Chapitre 1 : Landing In Paradise

13 1 0
                                    

                       Je peine à passer entre les gens qui essayent désespérément de retrouver leurs bagages

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.

Je peine à passer entre les gens qui essayent désespérément de retrouver leurs bagages. Depuis 10 minutes, j'ai l'impression que je vais laisser ma peau dans cet aéroport. Je n'ai jamais été une grande fan des foules ; je trouve que les gens se comportent comme des zombies en présence de leurs congénères et ne font plus attention à rien. J'aperçois enfin ma valise, que je tire. Elle tombe maladroitement sur les pieds d'une femme d'affaire au téléphone. En parlant de ne faire attention à rien. Celle-ci se contente de me faire les gros yeux tandis que je déblatère un flot d'excuses.

De toute façon, j'ai toujours été maladroite. Que ce soit pour avoir perdu en pleine promenade le chien de ma voisine Mme Parker ou pour avoir brisé le cadre de la précieuse photo de famille de mon père en jouant avec une orange, je suis la reine des idioties et des accidents débiles. Heureusement, mon entourage a su s'y habituer. Quel sacrifice. Valise en main, mon estomac se dénoue enfin. Le dépaysement a créer un stress conséquent depuis que j'ai décollé de Londres. Respire. Tandis je joue des coudes afin de sortir du bain de foule, mon téléphone vibre.

― Allô?! Lancé-je agressivement malgré moi.

― Oh mon sucre, enfin! Alors ce vol, ça s'est bien passé? Tu es arrivée? Est-ce qu'il y a du monde? Allô Anna, la ligne fonctionne?

J'éloigne mon cellulaire de mon oreille. Et je hurle de l'intérieur. Ma mère n'est pas très douée avec la technologie. Elle préfère les vieilles méthodes rustiques, et ça s'entend beaucoup trop. D'ailleurs, j'ai peur qu'elle finisse par me griller un tympan si ça continue.

― Maman je... je vais bien mais tu poses trop de question. Ça me stresse! Écoute, Zack est bientôt là, je dois te laisser, tenté-je d'écourter.

J'aime ma mère. Profondément. Mais je sais que si j'ai le malheur de répondre à une seule de ses questions, elle va monologuer pendant quatre heures et je vais finir par mourir écrasée par un flot de voyageur plus agités que jamais. Je poursuis ma fuite, loin de la cohue sauvage qui m'entoure. 

 ― Oh, non! Dis moi au moins si tu vas bien, me supplie ma maternelle.

― Oui, oui je vais bien! La rassuré-je.

― Tu sais, la maison est vide depuis que tu es partie. En plus, ton père ne...

Je lève les yeux au ciel. C'est reparti...

― Maman, je passe sous un tunnel, je t'embrasse.

J'actionne la touche rouge sans réfléchir. Ma mère est vraiment d'une gentillesse innée, et je sais que je ne peux pas lui en vouloir de s'inquiéter pour moi. Je me mets à sa place, mais...Là, ce n'est vraiment pas le moment.

Je suis fille unique, donc la seule chose à laquelle mes parents peuvent s'accrocher. Ils m'ont eu très tard, et sont plus âgés que le quart des parents lambda. Ils se sont toujours démenés pour moi depuis que je suis petite. Mon père est ouvrier, et ma mère travaille dans une pâtisserie. Leur revenu n'est pas énorme, mais ils ont toujours veillé à ce que je ne manque de rien. Lorsque j'ai quitté le domicile familial pour aller m'installer seule, ils étaient dévastés. En même temps, il faut dire que leur relation s'est dégradée. J'ai vu mes parents passé du couple le puis épanoui du monde à deux vieux ronchons aigris et susceptibles, agacés par les comportements de l'un et l'autre. Ça a l'air drôle présenté comme ça, mais ça m'a brisé le cœur. Je n'ai d'ailleurs eu d'autre choix que de m'éloigner un peu d'eux. Cette petite guerre parentale impactait beaucoup trop sur mes humeurs, et passant ma première année hors de mon cocon habituel, je ne pouvais me permettre d'être touchée d'avantage. Depuis que ma mère a apprit le réel motif de cet éloignement soudain, elle ne cesse d'être au petit soin pour moi. A croire qu'elle cherche à se faire pardonner. J'aimerais lui dire que je ne lui en veux pas, mais je n'y arrive pas. Les mots restent bloquer à l'intérieur. D'ailleurs, la seule chose sur laquelle mes parents ont été d'accord récemment, c'est bien mon départ pour l'Australie. L'écran de mon téléphone verrouillé, mon reflet me parvient comme une claque en pleine figure. Mes cheveux châtains font d'énormes nœuds et sous mes yeux habituellement d'un bleu pétillant se logent de grandes cernes. Le parfait profil pour retrouver quelqu'un que je n'ai pas vu depuis deux ans. Ou, avec cette tronche, me confondre avec une tueuse en série. Je trouve un petit recoin à l'abri de la foule et prend un petit moment pour m'arranger.

My Australian SummerWhere stories live. Discover now