partie sans titre 02

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J'empoignai brutalement le livre et je l'envoyai culbuter jusqu'à l'autre bout de ma chambre

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J'empoignai brutalement le livre et je l'envoyai culbuter jusqu'à l'autre bout de ma chambre. Je ne l'avais reçu que ce matin et j'avais déjà terminé de le lire. Je ne suis pas une lectrice assidue, d'accord ? Mais comme c'est elle qui me l'a envoyé, je me suis dit que ça devait être important.

Maintenant, j'aurais tout donné pour effacer ce foutu bouquin de ma mémoire.

Parce qu'il parlait de moi. J'étais la protagoniste, le livre était écrit de mon point de vue.

Est-ce qu'elle croyait si bien me connaitre ? Elle avait bien évidemment dû utiliser un stupide pseudonyme inspiré de mon nom. On aurait presque dit qu'elle essayait de faire croire au monde que j'étais l'auteur de ce roman qui ne devrait même pas être considéré un.

J'étais tellement enragée. À la fin du livre, elle avait laissé mon personnage tuer le sien. Que voulait-elle bien me dire par là ? Que j'allais la tuer ?

Honnêtement ? Elle le mériterait.

Je la haïssais tellement pour avoir partagé notre histoire au monde entier. Et je la détestais encore plus pour m'avoir laissé un message codé entre les pages. Un message menaçant. Du moins, je crois. Avec elle, les lettres d'amour et celles de menace sont assez similaires.

Je me levai de mon lit, le corps tremblant de la tête aux pieds, et j'enfilai la tenue la plus provocatrice que j'étais capable d'assembler. Je rejoignis ensuite rapidement la maison d'Ulysse et nous allâmes nous bourrer la gueule dans un bar.

J'aurais aimé lui parler de ce livre, de ce sentiment de trahison que je ressentais au fond de ma poitrine. Néanmoins, je n'en prononçai pas la moindre syllabe. Parce que si je lui en parlais, il allait immédiatement se dégoter le livre pour le lire. Et s'il le lisait, il découvrirait toutes les choses horribles que j'avais faites. Encore pire, il découvrirait qu'au fond, je n'étais pas aussi froide que j'aimais le prétendre.

À cette pensée, je frissonnai violemment avant de prendre une grande goulée de whisky. Je souris en sentant le liquide brûler doucement ma gorge.

Personne ne méritait de me connaitre réellement.

ILS PRIENT POUR NOUSWhere stories live. Discover now