Chapitre 7 : Des questions

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- Assiez-toi, je t'en pris, lui proposa une voix après que le garde eut fermé la porte.

Hélène sursauta subrepticement et tourna la tête, pour apercevoir une femme, aussi rougeoyante et irréelle que l'homme qui l'avait accompagné jusqu'alors. Ses longs cheveux ébène étaient redressés en une coiffure très élaborée, au dessus de son visage de braise.

De toute manière, la jeune fille n'avait aucune autre alternative. Comme il lui avait été proposé, elle s'assit sur une chaise métallique, qui présentait de nombreux motifs forgés. Devant elle, le large bureau en pierre sombre et polie était parfaitement bien rangé. De fines ardoises noires étaient empilées dans un coin du meuble, et des tiges métallique s'alignaient devant la femme. Hélène n'osa pas se demander à quoi pouvait bien servir ces mystérieuses tiges de fer.

- Dis-moi, comment tu t'appelles ? demanda la femme d'un ton curieusement chaleureux.

- Hélène, bredouilla-t-elle, très étonnée du sourire accueillant de cette femme si effrayante au premier regard.

- Tu as un nom de famille ? Un deuxième prénom ?

- Oui, Hélène Marie Garden.

La femme à la peau rouge saisit alors l'une des tiges métalliques, ainsi qu'une des ardoises empilée, et se mit à écrire dessus, comme si la tige de fer n'était qu'une simple craie de calcaire. Hélène fronça les sourcils devant cette méthode d'écriture très particulière, mais ne dit rien.

- Ton âge, s'il te plait ? Date de naissance ?

- Quinze ans, presque seize. Je suis née le 17 mars 1998.

- Ville de naissance, d'habitation ?

- Je suis née à Paris, et j'habite à Bordeaux.

- Merci beaucoup. Est-ce que tu veux bien te lever, je dois te mesurer et te peser ?

La jeune fille s'exécuta, et fut dirigée vers une mince poutre verticale graduée, puis vers une balance très sophistiquée, dont Hélène ne parvint pas à définir le fonctionnement. Tout en gardant son sourire chaleureux, l'étrange femme lui posa à nouveau une multitude de questions et lui fit mille autres mesures, cependant jamais elle ne la toucha, jamais elle ne l'effleura.

*****

Hugo, de son côté, marchait sans un mot aux côtés du garde rouge. Sans prévenir, le garçon se retourna brusquement et cria :

- Là ! Derrière nous !

Aussitôt, le garde fit de même et tourna ainsi le dos à Hugo, qui ne perdit pas une seconde et détala aussi vite qu'il put, à travers les couloirs rouges et noirs.

- Tu n'iras pas loin ! menaça le garde en le poursuivant.

Boosté par l'adrénaline, le jeune garçon accéléra encore, puis bifurqua dans un second couloir, puis tourna encore plusieurs fois sans ralentir, et sans jamais se retourner. Il ne savait absolument pas à quelle distance de lui le garde se trouvait, mais il préférait ne pas vérifier afin de gagner le plus de temps possible.

Soudain, alors qu'il tourna une énième fois dans un des ces multiples couloirs, il s'immobilisa instantanément. Devant lui, la créature rouge.

- Je t'avais bien dit que je te rattraperais, ricana l'homme rouge en levant le bras.

Hugo devina alors qu'il brandissait une pierre rouge, semblable à celle qu'il avait utilisé dans les couloirs du lycée. S'attendant à voir apparaître un éclair rouge, le jeune garçon se plaqua au sol.
Il avait réussi. L'éclair rouge l'avait frôlé, mais pas touché.

Hélène Et Le Monde D'en Bas [EN PAUSE]Where stories live. Discover now