Partie 1: A.A.S.V.S 2

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Mon père était médecin. Sans spécialisation particulière, il a un peu touché à tout. Il était généraliste et, quand on avait besoin de lui dans un domaine, il faisait en sorte d'être à la hauteur des espérances de ses confrères.

Nous avons commencé par vivre dans une maison en ville, assez loin de là où il travaillait. Notre mère était infirmière mais elle n'a repris son travail qu'après que nous ayons tous passé la sixième. Valentine avait un an d'avance à l'école, parce qu'elle y était entrée plus tôt que les autres enfants de son âge. Quant à Séraphine, les instituteurs l'ont rapidement faite passer dans la classe supérieure également. C'est au milieu de mon collège que nous avons déménagé dans le Manoir.

J'ai commencé par détester cette maison. Mes sœurs en sont témoins, je refusais de dormir seul dans ma chambre, préférant dormir avec Sidonie. Mes parents avaient trouvé pour elle une école un peu spécialisée, avec des classes moins importantes pour qu'elle puisse apprendre à son rythme. A part la cécité, Sidonie n'avait aucun problème. Elle n'était pas très bavarde, assez renfermée d'ailleurs. J'étais le seul à pouvoir lui parler et l'ouvrir un peu.

Nous étions très complices. Être né le même jour que quelqu'un aide à créer des liens forts. Quand elle passait une mauvaise journée dans son centre, je le savais avant qu'elle ne rentre à la maison. Et quand je m'enfermais dans ma chambre en claquant la porte, elle était celle qui se glissait dans ma chambre, dix minutes après, pour s'asseoir sur mon lit.

Elle passait la main dans mon dos et me faisait des ronds avec sa paume pour me réconforter. Nous n'avions pas besoin de parler. Il me suffisait de l'entendre arriver pour me calmer.

J'ai tout raconté à ma sœur. Toujours. Elle a toujours su ce que je pensais avant les autres. Et elle a toujours été là pour moi, quelque soient mes choix. Elle a été la première à savoir pour Mathilde, la première à connaître en détail mes sentiments. Elle a toujours, toujours été là. J'espère avoir su faire de même : l'épauler dans toutes les situations. Je l'espère vraiment.

J'avais de bonnes relations avec Annabelle également. Elle était douce, mais assez ferme, très douée à l'école, ce qui lui a permis de faire de bonnes études et d'avoir un grade important dans la police, ce qui était son rêve. Annabelle est ambitieuse et elle a réussi, ce qui est sans doute le principal. Elle ne s'est jamais laissée impressionnée par le monde masculin dans lequel elle gravitait.

J'ai été tenté de faire médecine, mais je n'avais pas envie de sacrifier ma vie sentimentale pendant mes études, alors je suis devenu ambulancier. J'avais été pompier volontaire quand j'étais adolescent et j'ai toujours considéré que j'aidais les médecins à sauver des vies. Sidonie, quant à elle, a choisi de faire des études assez théoriques et s'est spécialisée dans la psychologie et la thérapie de couple. Elle a ouvert un cabinet en tandem avec une amie qui est psychologue.

Valentine, passionnée d'équitation (comme nous allons le voir) a choisi de consacrer sa vie aux chevaux en devenant soigneuse. Elle travaille au haras, où elle a construit une belle petite famille. Je ne parlerai pas de son ami ici, j'aurai l'occasion de refaire le point sur lui à un autre moment.

Séraphine, quant à elle, a décidé de se consacrer aux études et est devenue médecin. Elle est devenue neurologue à l'hôpital où travaillait mon père. Elle a également construit une famille, mais plus tard, et moins nombreuses que les nôtres. J'aurai également l'occasion d'en reparler.

Les folies de l'amour [en pause] Where stories live. Discover now