Partie 3 - Force

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Nous approchons maintenant de la cuisine et de la salle à manger ou je vois les mêmes murs blancs, quelques objets posés négligemment sur une table et une absence totale d'électroménagers.

Je n'avais pas remarqué ces détails plus tôt, j'avais été trop avide de boire du sang frais. Ne pouvant me retenir plus longtemps je m'arrête et m'adresse à la jeune femme.

— Pourquoi votre résidence est-elle aussi vide ?

Églantine affiche un malaise évident, elle se tient sur un pied puis sur l'autre en regardant partout autour d'elle comme en quête d'une réponse.

L'inspecteur lui jette un œil soudain inquiet devant son manque de réaction.

— Je... je viens d'emménager. Vous voyez. Et... et je n'ai pas eu le temps. C'est tout !

Tom et moi la fixons intensément. Il est flagrant qu'elle ment ou du moins qu'elle cache quelque chose.

Elle effectue quelques mouvements de mains frénétiques avant de poursuivre la conversation.

— J'ai un nouveau travail comme... comme hôtesse de l'air ! Je n'ai pas eu le temps. C'est tout !

Nous la regardons encore plus inquiet, mais qui était-elle vraiment ? Pourquoi répétait-elle ses paroles et bégayait ?

Tom me fait asseoir sur une chaise à la table de cuisine et adresse un signe à Églantine lui indiquant de prendre place aussi.

— Nous ne sortirons pas d'ici avant que vous me disiez la vérité ma petite, lance l'inspecteur en roulant un coin de sa moustache brune entre ses doigts.

— Mais, je vous ai déjà tout raconté.

— De toute évidence, non.

L'homme reste debout près du mur et nous regarde tout les deux d'un air inquisiteur.

— Bon, reprenons du début. Églantine, j'ai besoin de votre version des faits.

— Très bien, répond celle-ci les bras croisés sur la poitrine.

— Comment Sangdor est-il entré ici ?

— Je l'ai invité pour un souper.

— Et vous dites qu'il vous a agressé ?

— Oui, j'étais allongée dans le salon lorsqu'il m'a mordu.

Je jette un œil vers le séjour, un canapé et une lampe cassé. C'est tout, rien d'autre ne décore l'endroit. De plus en plus intrigué, je me penche vers l'avant pour écouter la suite.

— Et qu'avez-vous fait ?

— Je l'ai frappé avec la lampe qui se trouvait près de moi sur sa tempe. Il s'est écroulé sur le sol. Alors je l'ai transporté en bas avant de t'appeler Tom.

— Comment avez-vous fait pour le transporter ?

— Je l'ai pris dans mes bras ! répond celle-ci comme si c'était la chose la plus naturelle du monde.

J'échange un regard avec l'inspecteur. Une femme assez forte pour trimballer un homme inconscient. C'est tout à fait hors-norme.

Je décide de poser deux questions qui me brûlent les lèvres depuis un moment.

— Comment vous connaissez-vous tous les deux ?

— Je suis son voisin depuis plusieurs mois déjà. Elle s'est fait plusieurs amies dans le coin.

Celle-ci sourit fièrement comme si elle n'avait rien à se reprocher.

— Et vous vous entraînez Églantine ?

— Non, je n'aime pas les centres de sports, ça sent trop la sueur.

Mes neurones tournent à toute allure. Une femme qui est considérablement forte, vivant de toute évidence seule dans une maison vide, qu'est-ce que ça signifiait ?

Sangdor - La ville sur la baieWhere stories live. Discover now