Chapitre 13

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« Qu'est-ce que vous faites là ? »

Avait résonné la voix de Max, surpris de nous voir juste tous les deux dans un endroit désert.

J'avais alors deux choix possibles. Le premier: révéler à Max le chantage qu'Élia me faisait et ainsi me sortir de ma culpabilité, ou le deuxième: mentir à Max pour protéger Élia.

J'avais fait mon choix.

— J'étais dans le parc, et Élia est passé par là et m'a vue. J'invente.

Je sens le visage d'Élia se détendre après avoir compris que je le couvrais. Il m'adresse un regard sincèrement reconnaissant et hoche la tête.

— Oui, c'est vrai. Elle était toute seule et je suis allé la saluer. Acquiesce le vampire.

Max nous adresse un regard suspicieux mais préfère changer de sujet.

— Je dois y aller. On se voit plus tard Élia.

Il nous salue avant de disparaître dans le brouillard.

Élia a lâcher un soupir de satisfaction.

— Merci de m'avoir couvert. Déclare-t-il quelques secondes après.

Je hausse les épaules.

— Je ne me voyais pas faire autrement.

Je ne t'aurais jamais balancé.

— J'apprécie ce geste. Ajoute-t-il.

— N'en parlons plus. Noémie devrait bientôt arriver. Je réplique un peu sèchement.

Sauf que le regard d'Élia a changé.

— Laisse tomber pour ta copine. C'est à moi de te rendre la pareille. C'était stupide ce que je t'ai demandé de faire, je ne m'étais pas rendu compte que ça te mettait autant mal à l'aise. Je vais rentrer au manoir.

Était-il en train de me dire qu'il ne tuerait pas Noémie ce soir?

Je crois bien.

— Disons qu'à partir d'aujourd'hui, on est quitte, alors. Je réplique.

Élia me tend la main et je la lui serre.

— On recommence à zéro?  Enchanté de faire votre connaissance Thalie Hamilton!

Je laisse échapper un petit rire, et Élia me sourit.

Il n'était finalement pas si méchant que ça...

Je suis rentrée chez moi après ce moment fort en émotions. J'avais sûrement gagné un ami, et c'était un vampire, ennemi juré des miens.

Je me rendais compte que je commençais à jouer avec le feu, mais ça me plaisait.

**

Quand je suis rentrée, mes parents m'ont assommée de questions car je n'étais pas revenue à l'heure habituelle. J'ai prétexté que j'avais eu une dissertation en groupe à terminer, et c'est passé. Ils m'ont inutilement sermonnée sur la situation mais ils ont gobé l'excuse bien trop facilement.

Ils étaient encore naïfs pour l'instant.

Papa avait organisé ce soir même, à la maison,  un dîner avec les personnes les plus importantes de la ville.

Maman m'a alors tout de suite imposé une tenue: un chemisier blanc et un pantalon noir, tout dans la sobriété et la discrétion, contrairement à la tenue de la soirée passée avec Travis Blake. Comme si elle avait voulu que je plaise uniquement à cet imbécile. Mais là, je n'avais pas à me faire remarquer.

J'en avais plus que marre d'obéir à des ordres.

Max avait sûrement raison: j'avais peut-être ma place parmi les vampires.

La soirée a commencé, les invités sont arrivés petit à petit. 

Maman les a dirigés vers le salon et m'a obligée à faire le service telle une petite fille gentille et serviable qui ferait tout pour satisfaire ses parents. Je ne m'y suis pas opposée, comme d'habitude, et j'ai servi les invités, avares en remerciement à chaque fois qu'ils prenaient quelque chose sur le plateau que je tenais fermement. Aucun regard, aucun mot de leur part: des véritables ingrats.

La soirée promettait d'être longue.

Alors que je faisais des aller-retours incessants entre la cuisine et le salon, je me suis mise à écouter attentivement la conversation.

— A cette vitesse là, les vampires vont tous nous éliminer. Relève un homme, mentionnant les disparitions récentes d'habitants de la ville.

— On reste plus intelligent qu'eux. Ce sont des animaux: ils sont incapables de réfléchir décemment. Réplique mon père, un peu trop sûr de lui.

Je savais qu'il se trompait. Max est ses hommes étaient dotés d'un esprit vif, même s'ils étaient animés la plupart du temps par leur désir de sang, qui les rendait moins humains. C'était inévitablement des fins stratèges.

Ça ne me plaisait pas qu'il parle de cette manière des vampires dont je me rapprochais peu à peu.

— Il faut les décimer avant qu'ils ne transforment la ville en vampires. Renchérit un autre homme.

J'ignorais comment les vampires pouvaient transformer un humain. Mais je n'osais pas poser la question à mon père.

— On arrivera sans problème à les faire disparaître pour de bon. Renchérit mon père. Il faut juste attendre quelque temps que le plan soit parfait. Ces animaux vont payer pour tout ce qu'ils ont fait.

Payer pour quoi?

Qui étaient vraiment les fautifs?

Les vampires ou les humains?

J'étais partagée entre deux opinions. Entre deux vies qui avaient chacune leurs intérêts.

La vie sage et celle de la démesure.

Tous ces hommes partageaient une haine extrême envers les vampires. Ils voulaient la disparition d'une espèce toute entière qu'ils n'avaient jamais vraiment voulu accepter.

Ils préparaient un génocide après les avoir exclus.

La conversation devenait intéressante quand maman m'a obligée à monter.

Évidemment.

Elle me voulait encore innocente.

Mais je ne l'étais plus.

Je suis alors montée me coucher et j'ai réfléchi à tout ce qui avait été dit.

Il fallait que j'ai des informations sur les vampires.

J'irai demain à la bibliothèque historique de la ville. Il devrait sûrement y avoir des livres sur les vampires et la Transformation.

Je savais qu'on me cachait des informations et il fallait que je me débrouille seule pour arriver à mes fins.

Lost HollowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant