Chapitre 10

3K 214 18
                                    

Ce midi-là, Abigail avait apporté des hamburgers maisons pour le repas. Elle avait pris la décision de ne plus laisser Ivar cuisiner ou faire réchauffer ne serait-ce que du pain tant qu'elle ne lui aurait pas donné quelques cours. La dernière fois qu'il avait surveillé un plat, il avait failli faire brûler l'appartement. Son acte partait d'un bon sentiment, Abigail l'avait compris, il voulait simplement aider, mais c'était encore pire.

Elle s'avança dans la pièce et déposa le repas sur la table, ainsi que quelques papiers.

- C'est pour vous Ivar.

Le concerné pris les papiers en main. Il y avait sur l'un d'eux une photo de lui, une de celle qu'il avait pris avec Awen. Il lisait les mots inscrits mais ne comprenait pas ce que c'était.

- Ce sont vos papiers, commença la jeune femme. On a réussi à avoir tout ce qu'il fallait. Vous avez une identité.

- Je suis officiellement un Anglais ?

- Non, intervint Awen. Grâce à mes contacts, vous êtes Danois, avec une autorisation de séjourner en Angleterre.

- Et, ajouta Abigail, je vous ai mis une date de naissance. Vous êtes né le 20 Mai 1994. J'ai calculé une date par rapport à ce que vous m'avez dit, et j'ai gardé votre âge.

- C'est... commença difficilement Ivar.

- Ne dites rien. Vous avez tous les papiers nécessaires pour séjourner en Angleterre et même partir en Irlande dans quelques semaines.

- J'espère que de nos jours l'Irlande est moins pluvieuse que Londres. Mais... Ce n'est pas illégal ?

Awen et Abigail échangèrent un regard plein de sous-entendus.

- Si... mais il vous fallait absolument des papiers alors bon.

- La faim justifie les moyens, s'exclama Ivar tout fière de connaître une expression.

Le trois protagonistes éclatèrent de rire, Ivar avait vite appris les expressions idiomatiques. L'ambiance était plus légère que quelques semaines auparavant. Ivar perfectionnait toujours son anglais mais s'exprimait et comprenait correctement. Maintenant, Awen avait commencé à lui donner des cours d'histoire, il lui expliquait la culture, mais il n'avait pas encore touché le point sensible d'Ivar, la religion.

- Ivar, je vous emmène quelque part, dit Abigail en se relevant.

- Où ça ?

- Chez le médecin, un guérisseur si vous préférez, sur ce, elle prit ses affaires, prête à partir.

- Mais je ne suis pas malade.

- Maintenant qu'on a vos papiers, vous devez faire des vaccins. Nous avons des maladies qui n'existaient pas à votre époque. L'hiver approche, il faut faire ça le plus rapidement possible. J'ai déjà pris rendez-vous, on y va. Tout de suite, dit-elle voyant qu'il ne bougeait pas.

Ivar suivit à contre cœur Abigail jusqu'à une clinique. Il attendit ce qui lui paru une éternité avant que quelqu'un avec une blouse blanche lui dise de le suivre. Abigail l'accompagna par précaution.

- Bien, commença le médecin. Vous avez pris rendez-vous pour des vaccins.

- C'est moi qui lui ai pris le rendez-vous, intervint Abigail.

Le médecin baissa la tête pour regarder d'un œil interrogateur la jeune femme par-dessus ses lunettes. Les deux jeunes gens avaient pourtant le même âge, elle ne pouvait pas être sa mère, à moins qu'il ne soit attardé.

Une seule foisWhere stories live. Discover now