20| L'INTERROGATOIRE

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PARTIE DEUX
THE LONELIEST GIRL
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❝ she was 𝙨𝙘𝙖𝙧𝙚𝙙,
𝙨𝙘𝙖𝙧𝙚𝙙  to be lonely❞

main soundtrack:DREAM—imagine dragons❝ but I wanna dreamI wanna dreamleave me to dream ❞

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main soundtrack:
DREAM—imagine dragons
but I wanna dream
I wanna dream
leave me to dream








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chapitre vingt
L'INTERROGATOIRE
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17 FÉVRIER 2004

THEODORA AVAIT LA BOUCHE SÈCHE et pâteuse. Ses yeux livides, alourdis par les cernes, vibraient d'un mélange de fatigue et d'angoisse, tentant désespérément d'échapper aux lumières criardes qui inondaient son visage. En effet, trois grosses ampoules étaient braquées sur elle, maintenues par trois longs bras métalliques semblables aux pattes d'une araignée mortelle.

Recroquevillée sur sa chaise comme un chien battu, la blonde observait péniblement —éblouie par le flot de lumière— la silhouette floue d'un homme assis à l'autre bout de la table. Il lui semblait qu'il se mouvait, comme une onde à peine perceptible. Ou alors peut-être que Theodora délirait. Depuis combien de temps n'avait-elle pas dormi, bu et mangé après tout?

La chaleur diffusée par les ampoules étouffait progressivement Theodora, qui était animée par la sensation de se noyer dans sa propre moiteur. À ce rythme-là, la fille se demandait s'il était plus probable qu'elle se dessèche comme un pruneau fripé ou qu'elle se transforme en un véritable morceau de braise. Aucune des deux options ne semblait vraiment réjouir Theodora, ce qui pouvait largement se comprendre. À ses yeux, il n'y avait rien de pire que de se sentir comme un bout de viande avariée qu'on aurait laissé flancher au soleil.

Recommençons, souffla la voix masculine après un certain moment de latence.

La blonde grimaça. Ses sourcils s'affaissèrent, ses traits se plièrent, et sa bouche se tordit, lui donnant une mine affreuse. Theodora était éreintée, exténuée — enfin tous les adjectifs en –é traduisant la fatigue monstre qui lacérait dans son corps. Elle avait cessé de compter, mais ça faisait probablement une éternité qu'elle était assise sur cette maudite chaise en métal dans cette pièce exiguë totalement stérile.

Pour qui travaillez-vous? s'enquit la voix.

Theodora s'effondra en pleurs. Cet interrogatoire sans fin se révélait être pire qu'un dialogue de sourds, et semblait se répéter perpétuellement comme un disque rayé. La blonde n'avait plus la force, ni même l'envie d'avouer pour la énième fois:

SÉLÉNITE ━ original storyUnde poveștirile trăiesc. Descoperă acum