5. Honor

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Avec une lenteur calculée, les doigts de Priam déboutonnaient ma chemise, bouton après bouton. Centimètre après centimètre, ma peau lui apparaissait, ma poitrine lui était offerte. Pourtant, ses yeux ne me quittèrent à aucun moment.

Dans cet instant, c'était la seule ancre possible. C'était entêtant et réel.

Nos regards. Cette puissance qui nous enveloppait, compacte et étouffante.

Électrisante. J'étais à bout de souffle. Je n'avais pas encore senti sa peau contre la mienne. Moi je l'avais touchée, j'avais caressé son dos, son torse et ça avait crépité sous mes doigts.

Une véritable décharge électrique. Douleur fulgurante. Pure intensité.

Il repoussa les pans. Je frissonnai. J'avais cette impression d'être sous tension. Qu'un rien pourrait me faire énormément de bien. Pourrait me faire ressentir bien des choses.

Mes seins me faisaient mal. Mon corps tout entier était saturé d'un désir ardent et vivace. C'était insoutenable. Physiquement douloureux.

Mes terminaisons nerveuses étaient à leur limite. Un simple contact et c'était la combustion spontanée.

Les doigts de Priam glissèrent sur mes côtes. Je me raidis.

Je m'alanguis.

Sa peau était rugueuse. Elle frotta mon épiderme, y laissa sûrement des marques. La sensation même de ce simple toucher se lova dans mon ventre. Elle s'y roula en boule avant de se déployer.

Je le laissai faire. Toujours yeux dans les yeux.

J'aurais été incapable de regarder ailleurs. J'aurais été incapable de rompre ce contact. Ça me semblait important. Ça me semblait être une nécessité.

Une bulle s'était formée autour de nous. Elle nous coupait du monde. Des réalités et des vérités qui régissaient nos vies.

Elle était faite de nos puissances conjointes.

De l'intensité de ce qui était en train de nous ronger. Ça nous grignotait, remontant tout le long de ma peau, provoquant une réaction chimique.

Ses doigts s'enfonçant légèrement. Priam haletait.

Jamais nous ne nous étions touchés de la sorte. Oh, nous nous étions embrassés des milliers de fois, mais ce n'était jamais allé plus loin. Ni l'un ni l'autre n'avions cherché à ce que ce soit le cas.

Nous avions vécu le moment présent comme il se présentait à nous.

Sans se poser de question. Sans jamais réfléchir à nos actes. Parce qu'avec Priam, tout avait toujours été d'un naturel alarmant. Un peu effrayant même.

Mes doigts sur ses abdos. Ils étaient de fer.

Je n'avais jamais été chocolat, mais croquer dans cette tablette ne me semblait en rien déraisonnable.

La ligne de poils qui disparaissait sous son pantalon me faisait de l'œil. Elle me donnait envie d'en voir plus. De toucher.

De regarder.

Le corps de Priam n'avait jamais eu aucun secret pour moi. Je l'avais vu nu un nombre incalculable de fois. À l'époque, nous ne portions que de simples peaux de bêtes pour vêtements et la pudeur n'avait jamais rien représenté.

Je m'étais baignée tant de fois nue devant Priam que j'avais cessé de compter. Nous avions toujours été ainsi. Qu'importe que des siècles soient passés.

Qu'importe que le temps se soit écoulé, nous séparant, nous forçant à emprunter des chemins différents.

Mes ongles. Son grognement, comme venu des tréfonds de sa gorge. Son loup. Ses mains remontèrent au niveau de mon soutien-gorge. Il était en dentelle. Fine et colorée. Il toucha. Savoura la sensation. S'il continuait à me toucher aussi sagement, je n'étais pas sûre que mon esprit tienne le choc. Mais je n'avais pas envie de le couper dans son élan.

DE SANG ET D'ARGENT T7 Half of a man [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant