Paradoxe (Tome 2)

21. Ezra

Il a raison, nous devons agir au plus vite.

— Appelons-les, conclus-je en saisissant mon téléphone.

Bonnie suspend mon geste et me regarde droit dans les yeux.

— Non, attends. On devrait aller directement aller à leurs bureaux, tu ne crois pas ?

Mon père approuve à sa proposition tandis qu'impatient, je m'agite et hésite.

— Fiston, dit mon père en se rapprochant de moi, réfléchis bien. Ta mère sera bientôt derrière les barreaux, ne t'en fais pas. Mais appeler ne montrera pas notre détermination...

C'est vrai. Putain, je suis perdu.

— Alors qu'est-ce qu'on attend ? leur demandé-je, perdant peu à peu mon sang-froid.

Bonnie sourit légèrement et attrape ma main pour ensuite lier nos doigts ensemble. Sa paume chaude rencontre la mienne tandis que mon paternel nous fixe d'un air attendri.

— Justement, j'allais me poser la même question ! rit-il.

Nous partons alors vers la porte d'entrée et demandons à Sander de surveiller la maison. Les autres majordomes sont tous occupés et d'ailleurs ils se font rares ces temps-ci.

Nous nous installons dans la Audi noire de mon père tandis que ce dernier fait vrombir le moteur et démarre avec hâte. Entre-temps, Bonnie a demandé à son père de lui envoyer les relevés par mail pour les montrer aux potentiels agents qui prendraient l'affaire.

Les hauts palmiers défilent sous mes yeux, le soleil éclaire la ville tandis que la main de Bonnie retient toujours la mienne prisonnière. Au bout d'une trentaine de minutes nous arrivons au niveau des quartiers des affaires "Downtown Los Angeles" et nous nous garons devant les bureaux du F.B.I.

Nous y entrons et plusieurs agents de sécurité fondent sur nous, nous contrôlent et nous fouillent sans retenue. Après ces quelques minutes perdues, un homme en costume assez soigné portant un badge nous aborde en souriant de toutes ses dents. Ses cheveux ramenés en arrière laissent apparaître de légères rides sur son front.

— Messieurs, Dames. Puis-je vous renseigner ?

Il ne semble pas nous connaître, ou du moins il fait semblant.

Mon père lui serre la main et lui glisse quelques mots dans l'oreille. L'agent hausse les sourcils, étonné.

— Venez avec moi, se contente-t-il de dire.

Nous le suivons dans son cabinet et nous nous asseyons dans les sièges en face de son bureau.

— Bien, avez-vous les preuves ? nous interroge-t-il d'un ton sérieux.

Bonnie s'active et lui montre le mail en question. Mon père a sûrement dû lui dire qui il était et que la situation méritait l'attention des forces fédérales.

**

Nous ressortons, mon cœur va exploser dans ma poitrine tandis qu'un lourd poids soulage mes épaules : le F.B.I va prendre l'affaire et la traiter jusqu'à avoir suffisamment de preuves pour enfermer ma mère et faire payer Hélène.

Jusqu'à là, nous devons garder le silence à cause du secret professionnel. Mon père a signé un contract avec eux pour tenir parole.

Bonnie me rejoint à la nage dans la mer. Nous sommes allés à Malibu juste après le rendez-vous. J'avais besoin de fraîcheur et de me vider l'esprit. Ses bras s'enroulent autour de mes épaules, ses doigts s'engouffrent dans mes cheveux tandis que ses jambes s'enroulent autour de mon bassin.

Nos lèvres se scellent sans grande hésitation, mêlant ainsi ce goût sucré et salé. Le bruit des vagues s'écrasant sur le sable un peu plus loin m'apaise. Je tiens Bonnie contre moi comme si elle était la personne à laquelle je tiens le plus au monde : c'est le cas avec mon père et mon meilleur ami.

Nous nous embrassons, bercés par les mouvements réguliers des vagues nous heurtant avec plus ou moins de force. Bonnie caresse tendrement ma joue avant de placer sa main contre mon torse, à l'emplacement de mon cœur.

— Tout est bientôt terminé, Ezra. Nous y arriverons comme ce que nous avions dit.

J'aime lorsqu'elle me rassure alors que n'en éprouve pas le besoin.

— Je sais, réponds-je. Je ne m'en inquiète pas.

Bonnie sourit et tourne la tête vers l'horizon : le soleil se couche tandis que ses rayons orangés se reflètent dans l'eau bleue de la mer dans laquelle nous nous trouvons.

C'est bientôt terminé.

***

BONJOUR !

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Bonne journée mes petites lunes <3

Nolwenn ☾

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