Prologue et Epilogue ★ ★ ✩ ✩ ✩

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Ce cours va être bref, car une fois qu'on a compris ce qu'était un prologue et ce qu'était un épilogue, il n'y a pas grand-chose à dire dessus. Cependant, j'en vois encore qui les utilisent mal, surtout pour l'épilogue, il est donc important de remettre les choses au clair.

D'une manière générale, le prologue et l'épilogue sont une extension de l'histoire. Il faut faire le teste : si on les enlève, l'histoire doit quand même tenir debout, être compréhensible et avoir un début et une fin. Je reviendrais en dernier sur ce point. Par conséquent, le prologue et l'épilogue ne doivent pas excéder le tiers de vos chapitres. Si vos chapitres font en moyenne 10 pages, on ne peut pas concevoir un Prologue qui en fasse 8 ou 9. De même que pour l'épilogue. En générale, je conseille d'avoir un prologue qui fait entre 1 et 3 pages. Cela permet de ramasser l'action et donc de bien teaser le lecteur (si c'est bien fait). Pour l'épilogue, je dirais qu'on peut un se permettre un peu plus, sans toutefois excéder 4 ou 5 pages. Encore une fois, cela dépend également de la longueur de vos chapitres. Ceci est pour vous donner un ordre d'idée.

1. Le prologue

Du grec πρό (pro) qui signifie « devant », « avant », et λόγος (logos) qui signifie « parole », « discours » et donc par extension, « l'histoire », le prologue se place donc avant l'histoire. Et ce, dans tous les sens du terme. Il est physiquement avant, puisqu'il est devant le premier chapitre, mais également, la scène qu'il raconte sert de préambule et traditionnellement, elle se déroule à un instant T qui se situe avant celui du premier chapitre. Le prologue est également parfois confondu avec ses cousins :

- L'avant-propos : l'avant propos ne sert pas l'histoire, et n'en fait pas partie. Dans l'avant-propos ou le préambule, c'est l'auteur (ou l'éditeur) qui parle. En général, il y fait état de la difficulté qu'il a eu à écrire son livre, et combien il a rencontré des personnes géniales pendant qu'il l'écrivait, etc, etc. Il peut également s'en servir pour avertir le lecteur sur tel ou tel point : « attention cette histoire s'inspire de faits réels », ou au contraire « toute ressemblance avec des faits réels est purement fortuite ».

- La préface : Le but de la préface est de présenter l'auteur et l'histoire de façon sommaire. Par conséquent, elle est rarement rédigée par l'auteur lui-même. En général, c'est long et chiant, car très érudit – mais très intéressant quand on étudie le livre.

- La dédicace : le livre est dédié à un destinataire, qui est classiquement, au XVIe siècle, le mécène de l'auteur, c'est-à-dire un grand seigneur qui le paye et qui lui offre sa protection, en échange de quoi, l'auteur écrit des textes. Il n'y avait pas de droits d'auteur à l'époque, et on était donc complètement dépendant du bon vouloir de cette personne. Mieux valait donc la brosser dans le sens du poil.

Ces trois parties, contrairement au prologue, font partie de ce qu'on appelle les pages liminaires, c'est-à-dire qu'elles ne font pas partie de l'histoire... Contrairement au prologue. Bon, maintenant que tout est clair, comment qu'on fait un bon prologue ?
Comme je l'ai dit, le prologue doit répondre à plusieurs critères :

- Il doit être court.
- Il doit soit introduire le monde si on se trouve dans un univers dystopique ou fantaisiste, le plus souvent en revenant sur la genèse/ création de ce monde.

- Il doit éveiller la curiosité du lecteur, sans pour autant dévoiler l'intrigue ou commencer l'intrigue.

J'insiste sur ce dernier point : le prologue n'est PAS le début de l'histoire. Bien qu'il soit sous la forme romanesque (sous forme d'histoire, donc, contrairement à la préface), il sert simplement à introduire le lecteur dans le livre. Il ne doit y avoir aucune révélation importante, aucune information importante qui concerne l'intrigue. Il sert seulement à planter le décor, l'ambiance. C'est pour cela qu'il doit être court, ce qui a un double-effet : cela vous force à ne pas trop rentrer dans les détails, et cela ramasse l'action, qui devient donc plus tendue et fait monter le suspense.

2. L'épilogue

L'épilogue souffre encore plus que son copain le prologue. Il est très malmené par certains auteur. En soit, il présente les mêmes caractéristiques que le prologue, sauf qu'il est situé à la fin de l'histoire et donc, au lieu d'introduire, il conclu.
- Il doit donc être court

- Il doit montrer ce qu'il se passe après la fin du roman. Généralement, cela se passe dix ans plus tard, on voit que les protagonistes se sont bel et bien mariés et qu'ils ont eu des enfants.

- Il ferme donc le récit, mais ne fait pas partie de l'intrigue.

J'insiste sur ce dernier point. L'épilogue n'est PAS la fin de votre histoire. Faites, le test, enlevez votre prologue. S'il manque quelque chose, comme une information importante, c'est que vous avez mal construit votre histoire. Le défaut que présente souvent les épilogues, c'est que l'auteur à :
- Mal construit son histoire et donc celle-ci ne se déroule pas bien et à besoin de chapitres supplémentaires : souvent parce que les informations données ne sont pas satisfaisantes, et que la fin se termine de manière illogique, et l'auteur se sent donc obligé de donner des explications -qui elles mêmes ne sont pas logiques. Le seul effet que cela va provoquer est une frustration pour le lecteur.

- L'auteur a du mal à quitter ses personnages et son histoire, il délaye et diffère donc le moment de les quitter. Cela aura pour effet de diluer les sentiments ressentis à la lecture et donc vous pourrez rater totalement votre fin, le lecteur ne sentant aucun sentiments forts, il oubliera donc bien vite votre livre.

Petits Tips de l'écritureWhere stories live. Discover now