Paradoxe (Tome 2)

16. Bonnie

Je caresse le dos de sa main à l'aide de mon pouce afin de le calmer. Laurel le toise tandis que mon père soupire bruyamment et se frotte le front, excédé.

— Calmons nous quelques instants. Depuis quand est-ce que ça dure ? nous demande-t-il, perdu.

Ezra me regarde, je le fixe.

— Depuis environ cinq mois, déclare mon partenaire sans cesser de me scruter de ses beaux yeux de ce vert intense et hypnotisant.

— Pardon ? Et vous comptiez garder cette relation secrète ? s'insurge Laurel, choquée.

Ezra ricane nerveusement et relâche ma main pour serrer ses poings.

— Peut-être bien, oui. C'est notre vie privée et...

— Qui ne l'est plus, cette photo qui a été prise de vous a été partagée sur tous les réseaux sociaux et a pris une dimension énorme ! Vous mettez en péril l'image de la famille ! hurle presque Laurel, nous regardant d'un mauvais œil.

Je crois rêver...

— Excusez-moi Laurel, dis-je en souriant légèrement, mais je crois que vous vous décrivez indirectement.

L'intéressée hausse les sourcils, étonnée par mon accusation. Ezra me lance un regard noir et je me fais toute petite, ce n'est pas le moment d'en rajouter...

Ezra prend une grande inspiration et fait une moue blasée.

— En bref, notre relation n'est pas inceste contrairement à ce que vous pourriez penser. Papa est au courant et croyez-moi, il est beaucoup plus ouvert d'esprit que vous !

Et d'un coup, Ezra reprend ma main et me tire vers lui. Nous partons sur la terrasse, à côté de la piscine. Je me tourne vers Ezra et l'interroge du regard. Il soupire, passe une main dans ses cheveux et se mordille nerveusement les lèvres.

— Ne parle pas de ce qu'on a découvert sur ma mère : il nous faut encore des preuves et je dois m'en charger, me dit-il.

Je m'approche de lui, pose une main contre sa joue et lui souris légèrement.

— D'accord, mais c'est une chose que l'on fera tous les deux, Ezra. Ta mère doit être percée à jour...

Ezra s'éloigne, retire son t-shirt ainsi que son pantalon et plonge tête la première dans la piscine, m'éclaboussant au passage. Je roule des yeux et ris doucement en le regardant remonter à la surface.

Son torse à la surface rugueuse et musclée me ferait presque baver. Je m'installe sur un transat et le regarde sortir de l'eau tel un gentleman dans un film d'action. Comme si ses mouvements étaient au ralenti.

Il m'adresse un large sourire qui me séduit aussitôt. Ezra vient se placer au-dessus de moi, des gouttes froides dégoulinant de ses cheveux et de son corps viennent s'écraser sur ma peau tandis que sa bouche se rapproche dangereusement de la mienne.

Le temps se suspend, mon souffle se coupe.

Nos lèvres se scellent, mes paupières se ferment alors qu'une chaleur indescriptible vient irradier chaque parcelle de mon corps. J'ignore alors le fait que nos parents nous observent de l'intérieur et enroule un bras autour de la nuque d'Ezra.

Nos bouches se pressent davantage l'une contre l'autre, créant ainsi cette espèce de bulle qui nous protège de notre entourage, de ce mal persistant qui menace de s'écrouler sur nos épaules. À bout de souffle, nous nous écartons et nous nous regardons : une lueur d'affection traverse ses pupilles tandis que les battements de mon cœur ne cessent d'accélérer.

Il replace une mèche rebelle derrière mon oreille et sourit en poussant un long soupir rauque et profond. Une vague de frissons me parcourt l'échine et remonte le long de ma colonne vertébrale.

— J'aimerais que tout soit différent, avoue-t-il en s'asseyant à mes côtés, sur le rebord du transat.

Je me redresse et pose ma main au-dessus de la sienne qui se trouve posée sur sa cuisse.

— Moi aussi. Mais on va s'en sortir ensemble et puis Hélène est juste jalouse et veut tout simplement bousculer notre idylle. On arrivera à coincer ta mère et à montrer au monde entier que les relations comme la nôtre sont possible.

Il hoche la tête et apporte ma main à sa bouche. Il embrasse par la suite délicatement le dos de cette dernière et laisse traîner ses lèvres contre celle-ci assez longtemps pour que mon cœur s'affole à nouveau. Il me regarde avec malice, je souris comme si je lisais dans ses pensées ou l'inverse.

— Alors faisons-le.

Avec plaisir.

***

BONSOIR !

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Bonne soirée mes petites lunes <3

Nolwenn ☾

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