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Un mois est passé depuis notre premier moment intime avec Gabriel.

Un mois pendant lequel nous avons appris à nous apprivoiser, à nous découvrir, à notre rythme et surtout au sien et pendant lequel nous avons testé d'autres trucs sans forcément aller plus loin.

Mais ça ne me dérange pas. Bien au contraire.

J'aime ces instants. Je chéris chacun d'eux, car ils nous construisent, ils bâtissent cette relation qui nous ressemble et que jamais je n'aurais pensée vivre un jour. C'est nous, ça nous appartient. Chaque étape passée nous rapproche un peu plus. C'est comme si nos âmes et nos cœurs se mêlaient, tissaient un peu plus serré encore ce lien fort et unique qui existait déjà entre nous. Certains diraient sans doute que c'est une perte de temps, que ça ne mène à rien, que ça ne rime à rien, que ça ne va pas assez vite.

Peut-être pour eux. Mais pas pour moi.

Moi j'aime ces moments, car ils me font tomber amoureux un peu plus encore de mon homme. Dans ces moments-là, nous nous abandonnons l'un à l'autre, nous offrant notre confiance réciproque. C'est de l'amour, uniquement de l'amour et ça nous va bien. Alors oui, nous avons tenté des trucs. Nous avons expérimenté. Certains se sont soldés par des échecs, d'autres par de belles réussites. Mais qu'importe, Gabriel avance, il s'épanouit, il s'ouvre de nouveau à la vie et c'est ce qui compte.

Quand j'y pense, ça me fait sourire.

Nous étions si timides et si maladroits au début. Je calculais chacun de mes gestes, comme si je craignais de le briser. Lui-même ne savait pas vraiment ce qu'il faisait. Mais une chose est sûre, c'était bien et terriblement bon. Dans ses bras, j'ai réappris le désir, l'envie, le plaisir. J'ai réappris à aimer, à respecter, à dorloter. Avant lui, je ne faisais que répondre aux pulsions de mon corps. Sans rien ressentir d'autre que le plaisir charnel. J'étais celui qui dirigeait, même si en de très rares occasions l'inverse se produisait.

Avec Gabriel, c'est différent. Tout est différent.

Nous en avons parlé. Beaucoup. J'ai bien compris qu'il ne se sentait pas du tout d'être en-dessous, parce que le traumatisme était encore bien présent et qu'il risquait de se bloquer. J'ai donc accepté ce rôle sans même hésiter. Parce que je suis prêt à tout pour lui et que de toute façon, c'est le cadet de mes soucis. Le voir heureux et épanoui suffit à mon propre bonheur. Avec lui, je suis prêt à me laisser aller sans barrière ni contrainte. Tout simplement parce que c'est lui.

Nous avons continué à pratiquer du dry sex, par-dessus nos vêtements, parce qu'il se sentait mieux ainsi. À l'étape suivante, j'ai retiré mon haut. Il a découvert ma peau, d'abord hésitant, puis de plus en plus sûr de lui. Du bout des doigts, du bout des lèvres, du bout de sa langue. Puis, à l'étape d'après, c'est lui qui a accepté de retirer le sien et à mon tour j'ai pu apprendre son corps, ses courbes j'ai pu ressentir ses frissons, sa chaleur, sa douceur. Je me suis enivré de son odeur, j'ai appris à sentir son cœur s'emballer dans sa poitrine sous le touché de ma main, à écouter son souffle qui se faisait un peu plus court lorsque je trouvais une zone érogène.

Nous avons avancé, doucement, mais sûrement, moi réapprenant ce qu'est d'aimer et d'être aimé en retour. Gabriel réapprenant à avoir de nouveau confiance. Nous sommes parvenus à combattre ses peurs une à une. Au fur et à mesure que nous faisions un pas en avant, un bout de tissu tombait avec lui, nous révélant l'un à l'autre toujours un peu plus, jusqu'à nous retrouver seulement en boxer l'un contre l'autre, sans peur ni appréhension. Je me suis mis au diapason de ses envies et de ses désirs, pour ne pas le heurter et très vite nous avons trouvé un équilibre qui nous allait bien à tous les deux. Plus le temps est passé, plus nos mains se sont faites aventureuses, parfois ma bouche aussi, la sienne restant sage pour le moment.

Pour n'être qu'avec toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant