-Chapitre 4-

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Vendredi, 8 Novembre.
Pause déjeuner.

J'ouvris les yeux. J'étais allongé, ma tête posée sur les cuisses d'Alexia, on était tout le deux tranquilles dans la cour du lycée, sur l'herbe, à l'ombre d'un arbre. Les bruits environnants semblaient lointains, et nous étions seuls au monde à cet instant, rien que nous deux.

《- Ça va mon amour ? Tu as l'air préoccupé depuis tout à l'heure, commença ma petite copine pendant qu'elle passait ses mains dans mes cheveux, ce contact fit frémir ma peau. J'adorais cette sensation.

- Je ne sais pas, dis-je en inspirant profondément, comme si j'allais entamer un long discours, il y a le nouveau là, Seth. Je dois lui donner des cours. Je suis obligé de le faire car mes notes sont en baisse. Ma mère et moi avons aussi des soucis financiers. Je dois me chercher un boulot pour l'aider. Mais je ne sais pas comment m'y prendre.

Alexia pouvait être une peste par moment, une manipulatrice à d'autres, bref, elle avait ses défauts. Mais malgré tout, pour une raison que j'ignorais, j'adorais me confier à elle. Lui raconter mes problèmes, aussi futiles soient-ils parfois. Peut-être était-ce sa capacité à m'écouter attentivement, à me soutenir dans mes moments de doute, ou simplement sa présence rassurante. Quoi qu'il en soit, partager mes soucis avec elle me procurait un certain réconfort. Elle avait cette façon de me comprendre, même lorsque je ne parvenais pas à exprimer mes émotions clairement. Et bien que je savais qu'elle n'était pas parfaite, qu'elle avait ses propres enjeux et motivations, j'appréciais cette connexion que nous avions développée.

- Je peux te prêter de l'argent, tu sais que j'en ai les moyens.

- Non, répondis-je radicalement.

Rien que l'idée qu'elle me prête de l'argent me repoussait au plus haut point, cela me rappelait ma mère et sa situation financière difficile.

- D'accord, elle passa une main dans ma chevelure et resta silencieuse quelques instants avant de reprendre, tu sais quoi, reconcentre-toi sur tes études et moi, je vais te trouver un boulot. Je connais quelqu'un de ma famille qui cherche un employé.

Je pris la main d'Alexia et la ramena à mes lèvres pour y déposer un baiser. C'était ma manière de la remercier. Ce contact était doux, plus doux que les autres baisers à la hâte que je lui faisais. Elle le remarqua aussi puisque je vis ses joues qui se teintaient de rose, trahissant son émotion.

Ça me faisait sourire.

- Crois pas que c'est gratuit !, reprit-elle, en échange tu dois venir avec moi à la soirée de Laura !

Encore cette maudite soirée, à croire que tout le lycée y sera.

- Tu sais que j'aime pas les soirées... Et d'ailleurs, tu sors énormément dernièrement toi. Deux soirées en une semaine c'est pas beaucoup  ? Demandais-je, les sourcils froncés.

Franchement, je m'en foutais de combien de fois par semaine elle sortait, je savais depuis le début qu'Alexia était une grande fêtarde et cela ne me dérangeait nullement, c'était seulement un moyen de détourner la conversation.

- Et toi ? Une soirée tous les deux mois, c'est pas ennuyant  ? J'en ai marre de recevoir des remarques du genre " Eh bah, il est où Ander, c'est dangereux de laisser des filles comme toi seuls." Je veux que tu sois là ! Rétorqua Alexia avec un air énervé.

- Qui a dit ça ? je vis Alexia levé les yeux au ciel et sut que négocier serait vain, Bon d'accord, je serai là ce samedi, concluais-je

Vendredi, 8 Novembre.
Fin des cours.

Vendredi était synonyme pour moi de bonheur. C'était la fin des cours, le début de weekend, que demander de plus ?

Je pris mon téléphone pour regarder l'heure : 17:03. J'avais encore deux heures devant moi avant mes révisions avec Seth. Je pouvais vagabonder encore quelques instants. 

En vérifiant l'heure sur mon téléphone, je remarquai également une notification, Seth s'était abonné à moi en retour. Cette petite attention me fit sourire. Je n'éteignis pas mon téléphone et décida d'appeler mon ami Petyr pour une séance de sport. On avait pour habitude de se retrouver tous les vendredis après les cours pour s'entrainer un peu.  Petyr était très sportif et il m'encourageait souvent à faire des exercices pour garder mon corps en forme. Bien que parfois, je séchais nos petits rendez-vous en prétextant des excuses pour simplement dormir ou flâner, je me sentais motivé aujourd'hui. J'avais besoin de me dépenser physiquement et de me vider l'esprit.

***

19 h, j'étais en retard. Je n'avais pas vu le temps passer pendant notre séance d'entraînement avec Petyr. Cela m'avait fait du bien, mais je pressentais déjà les courbatures qui m'attendaient demain.

Je rentrai chez moi en vitesse, me dirigeant directement vers la salle de bain sans prêter attention aux paroles de ma mère. Après m'être douché et habillé, je pris quelques cahiers pour réviser avec mon voisin. Je m'apprêtais à sortir de ma chambre lorsque ma mère fit son entrée.

- Pourquoi tu m'ignores depuis tout à l'heure ? Me demanda-t-elle.

- J'étais pressé, désolé, tu voulais quoi ?

- La raison de pourquoi t'es arrivé si en retard ? Tu ne finis pas les cours à 16 h normalement ?

- J'ai plus neuf ans. Tu sais, soufflais-je en essayant de l'éviter par la droite.

- Oui, tu as plus neuf ans ! Donc, tu sais te servir d'un téléphone pour me prévenir quand tu as du retard, je m'inquiète moi

- Désolé, j'étais avec Petyr, répondis en baissant le ton. J'y penserai la prochaine fois. Ajoutai-je en souriant devant le comportement protecteur de ma mère. Je dois te laisser maintenant, j'ai cours avec Seth.》

Depuis la mort de mon père, ma mère était devenue encore plus protectrice à mon égard. J'étais son enfant unique, la seule personne qui lui restait. Elle cherchait naturellement à me protéger de tous les dangers du monde.

J'embrassai ma mère sur la joue avant de la contourner pour me diriger vers l'appartement de Seth, qui se trouvait un étage au-dessus, à la porte 29, d'après ce que j'avais retenu de notre rencontre avec ses parents.

J'hésitai quelques instants devant sa porte, puis je toquai. Seth m'ouvrit immédiatement. Il était vêtu d'un short assorti à un simple débardeur blanc qui laissait entrevoir ses bras musclés. Il arborait visiblement une expression pas très contente. Son sourcil était légèrement froncé et il avait les bras croisés sur sa poitrine. J'ai immédiatement senti une pointe de nervosité m'envahir.

- Je pensais que tu n'allais jamais venir, Dit mon voisin d'un ton sec.

Seul (BXB) [ En Pause ]Where stories live. Discover now