La mort

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C'est un lundi matin, les gens vont travailler. Les rames de métro sont bondées, tout comme les stations. Elle est assise sur un banc au milieu de la foule, regardant les gens pressés qui marchent autour d'elle. Semblant admirer quelque chose d'invisible au-dessus de leurs têtes. Soudain, un homme tombe à la renverse, il ne bouge plus, semble mort. La foule ne le voit même pas, elle ne fait que l'éviter. Seule la fille sur le banc semble l'avoir remarqué. Elle tourne la tête brusquement, pour voir une femme faire demi-tour et se jeter sur les rails, le métro passe, et il ne reste d'elle qu'un tas sanguinolent de chair dont dépassent ici et là des bouts d'os sciés et d'intestins enroulés autour de restes d'organes écrasés. La fille du banc se lève, semblant paniquée, elle essaye de se frayer un passage au milieu des personnes automates qui passent autour d'elle. Elle se débat, mais devant elle, un homme sort un long couteau de son sac. La lame brille sous les néons, l'homme semble absent, se retourne et poignarde un passant, la lame traverse la chemise de l'homme, puis sa peau et vient se loger entre deux côtes. Il vacille, crie, mais personne ne l'entend. Une tache rouge s'élargit sur la chemise auparavant blanche. L'homme au couteau retire sa lame ensanglantée, pour l'enfoncer à nouveau, encore plus profond dans le corps. La pointe du couteau ébrèche le cœur, dont les battements faiblissent. L'agresseur enlève une fois de plus sa lame de la blessure pour la poignarder de nouveau. Cette fois-ci le couteau a tranché le cœur. L'homme blessé vacille et tombe à la renverse, son cœur ne bat plus. Celui qui vient de le tuer se retourne, un sourire sur le visage, et se jette sur une femme, enfonçant le couteau dans son cou. La femme tombe. La fille essaye de s'échapper mais la foule se referme sur elle. L'homme pousse un groupe de jeunes sur la voie du métro. La fille crie, mais personne ne l'entend. Le métro passe, les jeunes sont morts. L'homme poignarde une femme dans le dos. La foule commence à réagir. Les gens crient, courent pour sortir. La fille essaye de les suivre, mais elle trébuche et tombe, se faisant écraser par les passants. La station est vide, le métro ne passe plus. L'homme au couteau est seul, au milieu des cadavres. Il semble reprendre ses esprits, les yeux écarquillés, mais il n'a pas le temps de crier qu'il tombe sur le sol carrelé, dans une mare de sang. La fille git non loin. Piétinée. Morte.

Voilà ce que les caméras de surveillance m'ont montré. Aucun blessé, aucun survivant.

Je me présente, je suis Onastio, le fils de l'un des hommes poignardés. La police n'a pas voulu nous dire ce qu'il s'est passé ce matin-là à la station de métro. Alors j'ai piraté leurs caméras. Et voilà ce que j'ai vu. Je comprends la décision de la police de garder secret cet évènement. En revanche, ce que je veux comprendre, c'est ce qui s'est passé, ce qui a causé la mort de 15 personnes. Ça fait trois semaines que je sèche les cours, passant mon temps à réfléchir. Je veux savoir qui les a tous tués, qui a organisé ce massacre. Je le trouverais et je vengerais mon père.

Cet homme, celui qui les a poignardés, il n'était pas conscient de ce qu'il faisait. J'ai d'abord pensé à l'hypnose. Mais selon les recherches que j'ai effectuées, il est impossible d'hypnotiser quelqu'un au milieu d'une foule si facilement. Il n'a parlé à personne, il n'a regardé personne. Je ne crois pas au paranormal, mais j'envisage de plus en plus l'hypothèse d'une force surnaturelle, cette idée me glace le sang, mais impossible d'arrêter d'y penser, je n'en dors plus. Cela fait trois semaines que je dois me forcer pour manger, et que je passe la nuit à faire des recherches sur le paranormal, mais toutes les informations se contredisent. Je suis dans un tel état de fatigue que j'en ai des hallucinations, ma vision est trouble et distordue et j'entends sans cesse des voix étranges qui murmurent des mots dans des langues inconnues. Mais tout cela n'est que le fruit de mon imagination, il faut que je me ressaisisse. Cette nuit je prendrais des somnifères et demain ça ira mieux. En attendant, je vais sortir prendre l'air. Je suis enfermé chez moi depuis trois semaines, il faut que je reprenne contact avec le monde extérieur.

rêves d'un instantDonde viven las historias. Descúbrelo ahora