Partie 1: A.A.S.V.S. 4

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Le Manoir était en effet très grand et, quand nous sommes arrivé, il était également très vide. Propre, vieux, mais vide. Valentine et Séraphine sont allées explorer le jardin qui s'étendait derrière, jusqu'à la berge d'un grand lac et l'orée de la forêt. Pendant ce temps, Annabelle, Sidonie, nos parents et moi visitions la maison en elle-même.

Le hall d'entrée au sol carrelé était dominé par un bel escalier en bois. Sur la gauche s'ouvrait une porte donnant sur un premier salon, qui faisait les deux tiers environ de la profondeur de l'entrée. Dans la seconde partie de l'entrée, en dessous de l'escalier (avec un accès depuis le premier salon) se trouvait ce qui deviendrait la « salle de musique ».

A droite de l'entrée se trouvait une salle à manger et la cuisine. En haut, au premier étage, se trouvait au-dessus des deux salons une grande chambre, qui fut immédiatement attribuée aux petites sœurs. Au-dessus de la cuisine on trouvait une salle d'eau, et à côté une chambre, qui devint la chambre parentale.

Au second étage se trouvaient deux chambres reliées par une porte, « parfaite pour les jumeaux », une troisième belle chambre et une salle de bain, ainsi qu'un escalier tout raide pour monter sous les toits.

Depuis la fenêtre de ma chambre, je pouvais voir le lac, avec, au loin, le Château en lui-même, dissimulé derrière des arbres. Une fois que nous fûmes installés réellement dans le Manoir, je passais de nombreuses heures dans ma chambre à regarder par la fenêtre. Nous avions emménagé l'été avant que je ne rentre en quatrième dans le collège du village et je m'ennuyais légèrement. J'avais de la lecture et de la musique, ainsi que mon piano à travailler, mais je trouvais le temps long.

Les balades dans le parc étaient réduites par une muraille que nous ne pouvions franchir à notre aise, à cause de la tranquillité des Châtelains. Je compris rapidement qu'ici, on respectait et apportait beaucoup d'importance aux personnes vivant au Château et à leur famille. J'espérais croiser des enfants mais n'en vit pas de tout l'été. Déçu, je me calfeutrais dans ma chambre ou, au mieux, sortait dans le jardin pour profiter de la vue.

Le jardin était joliment aménagé mais n'apportait pas beaucoup de distraction, à part à mes parents qui y avait créé un potager. Une descente menait au lac mais aucune de mes sœurs n'acceptât de s'y baigner. J'installais ma chaise longue et prenait un livre. Je crois que je n'ai jamais autant lu que cet été-là, cet été avant que tout ne change, en fait.

Nos parents travaillaient toute la journée et nous étions bercés par Sidonie, beaucoup plus appliquée que moi à son piano quotidien. Je pouvais passer des après-midis entiers à simplement l'écouter, sans rien faire d'autre, fredonnant rapidement les morceaux joués comme si je les travaillais moi-même. Nous faisions également des morceaux à quatre mains, ou bien chacune des autres de mes sœurs prenait son instrument (flûte traversière pour Annabelle, violoncelle pour Valentine et clarinette pour Séraphine) et nous faisions des quintets. 

Les folies de l'amour [en pause] Where stories live. Discover now