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Eleven déchira l'espèce de lettre sans prendre le temps de finir sa lecture.
-De toute façon je ne reviendrai pas.
Soudain elle se sentit pousser en arrière, tout disparu autour d'elle.
Elle se retrouvit dans un étendue infinit de vide.
Les pieds dans l'eau glacée elle marcha à travers le vide pour trouver ce qui l'amenait ici.
Elle ne tarda pas à découvrir la scène qui l'attendait.
La fille assise sur un lit avec ce garçon, c'était elle et Five.
Eleven se tourna vers le calendrier accroché au mur.
Elle s'attarda sur l'année "1988".
Normal qu'elle ne s'était directement pas reconnue.
Elle se voyait à 17 ans... C'était troublant.
-Ça, c'est si tu n'étais pas partis. Elle se retourna, c'était Five du présent qui lui parlait.
La scène était simple, ils discutaient.
-On parle ? C'est tout. Chuchota Eleven en observant les deux adolescents qui les représentaient.
-J'ai déjà vue cette possibilité. Tu veux vraiment la voir ?
Elle ne lui répondit pas et elle continua de fixer la scène et d'observer chaque détail, chaque mouvement, chaque regard et chaque expression.
Eleven fronça les sourcils avec incompréhension.
Dans cette scène tout était différent :
Five embrassa Eleven et cette fois elle ne le repoussa pas.
-Pourquoi je ne te repousse pas ? Demanda l'adolescente.
-Viens je te téléporte dans un autre souvenir celui que tu veux mais pas celui-là. Bredouilla Five.
Elle l'ignora et après quelques secondes il lui attrapa la main pour l'attirer  autre part mais la main de cette dernière devînt soudainement tremblante.
Elle ne comprenait plus rien à ce qu'il se passait.
Le futur Five avait posé sa main sur la cuisse de la future jeune femme et celle-ci commencait doucement à remonter vers son entre jambes.
-Five ? Commença Eleven du présent la voix tremblante.
Il ne répondit pas et il baissa les yeux pendant que la scène commençait de plus en plus à s'approfondir.
Elle se retourna vers lui et elle ne savait plus quoi faire.
Elle le poussa violemment comme un réflexe et elle partit en courant dans l'étendue de vide.
Elle se sentait humiliée et mise à nue ce qui était presque le cas.
Elle savait que Five essayait de la rattraper.
-Vas te faire voir ! Je veux plus jamais voir ton foutu visage. Dégage !
Dégage. Elle ne faisait que répéter ce mot dans son sommeil.
Elle de redressa brusquement, la respiration haletante comme si elle avait parcourue plusieurs kilomètres sans s'arrêter.
-El, tout va bien ? Lui demanda Michael en lui caressant le dos.
Elle agita sa tête pour former une réponse négative tout en laissant les larmes rouler sur ses joues de façon incontrôlable.
Elle se laissa tomber dans ses bras et il la serra fort contre lui.
-Ce n'était qu'un cauchemar. Tout va bien maintenant. La rassura-t-il.
-Mike, s'il-te-plaît reste près de moi. Chuchota-t-elle en séchant ses larmes.
-Tu veux que je te fasse une place dans mon lit ? Lui demanda-t-il hésitant.
Elle acquiesça et même si il faisait noir Michael l'avait compris.
Il se recoucha et Eleven se glissa elle aussi dans la couverture.
Ça se voyait qu'entre eux il y avait encore un peu d'ambiguïté, le léger écart qu'ils avaient laissés dans lit le prouvait bien.
Eleven lui prit la main :
-Tu sais, je suis désolée.
-Je le suis encore plus, je regrette tout ce que je t'ai dis. Tu ne m'a jamais mentis. Lui répondit-il.
-Ça te fait mal ?
-De quoi ? Demanda-t-il.
-Ton poignet. Tu es blessé. Lui répondit-elle.
-Oh ça, t'inquiète c'est juste...
-Pourquoi ta fais ça ? Le coupa-t-elle avec gravité. Pourquoi tu te fais du mal ?
-C'est juste que... C'est juste que tu me manquais terriblement. Bredouilla-t-il.
-Je te manquais ? Vraiment ?
-Tu me manquais tellement. Lui dit-il tristement.
-Toi aussi tu me manquais. C'était horrible. Avoua-t-elle.
-C'était qui ce garçon ?
-Five ? Je ne veux pas parler de lui. Les images de son cauchemar lui revenaient.
-D'accord, moi non plus.
Elle se tourna vers lui et elle lui fit un sourire qui illustrait sûrement un "Merci", puis elle ferma les yeux.
-Bonne nuit. Lui dit-il avant de lui aussi fermer les yeux.
-Bonne nuit Mike.

