Chapitre 28 : Le messager

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Alors que j'achevais à peine de prononcer ces mots, un chemin lumineux apparut brusquement dans les airs ! Et Lathalion marchait dessus.Vers moi. Je restais figée. Il me fixa et me sourit. Il n'avait pas changé : ses yeux brillaient d'une détermination sans faille, son sourire était toujours éclatant et ses cheveux blonds le faisaient resplendir. Comme un ange.

Puis le chemin se transforma en tunnel. La lumière commença à disparaitre. Et là, son regard changea. En un éclair, je vis la peur...une peur bleue. La panique. Et la tristesse. Il luttait désespérément pour avancer mais n'y arrivait plus. Un homme vêtu de noir surgit derrière lui. Il l'attrapa et tenta de l'emmener avec lui. Lathalion me tendit sa main dans un dernier espoir. Mais alors que je la saisissais, je le vis entrainé vers le fond du tunnel.

- Trop tard, susurra l'homme.

Je tentais de le rejoindre en courant : l'homme de noir se retourna et me regarda avec ses yeux glacés, puis sourit fièrement, un sourire à faire frémir comme s'il venait de gagner : le tunnel disparut en fumée laissant mon ami prisonnier de cet être sinistre.

- Nooooon !!!!! Je vais te rattraper !! criais-je.

Je m'élançais dans le vide plusieurs fois mais je retombais à chaque fois par terre. Alors que je me relevais, je remarquais que ma robe était tachetée de sang. Tout comme le sol. Apparemment les autres aussi l'avaient vu car mes parents me saisirent par le bras.

- Viens Ambre ... Il est temps de rentrer, me murmura Papa.

- Non, il faut que je le sauve !

- Qui ? me murmura Maman.

- Vous ne l'avez pas vu ? demandais-je.

- Il n'y a personne... tu as dû rêver ! renchérit Maman .

- Si, si... Lathalion, je ne peux pas l'abandonner encore une fois !

- Ambre nous reviendrons plus tard si tu veux mais laisse-nous au moins soigner ta plaie.

- Non, je ne peux pas, je n'ai pas le temps... je ne peux pas, je ne peux pas !!!

- Calme toi, me dit Papa. Regarde Ambre. Regarde autour de toi. Tu vois Lathalion ?

- Non... Mais il est quelque part... Dans une autre dimension peut-être !

- Ambre, sois raisonnable, me dit une troisième voix.

Je me retournais et vis un parfait inconnu. Peut-être un ami de mes parents ?

- Vous parlez de raison alors qu'il s'agit de la mort de mon meilleur ami !

- Mais que veux-tu faire ? Il est déjà mort.

- De quoi vous mêlez vous ? Vous l'avez vu mourir peut-être... A moins que vous l'ayez assassiné ! C'est ça, vous n'êtes qu'un vulgaire assassin... ou un complice.. un traître.. un lâche !

- Je te conseille de t'excuser immédiatement ! répliqua l'inconnu.

- Ha, je vous ai percé à jour !

- C'est bien parce que je sais que c'est un jour difficile pour toi que je te pardonne...

- Excuse-moi Jean, répondit Papa . Elle est à bout !

- Ouais, ouais... dit l'autre avec mépris.

Papa me prit par la main. Maman nous rejoignit. Ils brandirent leur cristal de foyer et soufflèrent "Elkmire". Quelques secondes plus tard, nous étions en face de notre demeure. Je ne pris même pas le temps de dire quelque chose. Je partis en courant. Je ne voulais pas rentrer !

- Ambre, cria ma mère quand elle réalisa ce qui se passait...

Mais il était trop tard pour qu'elle puisse me rattraper. Mon père tenta vainement de me rattraper. Il faut croire que la colère et la tristesse qui m'animait en ce jour funèbre aurait pu vaincre et résister à la terre entière !

Je courus ainsi une dizaine de minute. Sans me soucier de ma destination ni de quoi que ce soit, d'ailleurs. Puis d'un seul coup, un étrange sentiment me traversa. Quelque chose d'angoissant...profond. Comme une flèche indolore qui vous coupe le souffle. Et vous tue. Sauf que j'étais vivante. J'arrêtais ma course net. Je regardais autour de moi. Des arbres tordus, de la terre desséchée, des pierres gisant au sol couvertes par endroit de mousse verdâtre...voilà le paysage qui s'offrait à moi.

- Il y a quelqu'un ?

J'entendis un bruissement de feuilles. Puis un cri rauque. Je restais immobile. Soudain, un évènement incompréhensible se produisit. Je vis un aigle, au bec d'or et dont les plumes semblaient entourées d'une drôle d'aura, foncer sur moi. J'eus à peine le temps de comprendre ce qu'il se passait que je fus propulsée au sol par une drôle d'ombre. L'aigle, quant à lui, transperça la terre. Un trou béant était planté au milieu de la forêt avec un aigle gisant à l'intérieur. Un peu de sang s'était répandu. Je m'approchais tout en gardant mes distances...pour vérifier si...l'aigle était mort.

Deux morts déclarées dans la même journée...les deux un peu à cause de moi... Alors que je m'apprêtais à partir, une étrange lueur blanche descendit du ciel. Semblable à un drap de coton, elle enveloppa doucement l'aigle. Elle effaça les tâches de sang et emporta l'aigle vers les cieux.

A la place de l'animal royal se trouvait maintenant un bout de papier. Je m'approchais. L'observais quelques minutes puis, comme guidée par une force invisible m'en emparait. C'était en fait un parchemin, enfin je crois..je le dépliais et voyais une sorte de poème qui disait :

Quand le cycle lunaire touchera à sa fin
Que des mémoires sera effacé le passé
Le chaos s'abattra.
Le sort est scellé.
Bientôt un enfant révèlera sa nature profonde
Les ténèbres et l'obscurité ont trop longtemps sommeillé
Ils s'en empareront
Seul l'astre céleste brillera encore dans nos jours sombres
Un enfant naîtra avec en lui la lumière
Alors un combat interplanétaire causé par la bêtise et l'irresponsabilité éclatera
La terre, notre mère à tous, souffrira
Qui l'en empêchera ?

Qu'est ce que cela signifiait ? Et pourquoi moi ? Cette prose annonçait un mauvais présage...mais comment savoir si elle disait vrai ? Enfin l'heure n'était pas aux questions..

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⏰ Last updated: Jul 08, 2019 ⏰

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La souvenir oublié ou la cabaneWhere stories live. Discover now