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Inès (la bête)


— Où m'emmènes-tu ?


Quand nous avons quitté la demeure des Faro, plus amoureux que jamais, je pensais qu'il se dépêcherait de nous diriger vers son appartement. Et au lieu de ça, on se retrouve à l'opposer de la ville. Un quartier qu'affectionne ma petite sœur pour ses soirées endiablées.


— On est presque arrivé !

— Abel, tu sais que je déteste les surprises ?

— Ah bon ? Celle-ci doit normalement te plaire... En tout cas, je croise les doigts !


Qu'est-ce qu'il mijote encore ? Je crois avoir eu pour aujourd'hui un surcroît d'émotion. Je ne sais pas si je serai apte à en affronter d'autres...


— Nous y voilà !


Waouh ! Il se prend pour un véritable gentleman à ma parole. Il vient de s'arrêter devant un splendide hôtel de la capitale. Il sort de la voiture, tend ses clés à un voiturier, contourne son véhicule et vient m'ouvrir la portière.

Toujours ébahie par l'endroit où nous sommes, je reste assise à ma place me posant diverses questions..., auxquelles je n'arrive pas à répondre.


— Inès, il est temps de sortir ! m'interpelle Abel, qui s'impatiente.

— Oui !


Je me tourne vers lui et le gratifie d'un sourire crispé. Je ne sais pas ce que je dois faire ? Je n'ai pas la carrure, ni le statut pour fréquenter ce genre d'établissement. Je vais sûrement me ridiculiser avec ma robe et mon manteau d'une chaîne de magasins à bas prix. Mon sac, lui, est de bonne facture, vu qu'il est issu de l'ancienne collection de mon entreprise. Oui, l'habit ne fait pas le moine, mais dans ce genre de palace, je pense que si !


— Je vais faire tâche au milieu de tous ses gens fortunés !


Puis je me rappelle soudain que je suis sans maquillage. Au mon Dieu ! Je ne peux pas mettre les pieds dans cet endroit, non, c'est impossible !


— Arrête de vouloir te cacher ! Tu es magnifique ! Et de toute façon, n'oublie pas au bras de qui tu entres là-dedans !


Il me tend sa main, dans laquelle je dépose la mienne, puis, je me lève de mon siège, que je regrette immédiatement, vu le regard que me jette le portier.


— Non ! Je ne peux pas !


Je recule, mais cela ne sert à rien. Abel me tient la main avec force, ce qui me fait revenir en avant.


— Si ! Montre leurs qui est la vraie Inès Martin !


Je m'aperçois que malgré mes bonnes résolutions, je ne passe pas d'une trouillarde. Je dois m'affirmer et laisser mes peurs au placard.


ABEL ET LA BÊTEWhere stories live. Discover now