I believed you...-Tome 2- {TERMINÉE}

Chapitre 18 : Mother love.

- Non, je n'en ai pas besoin. Je m'étais lancé dans la carrière de chanteur et je gagnais beaucoup. Assez pour m'acheter une maison et vivre sans soucis. Puis j'ai pris la place de papa, à la tête de son entreprise, expliquais-je.

À la mention de mon père, ma mère grimaça. Et quand elle reposa les yeux sur moi, je vis une lueur dans ses yeux bleus que je n'avais pas vu depuis très longtemps. Une lueur de compréhension et de peine. On aurait dit qu'elle se souvenait de quelque chose et qu'elle ressentait de la compassion pour moi.

- J'imagine que tu t'es disputé avec lui, murmura ma mère.

- Papa ?

- Non. Newt.

J'ouvrais la bouche, choqué. Comment le savait-elle ?

- Je...

- Je l'ai deviné. Parce que le divorce entre ton père et moi, ce n'était pas seulement à cause de disputes débiles, Thomas. Il avait pris la place de son père, ton grand-père, dans cette entreprise de famille. J'étais sûre que ce n'était pas bon, que cette société n'apporterait rien dans notre vie. Il m'a délaissé. Son travail était plus important, il lui prenait tout son temps. J'étais rien de plus que la femme qui restait à la maison. Ça me tuait, j'aimais ton père mais j'avais l'impression que lui ne me supportait plus. Les seules paroles qu'on échangeait, c'étaient des reproches. C'est là qu'on a commencé à parler du divorce, débita ma mère.

Je me mordis la lèvre inférieure, sentant mes yeux s'embuer. C'était exactement la sensation qu'avait décrite Newt le jour de notre rupture. Se pouvait-il que j'ai été assez bête pour refaire la même erreur que mon père ?

- Puis tu es arrivé. Enfin. Vous êtes arrivés, soupira ma mère.

Apparement Stiles n'était toujours pas dans son cœur.

- Ton père s'occupait plus de l'autre que de moi. C'était ma faute je sais, je ne voulais pas de lui. Parce que je savais qu'avec deux enfants, je vivrais encore plus difficilement qu'avant, quand ton père m'ignorait presque. J'ai craqué, on a divorcé et je t'ai gardé. J'ai toujours pensé que cette entreprise avait réellement gâché notre vie, souffla ma mère.

J'eus soudain envie de la prendre dans mes bras. Toute cette haine que je lui avait voué, pensant qu'elle n'était qu'une femme qui couchait à droite à gauche et qui avait brisé le cœur de mon père....tout ça s'évanouit. Elle avait souffert. Comme Newt au début, mais pire après quand elle a su qu'elle attendait deux enfants. Elle avait dû se dire que sa vie était impossible, alors elle avait renié Stiles. Je sentis des larmes couler sur mes joues et ma mère me sourit légèrement, ses yeux brillants d'espoir.

- Ce n'est pas ce qui est arrivé avec Newt, pas vrai ? Tu n'as pas fait comme ton père, hein ? C'est juste une première dispute, n'est-ce pas ?Pendant le dernier coup de fil que tu m'as passé, j'ai bien senti à quel point tu étais amoureux de Newt. Tu n'aurais pas fait comme ton père, j'en suis sûre, affirma ma mère.

J'arrêtais de me retenir et explosais en sanglots incontrôlables. Ma mère parut surprise et elle s'avança, hésitante. Finalement elle m'entoura de ses bras, maladroitement et je me laissais aller contre elle. Mes épaules tremblaient alors que je bégayais des mots sans sens, trempant l'épaule de ma génitrice.

Ça faisait je ne sais combien d'années que ma mère ne m'avait pas prise dans ses bras et mes pleurs redoublèrent. Jamais elle n'avait été aussi douce avant. Notre dernière confrontation avait été le jour où j'avais quitté la maison et je m'étais senti honteux d'avoir une telle mère, qui insultait Newt et me crachais des remarques cinglantes.