𝐈𝐈𝐈 - Inséparables

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Voici un OS inspiré d'un comic de julientel sur tumblr, j'ai vraiment aimé l'idée !
Ce OS est le plus sombre pour le moment, mais j'en referai d'autres avec des ambiances de ce style !

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2035

C'est ma faute, c'est ma faute, c'est ma faute. Je suis qu'un connard.

Se répétait le lieutenant Anderson du bout des lèvres, affalé sur la table de sa cuisine. Il ne comptait plus le nombre de bouteilles qu'il avait bu, car de toute façon il n'en avait rien à faire. D'une certaine manière, il se punissait : l'alcool allait lui pourrir la santé et c'était tant mieux. Le vieil homme contemplait son arme posée sur la table, d'un regard lasse et fatigué. Qui le retenait ici après tout ? Qui allait l'empêcher de se tuer ?

Hank reposa sa bouteille de scotch et allait introduire le canon du pistolet dans sa bouche quand son téléphone sonna.

« On peut plus se suicider tranquille ici. » Souffla Hank en balançant son arme sur la table. Il prit son téléphone et décrocha.

« Hank, on a besoin de toi. Un cas de meurtre nous a été signalé dans le quartier. » Énonça la voix de Collins. Le lieutenant allait s'avouer vaincu pour cette fois, il l'avait coupé dans son élan suicidaire.

« Ouais. J'arrive. T'es déjà là bas ?

- Ouais, je vais t'envoyer l'adresse. Comme ça ça t'évitera de passer par le commissariat.

- Ça serait sympa. À tout de suite. »

L'homme aux cheveux gris se dirigea vers sa porte d'entrée, laissant ses jambes le porter. Son esprit n'était plus vraiment là, alors il laissait les rênes à son corps. Il enfila son manteau ainsi que ses chaussures et ferma à clefs derrière lui, entrant dans sa vieille voiture. Il avait acheté cette voiture d'occasion après l'accident, car l'autre était bien trop abîmée et pour rien au monde il ne voudrait retourner dedans.

Il démarra, entrant les coordonnées que lui avait envoyé Collins sur son GPS. Cela le mena en face d'une petite maison, plusieurs collègues étaient déjà là. Il se gara et sortit les rejoindre.

« Oh, chiotte.» Murmura-t-il en apercevant Gavin. Il ne manquait plus que lui. Il l'ignora et entra à l'intérieur rejoindre Collins. En passant, le détective le regarda avec insistance. Il détestait ce regard mauvais qu'il avait envers lui, qu'est ce qu'il avait à le juger de la sorte ? Perdre son enfant était déjà insoutenable alors il n'avait pas besoin de ce genre de regards.

« Ah, te voilà Hank. »

Lança le collègue de Hank, se dirigeant vers lui.

« Faut croire. Alors, tu me fais un debrief?» Demanda le lieutenant, jetant un œil à la maison.

« C'est un de ses collègues qui a signalé son absence à la police. Il ne ratait jamais le travail et ne donnait pas de nouvelles depuis plusieurs jours.»

Tout en parlant, il mena le lieutenant dans la chambre, donnant un coup de tête vers l'avant pour désigner le cadavre.

« On l'a retrouvé dans cet état quand on est arrivés. Reste à savoir qui est le responsable, et faire appel à d'éventuels témoins.»

Le corps de l'homme, à première vue, présentait un trou au niveau du front. Le cadavre penchait vers le sol, hormis le bas de son corps qui était encore au bord du lit. La tête était au niveau du pied de lit et ses pieds vers la tête de lit, suggérant une possible tentative de fuite.

Le lieutenant sursauta en voyant un chien couché au sol, au niveau du cadavre. Un Saint-Bernard imposant. En se penchant vers lui, celui-ci releva la tête faiblement, il avait l'air blessé lui aussi, et fébrile.

«... Et le chien ? » Souffla Hank, alors que son regard se réanimait en voyant ce pauvre chien qui avait du vivre des choses horribles.

« C'était le chien de cet homme. Personne ne peut le récupérer, ce pauvre homme n'avait pas grand monde dans sa famille. On va probablement l'emmener à la fourrière... ou à la SPA, ce qui serait mieux.»