***

Le matin Michael se réveilla pour aller au collège et il vit qu'Eleven lui tenait la main.
Elle est vraiment adorable.
Il lui lâcha la main doucement pour
ne pas la réveiller et il alla tout simplement se préparer pour aller en cours.
Aujourd'hui il avait l'air heureux, et pour une fois ce n'était pas de la comédie.

***

Avant de partir de chez lui, il se dirigea vers la cuisine pour préparer les gaufres surgelés préférées d'Eleven.
Il mit deux gaufres au grilles-pains et il sortit une petite assiette.
Michael s'appuya contre le meuble de la cuisine et il observa les blessures présentes sur ses poignets, il n'était vraiment pas fière.
Après environs 2 minutes les gaufres sautèrent et il entendit quelqu'un pénétrer dans la cuisine, ce qui le sortit totalement de ses pensées.
-Est-ce-que tout va bien ?
Il leva son regard vers Eleven.
-Oui très bien et toi ? Lui répondit-il.
-Mike, n'y touche pas, il faut juste désinfecter. Dit-elle en s'approchant de lui.
-Oui mais... Commença-t-il.
-J'ai ce qu'il faut. Le coupa-t-elle en sortant de derrière ses mains un spray désinfectant.
-Où est-ce-que tu l'as trouvée ? Lui demanda-t-il étonné.
-C'est simple, j'ai croisée Karen dans le couloir et je lui ai dis que je m'étais coupée bêtement et elle m'a ramenée ça. Lui expliqua-t-elle.
-Tu l'appelle Karen ?
-Tu veux que je l'appelle Michèle ? Lui dit-elle en rigolant.
-Non, Karen c'est bien. Répondit-il en rigolant à son tour.
-Bon donne-moi tes bras qu'on te soigne un peu. Dit Eleven en lui prenant doucement les bras pour ne pas lui faire mal et en lui levant ses manches.
Michael se laissa faire, il avait totalement confiance en elle.
Après qu'elle est mit assez d'antiseptique elle colla un pansement sur l'un des deux poignet où il était dessiner quelque chose.
-Un coeur ? Dit-il en regardant le pansement sur son poignet.
-Le pansement ne servira à rien sur ta peau on est d'accord, mais si tu veux encore te faire mal j'ai dessiner un coeur comme un rappel que je suis là et que si tu recommence j'hésiterai pas à te plâtrer les deux bras.
-Tu me menace du haut de ton 1m10? La taquina-t-il.
En réalité elle faisait 1m63 alors que Michael, lui, faisait 1m78.
Eleven se mit sur la pointe des pieds.
-Je te signale que comme ça je fais ta taille.
-Tu es sûre ? Je te trouve un peu loin de moi pour dire des choses aussi précises.
Eleven se rapprocha donc de lui d'une manière assez sûre d'elle.
Toujours sur la pointe des pieds, elle plongea son regard dans celui de Michael.
C'était la première fois en 2 ans que leurs visages se trouvaient aussi proches l'un de l'autre.
-Je suis assez proche là ? Chuchota-t-elle à son oreille.
-Presque.
Elle n'hausa pas s'approcher plus donc c'est lui qui se rapprocha.
Cette fois ils étaient coller l'un l'autre.
Il passa ses mains dans le bas de son dos, son regard toujours scellé au sien.
Eleven n'allait pas le nier elle ne détestait absolument pas la sensation d'être aussi proche de Michael qu'elle pouvait sentir chaques battements de son coeur.
Soudain sans prévenir, un frisson lui parcouru l'entièreté du corps, elle avait l'impression de ne plus réussir à le contrôler et que maintenant c'était seul Michael qui le pouvait.
Et cette sensation là, elle ne l'aimait pas du tout.
La sensation d'avoir l'air sans défense et fragile comme un petit poussin, alors qu'elle était loin de l'être.
-Ta vu, comme ça je fais ta taille. Dit-elle en essayant d'avoir l'air sûre d'elle alors qu'elle se sentait fortement intimidée par la façon dont Michael la tenait.
Après quelques instants à se regarder profondément il reprit un peu son sérieux :
-Tu tremble ? Ça va ? Lui demanda-t-il.
-C'est rien.
-Est-ce-que des gaufres t'empecheraient de trembler ? Lui dit-il avec un clin d'oeil.
-Tu me connais vraiment bien dis-donc. Répondit-elle en souriant.
Ils se détachèrent l'un de l'autre et il se retourna pour mettre les gaufres dans la petite assiette.
-Tenez madame ! Dit-il en lui donnant les gaufres.
-Merci monsieur ! Dit-elle en les prenant.

Farewell 1 / Mileven [Terminée]Where stories live. Discover now