Chapitre 18 : Mother love.

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PDV THOMAS

Je levais la tête quand mes pieds butèrent contre un poteau. Poteau soutenant une boîte aux lettres, et quand je vis le nom dessus, je frémis.

Je tournais machinalement la tête vers ma gauche et mon souffle se coupa. J'avais suivi mes pieds depuis le matin, à l'aube, alors que j'avais mal dormi après m'être parlé seul en textos. Messages qui étaient normalement destinés à Newt mais qui furent lus seulement.

J'étais chez Minho quand c'est arrivé, et j'avais beau écouter Teresa m'assurer que Newt allait bien, je m'étais inquiété. Pour quoi au final ? Newt était en train de s'éclater dans une boîte de nuit et m'avait sûrement déjà oublié.

Alors j'étais sorti très tôt, prenant soin de ne pas réveiller Minho et Teresa.

Et maintenant j'étais là.

Devant la maison de ma mère.

Mon ancienne maison.

Elle n'avait pas changé, toujours accueillante en extérieur mais à partir du moment où on s'approchait, on pouvait voir la peinture qui s'écaillait, l'herbe beaucoup trop haute et le perron fissuré et envahi de mauvaises herbes. Elle s'était transformée avec le temps.

Je soupirais et regardais la porte un long moment. Depuis ma dernière dispute au téléphone avec ma mère, alors que je venais de lui annoncer que je sortais avec Newt, je ne l'avais plus revu.

Je me doutais que sans moi pour faire un tant soit peu attention à la maison, elle tomberait en ruines au bout de quelques années.

Cela faisait trois ans. Autant d'années que je fus en couple avec Newt. Je chassais mon ex de mes pensées et me demandais un instant comment serait la maison à l'intérieur.

J'inspirais et sonnais. Aussitôt après, je regrettais mon geste. Qu'est-ce que j'allais bien dire ? « Salut maman ! Je sais qu'on ne s'est pas quittés en très bons termes mais comme Newt m'a littéralement rayé de sa vie et que je n'ai pas envie de déprimer chez mon jumeau que t'as renié, ou chez mes meilleurs amis, je me suis dit que tu pourrais peut-être me prêter ton épaule pour pleurer, comme toute mère le ferait ? »

Je secouais la tête. Dis ça et on verra si ta chère mère ne va pas plutôt te foutre à la porte, songeais-je.

J'allais tourner les talons et fuir quand la porte s'ouvrît brusquement.

Ma mère me regarda de haut en bas, sourcils haussés. La maison avait changé en vieillissant mais elle aussi. Ses cheveux bruns, si semblables aux miens, étaient striés de mèches grises et ses yeux d'un bleu de glace me sondaient.

- Thomas, asséna simplement ma mère.

- Maman.

Elle me fixa d'un air interrogateur, attendant que je parle.

- Je...j'aimerais rentrer. C'est pas super d'avoir une conversation sur le pas de la porte, lâchais-je.

Elle se décala à contrecœur et j'entrais dans ce qui était autrefois ma maison. Quand je vis les murs au papier peint à moitié détaché, les recoins poussiéreux et l'humidité qui stagnait sur le bas des murs, je déglutis. Je ne regrettais absolument pas d'avoir investi avec Newt dans notre maison, parce qu'à côté de celle-ci, on aurait dit un palace. Je me giflais mentalement quand je me rendis compte que mon esprit était à nouveau accaparé par Newt.

- Eh bien ? Je pensais que la prochaine fois que tu daignerais revenir, ce serait pour réclamer de l'argent, siffla ma mère.

Quel argent ? Vu l'état des lieux, l'argent devrait rester ici et non pas dans ma poche.

I believed you...-Tome 2- {TERMINÉE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant