Chapitre 9 : Perseus et Méduse

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PDV Méduse

La société laisse des cicatrices à chacun de nous; plus ou moins grandes, plus ou moins profondes, mais une chose est sûre, chacun s'en souvient pour toujours...
Je suis née dans le vaisseau Perseus il y'a de ça presque seize ans, un endroit horrible où les omégas sont traités comme des esclaves...
Mon père est mort sous les coups des maîtres-esclavagistes quand j'étais jeune, ma mère s'est occupée de moi jusqu'à mes treize ans puis elle nous a quitté.
Je n'ai pas appris à faire les choses par moi même, je ne suis pas une héroïne, certains prisonniers ont eu pitié de moi et m'ont aidé à survivre.

Le vaisseau Perseus est construit sur quatre étages, un sous-sol, un centre de commandement et deux étages remplis de prisonniers. Si la chance nous souriait on nous plaçait au dernier étage, le seul éclairé par la lumière du soleil.
Le troisième est seulement constitué de cages plongées dans la pénombre, les esclavagistes s'amusent à terrifier les plus fragiles mentalement, inutile d'indiquer où je passais la plupart de mon temps.
Le sous-sol, quant à lui, est un endroit sombre, je n'y suis jamais allée, mais d'après les autres prisonniers les esclavagistes y organisent des combats d'omégas pour les nobles.
Je n'ai pas un bon souvenir de ce vaisseau et chaque minute passée en dehors de sa coque me fait me sentir libre. Mais à chaque heure qui passe la peur d'y retourner me tord les entrailles.

Je me souviens d'un jour en particulier, le dernier enfermé; ça faisait trois mois que je n'avais pas vu la lueur du jour, je n'avais pas eu de nourriture depuis un jour entier. La peur et la faim m'empêchaient de trouver le sommeil, j'étais épuisée...
Puis soudainement j'ai vu Sam passer devant la porte de ma cellule, et j'ai vu la lumière au bout du couloir. J'ai simulé un malaise et en quelques instants j'ai ralenti mon rythme cardiaque. Une petit technique qu'un autre prisonnier m'avait enseigné pour sortir de la cellule.
Les gardes avaient ouverts la porte et comme un chat effrayé j'avais sauté entre leurs jambes pour fuir, j'avais l'impression de courir pendant un siècle, quand je fus enfin dehors l'euphorie avait tout de suite gagné mon corps.

J'étais libre, et dés que ce sentiment m'avait atteint j'avais su que j'aurais été prête à tout pour le garder.
Je me suis dirigé vers le vide là où toutes les navettes passaient en file à une vitesse extraordinaire, prête à en finir.
Puis Will s'était approché avec un air amical et je me sentis enfin vivante.

Je fus bousculé par Nikolaï ce qui me sortit de ma rêverie, touts les élèves affluaient vers le grand hall, piquée par la curiosité j'abordais un autre élève pour en connaître d'avantage.

- Que se passe-t'il ? Demandais-je.

- Je crois que la directrice veut dire quelque chose, c'est sûrement en rapport avec l'assassinat du directeur... Répondit-il en haussant des épaules

J'étais étonnée, pas de regard condescendants, pas de malveillance, seulement une réponse.
C'était un asiatique assez beau, il avait de grands yeux marrons curieux et un sourire gêné accroché au visage. Ses cheveux noirs reluisaient sous la lumière blafarde du couloir, sa lèvre ne cessait d'avoir une sorte de tic nerveux.

- Méduse ! Disais-je en me présentant.

- Deyun Trotter, tu n'as pas de nom de famille ? Demanda-t'il dans un élan de curiosité.

- Oh oui pardon, Méduse prisonnière numéro 14654... Soupirais-je.

Ses yeux écarquillés m'indiquèrent que ce n'était pas la réponse qu'il attendait, je lui lançais un sourire embarrassée, et il secoua la tête.

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