Hank s'approcha un peu plus du Saint-Bernard, tandis que Collins faisait la grimace.

« Hé, là ! Attention, tu vas te faire mordre ou attraper des microbes.

- Tes microbes tu peux te les mettre là ou j'pense.» Répondit Hank en lui jetant un regard mauvais. Personne n'avait de pitié pour cette pauvre bête ? Il se mit à genoux, caressant légèrement la tête du chien qui semblait aussi mal que lui. Il était maigre, son pelage tâché de sang, et il semblait lasse... Lasse de rester là. Il devait probablement se laisser mourir avant que Hank et ses collègues le trouvent lui et son maître. Alors que le lieutenant le caressait, le chien laissa échapper des petits couinements remplis de tristesse, ce qui arracha le cœur du vieil homme.

« Chuuut... C'est fini mon p'tit gars, Il t'arrivera plus rien. » Souffla Hank, prenant le chien dans ses bras comme pour le réconforter. Il ne pouvait plus rien faire pour son maître, mais lui... Lui vivait encore.

« Toi aussi t'as perdu quelqu'un de cher, hein ? » Le lieutenant sourit amèrement, continuant de calmer le chien. Ses pleurs s'atténuèrent et effectivement il se calmait peu à peu.

« Hank, tu joues à quoi ? C'est de l'homme qu'il faut s'occuper, pas de son chien !

- Tu sais quoi ? Le chien il va venir avec moi si il n'a personne ! Si ça te plaît pas, c'est pareil ! »

Devant l'expression bouche bée de son collègue, Hank se releva. Il avait dit son dernier mot, il ne voulait pas et ne pouvait pas laisser ce gentil toutou en manque d'amour. Ils avaient besoin l'un de l'autre, ils se comprenaient après tout.

Hank s'occupa premièrement de l'enquête car c'était pour ça qu'il était venu. Aidé de ses collègues, il releva des empreintes digitales sur le lit. Il trouvèrent ensuite l'arme du crime dans les toilettes. Il suffisait d'analyser tout ça et ils auraient probablement un nom. Le travail des détectives était terminé, celui de Hank également.

Comme dit, il retourna voir le Saint-Bernard. Celui-ci se releva faiblement, il avait l'air d'aimer le lieutenant. Hank le prit dans ses bras, voyant qu'il était trop faible pour marcher. Tout ses collègues le regardèrent avec des yeux grands comme des soucoupes en le voyant sortir de la maison avec le chien dans les bras.

« Z'avez un problème ? »

Personne n'osa lui répondre, et heureusement. Il posa délicatement le chien à l'arrière de la voiture et alla le faire soigner en urgence dans un centre hospitalier vétérinaire. Il ne tiendrait pas longtemps si on ne le nourrissait pas, ne lui donnait pas à boire et si on ne soignait pas ses blessures. Il attendit patiemment dans la salle d'attente, réellement inquiet pour cet animal. Une jeune femme lui ramena le chien en bonne santé et cela rassura tout de suite le vieil homme.

« Il n'avait que des blessures mineures. On lui a donné à manger, à boire et il va déjà beaucoup mieux ! Après s'être bien reposé il sera rétabli ! N'hésitez pas à revenir pour qu'on inspecte ses plaies.

- Merci beaucoup madame. »

Répondit Hank en se mettant au niveau du chien . Ce n'était absolument pas prévu, mais... Il avait besoin de ce gros toutou à ses côtés. Et il ne voulait pas le laisser seul, ça lui ferait trop mal au cœur. Il ne pouvait pas laisser quelqu'un qu'il pouvait sauver, même si c'était un animal. Cet homme et ce chien allaient se soutenir l'un et l'autre dans leur malheur.

« Je sais même pas comment tu t'appelles... »

Dit Hank, se mettant à réfléchir. Aucun moyen de le savoir... Il allait devoir l'appeler autrement. À quoi pensait-il quand il le voyait ? À une grosse boule de poil. Il avait déjà eu un chien quand il était jeune mais pas aussi énorme. Aussi gros que...

« Sumo. Je vais t'appeler Sumo. »

◉ Renouveau ◉ Detroit : Become Human One-ShotsWhere stories live. Discover now