CHAPITRE 23 - La Falaise blanche

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Galenn se tourne vers lui alors que Lenn tend une oreille intéressée.

— Nous dirigez , Mage ? questionne le petit Shoof.
— Oui, la réalité cache de nombreuses couches de vision, rappelle-toi cela.
— D'accord, je m'en rappellerai, l'ami.

Tous les cavaliers s'entourent la tête avec les foulards et en garde un grand bout pour se draper le visage.

— On continu ! déclare Galenn. Et on garde la file !

Se disant, son regard pointe les jumeaux directement. Puis, examinant la troupe derrière lui, ses yeux croisent ceux de Kalya, brillants au-dessus de son foulard bleu. Même s'il ne voit pas sa bouche, il sait qu'elle lui sourit. Il la salue de la tête en la gratifiant d'un sourire rassurant, revêt lui-même son foulard bleu, puis éperonne sa monture.

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Plus loin, alors que derrière et devant eux... et partout autour d'eux, emporté par le vent, ne se retrouve que du sable, et que seul l'océan à leur gauche demeure immuable, Galenn impose une seconde pause. Cette fois, tous les destriers ont la place pour se réunir en un cercle serré. Ils peuvent ainsi se parler et se voir, car en effet, la visibilité a diminué de beaucoup.

— Nous ne voyons plus très loin devant nous, dit Galenn, ou même derrière et des côtés.  Seule la falaise est visible si on la suit à deux bras de distance.  Je propose de lier nos montures.
— Bonne idée, nous avons des laisses d'élevage qui feront l'affaire, dit Zolem, je m'en occupe.  

Le jumeau saute de sa monture et s'affaire à attacher les six destriers.

— Il y a une autre difficulté à laquelle tu n'as pas pensé Marin d'eau douce, fait Kalya.
— Quoi, Capitaine ?
— La marée.

Galenn regarde l'océan. La ligne des vagues est loin sur leur gauche et il a remarqué qu'elle s'éloignait de plus en plus. Il a trouvé que c'était une bonne chose, donnant davantage de place pour se déplacer en troupeau et un certain recul pour chercher un accès vers le haut de la falaise, qui demeure sur leur droite.

— Nos destriers marchent en ce moment sur un sable détrempé, explique Kalya, et le roulement de la mer m'indique que c'est marée basse mais... elle finira par remonter. Et la ligne des eaux m'a semblée être dans la falaise, à hauteur d'homme et plus.
— Combien de temps ? demande Galenn inquiet.

Il se met debout sur ses étriers, regarde derrière et devant, pour estimer la distance pour se mettre à l'abri d'une marée haute. Une trop grande distance d'un côté comme de l'autre.

— Lorsque le soleil sera à son zénith environ, estime Kalya en écoutant le remous des vagues déferlantes.
— Très peu de temps, conclue le guerrier.
— Je peux proposer de visualiser les lieux pour trouver le passage ? propose Mirkoum.
— Visualiser ? questionne Lenn très vivement intéressé.
— Oui, il s'agit de lancer une recherche avec la visualisation de l'aura des lieux.
— Cela va te demander beaucoup d'énergie, je le crains, remarque Talji inquiète, en posant sa main sur son bras. Il y a peu de source d'aura ici.
— On peut aussi continuer en ouvrant grands nos yeux, propose Galenn.
— Avec ce vent et tout ce sable, riposte le Mage, ainsi que la marée qui presse, nous risquons de rater un passage. Je refuse de prendre cette chance.
— La montée sera aussi complexe avec les destriers, fait un des jumeaux, on doit calculer cela dans le risque.

Mirkoum consulte Talji du regard. Avec un soupir, elle acquiesce doucement. Le Mage fait avancer sa monture et s'attache en tête du groupe.

— Je te suis et te surveille, assure Galenn.
— Comment puis-je t'aider, demande Lenn.
— Je risque de devenir faible, répond Mirkoum. Tu seras ma voix, petit Mage. Et qui sait ? Ta proximité te feras peut-être aussi entrevoir les auras.
— J'aimerais bien, espère le Shoof.

Galenn - Le chemin des PierresWhere stories live. Discover now