Lost Hollow

Chapitre 9

Max est assis en face de moi et m'analyse de ses yeux clairs et perçants. J'essaie de soutenir son regard immensément déstabilisant.

Un vampire lui apporte un verre rempli de liquide rouge qu'il boit cul sec devant moi sans me quitter des yeux.

Je sens l'odeur du sang me faire tourner la tête.

— Tu veux que je te raconte une histoire, Thalie? Me lance le chef des vampires, sur un ton légèrement arrogant, en donnant son verre de sang vide à son voisin de droite.

Je le défie du regard. Il est hors de question qu'il pense ne serait-ce qu'une seconde que j'ai peur de lui.

— Je suis tout ouïe. Je réplique en esquissant un sourire totalement ironique.

Il essuie délicatement sa lèvres inférieure, légèrement tachée de sang.

— Les vampires sont apparus au Moyen-âge, il y a plus de 700 ans. Ils vivaient en harmonie avec les humains et ne buvaient, au départ, que du sang animal, réduisant considérablement leur force physique. Donc pour résumé, les vampires étaient des créatures faibles mais vivant parfaitement bien avec les humains dans Lost Hollow. Jusqu'au jour où les humains ont décidé, il y a deux cents ans, de chasser les vampires de la ville, après qu'une haine envers eux ce soit développée progressivement. On a été alors contraint de vivre aux portes de la ville, dans la forêt. On s'est donc simplement défendu contre les humains. La seule façon de prendre des forces étaient de boire du sang humain. Tout cela dans le but de récupérer le droit de vivre dans la ville.

Je suis bouleversée par son histoire. Je n'avais pas imaginé les choses comme ça. Les humains avaient toujours fait passe les vampires comme les fautifs, dans l'histoire.

— Et mon père cherche à vous en empêcher...Je murmure.

Un sentiment de colère naît dans le milieu de mon ventre. J'en veux à la ville, j'en veux aux humains, j'en veux à mon père.

— Tu as tout compris, Thalie Hamilton.

— Et tu comptes bien récupérer ce qu'il te vient de droit.

— Je n'abandonnerais pas.

Il n'y avait pas de gentil, ni de méchant.

Il y avait des injustices que Max essayait d'effacer.

Par la force, certes.

— Et qu'est-ce que tu veux que je fasse?

— Pose des questions à ton père. Il doit sûrement préparer une battue.

— Et s'il ne me répond pas?

— C'est ton job de le convaincre de tout te révéler. Réplique-t-il d'un ton autoritaire.

Je hoche la tête.

Je ne savais pas si j'allais y arriver mais je ne devais pas paraître faible devant les vampires.

La soirée à repris son cours. Nala m'a entraînée danser au milieu des vampires, qui ne m'ont pas quittée des yeux, trop contents d'avoir une jeune humaine presque à leur mercie. Le verre d'alcool que j'avais avalé était suffisant pour m'assommer, puisque je ne buvais jamais en temps normal. Le sol a commencé à vaciller et mes oreilles ont bourdonné. J'ai quitté la piste de danse et je suis sortie prendre l'air. Cette soirée avait été trop oppressante .

**

Je suis rentrée chez moi et j'ai cogité le reste de la nuit.

Il fallait que je pose des questions à mon père, sans qu'il ne se doute de quelques choses.

Maman m'a réveillée à dix heure, alors que je dormais encore. Elle m'a crié dessus mais je n'ai rien répondu. J'étais normalement tenue de me lever à huit heure précise, mais ça avait été différent, aujourd'hui et ça ne lui avait pas plus.

Elle m'a demandé à quelle heure j'avais éteint pour être autant fatiguée, et j'ai avancé un chiffre pas trop exubérant et ai prétexté un état fébrile. Elle a haussé les épaules et m'a laissée seule dans ma chambre, avant de se réfugier dans la cuisine.

Le deal que j'avais passé avec Max m'est revenu en tête. Je devais faire parler mon père, et je savais que ça n'allait pas être facile.

Je suis descendue au salon. Il était affalé sur le canapé à regarder un match de tennis à la télé.

— Papa? J'ai osé dire par dessus le bruit de la télé.

— Qu'est-ce que tu veux? A-t-il répliqué d'un air plutôt condescendant.

Je n'avais pas à l'interrompre, et il me le faisait comprendre.

— Apparemment une fille de l'université s'est faite tuée par les vampires, récemment. J'ai inventé.

— Il y a des agressions toutes les semaines, Thalie.

— Et tu comptes faire quelque chose pour empêcher ça?

J'avais mis le pied directement dans le plat.

Il a tourné la tête m'a regardé bizarrement.

— Pourquoi cette question? A-t-il demandé.

— Oh, juste par curiosité. Peut-être que je peux aider.

— Hors de question que tu sois mêlée à ça.

— Mais tu as forcément prévu quelques choses pour limiter les agressions non? Une baston ou quelque chose dans le genre?

— Ce ne sont pas des affaires, Thalie! Arrête avec ces questions et ne me dérange plus à l'avenir! Tonne-t-il, avec autorité.

J'ai levé les yeux au ciel et je suis monté dans ma chambre.

Il ne parlerait pas.

Il fallait donc que je fouille la maison.

***

Papa et maman sont partis en fin d'après-midi chez des amis pour le dîner et je suis restée seule. J'avais la villa pour moi toute seule et j'allais pouvoir fouiller.

Sauf que je n'ai rien trouvé, que ce soit dans la chambre, le salon ou le bureau.

Je suis descendu chercher à la cave et j'ai remarqué qu'une pièce du sous-sol était fermée à clé, alors qu'elle ne l'était pas avant. J'ai alors cherché la clé mais je ne l'ai pas trouvée.

J'ai donc stoppé les recherches et je suis allée prendre un bain.

Alors que je me rince, un bruit résonne au niveau de ma chambre. Je sens l'angoisse monter et je commence à retenir ma respiration. Je sors de la baignoire, attrape une serviette et m'enroule dedans et la noue au niveau de ma poitrine.

Je sors de la salle de bain, et m'approche de ma chambre sur les pointes de pied.

Je crois qu'il y a quelqu'un.