Nouvelles pages

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Amina venait de se réveiller , sa maman à son chevet .  Ce fut après une semaine que l'hôpital avait décidé de la laisser sortir et de continuer sa convalescence chez elle ; sa maman lui fit un bisou et partit ouvrir la porte à l'entente de la sonnerie . Elle revint avec un brillant sourire accompagné de quelques hommes aux bras chargés de provisions : fleurs , chocolats , délices et des cartons de fruits .

- Taadaaaa , s'écria Falilou en toquant à la porte .
   Amina lui sourit jovialement en se relevant de son lit , Falilou lui prit la main et la caressa .

- Tu te sens mieux , Amina ?

- Oui très bien , mais c'est quoi tout ce gâchis ?

- Quoi ?

- Tout ce que t'as acheté là pour un malade guéri.

- Un malade qui refuse de manger , c'est bon , je ne veux plus rien entendre . Tu vas manger beaucoup aujourd'hui, je vais m'assurer que tu prennes 3 kilos avant de partir , on verra le reste plutard.

  Amina s'esclaffa de rire pour la première fois depuis son choc . Le choc qui l'avait cloué sur un lit d'hôpital pendant des jours ;  il n'y avait un mal qui pouvait rivaliser avec le sien . Trahie et cruellement manipulée, c'était toujours le sentiment qui l'animait. Comment n'avait-elle pas pu jauger la jalousie criminelle  de son amie Humayra ? Elle ne pouvait croire que la relation qu'elle avait eue avec Souleymane Sall n'était simplement qu'un défi lancé par une amie qui voulait sa destruction. Humayra l'avait bien poussée dans les bras de Souleymane pour après le reprendre pour elle , et après réflexion elle se disait que Souleymane sortait avec Humayra en même temps avec elle et ce qui était réellement inconcevable et le choc était ce mariage prémédité alors qu'elle était bien éprouvée à sa grossesse non désirée.

Elle ne cogitait du tout à une quelconque vengeance mais jamais , elle ne penserait à pardonner à Humayra ; elle avait commis beaucoup de mal à des personnes qui ne lui firent le moindre des maux passant de Falilou à qui elle avait mâché , sans état d'âme, sa carrière politique et à Amina dont elle avait gâté la vie entière. Le ton diabolique de sa voix résonnait toujours dans la tête d'Amina , sans le moindre scrupule . Ce qui l'importait était la destruction de son amie  ; fait donc elle n'en avait plus que faire .

  Falilou avait finalement compris l'histoire et ne pouvait comprendre comment un être humain aki noppam pouvait incarner une telle méchanceté sans bénéfice . Ne pouvant plus supporter , il était parti voir en personne Humayra chez elle  pour entendre d'elle la version des faits mais cette dernière incarna une effronterie sans précédent.
  De prime abord , elle confirma la vérité des faits sans biaiser , le moindre du monde et étala son arrogance avec grande fierté.

- Mais dans l'histoire , elle n'a pas perdu .  Elle a gagné un BG , toi le pharaon noir , s'éclata t-elle de rire

Falilou dût étouffer  son ineffable envie de l'étouffer jusqu'à la mort ; il serra ses poings et se dirigea vers la porte de sortie , il revint sur ses pas

- Tu sais au moins que le bien fait n'est jamais perdu mais aussi le mal fait ne se perd jamais ? Je souhaite simplement que ton dos puisse endosser tout ce lot de malheur qui va peser sur ton dos . Mais j'en doute fort quand on laisse tout le travail entre les mains de Dieu , Bayinagn leu ak yAllah Aïcha Humayra

      Falilou avait fait part à Amina de cette rencontre et lui avait supplié de tout oublier , d'oublier cette femme et son misérable ex et que dorénavant , il allait la rendre heureuse .
 
Papa Mbacké les interrompit en saluant tout le monde et ignora la main tendue de son futur gendre puis s'enquit des nouvelles de sa fille .

- Ça va , papa je me porte bien !

- Alhamdoulilah, ma fille . Tu dois te reposer ; qui a amené toutes ces sucreries ? Demanda le papa en regardant autour de lui

    Personne ne répondit mais sa femme et fille braquerent leurs regards sur Falilou et papa Mbacké finit par comprendre. Il se retourna pour partir mais fut interpellé par Falilou qui demandait à lui parler . Il le toisa et lui intima l'ordre de le suivre .
   Arrivé sur son petit bureau , il se prépara un café avant de lui ordonner de parler .

- Bien ! Papa , je sais très bien que mille excuses ne sauraient étouffer votre colère à mon égard mais je tiens à solliciter à nouveau votre pardon . Je prendrai le temps qu'il faut pour qu'on ait enfin des atomes crochus toi et moi . Je vous estime beaucoup car vous avez donné l'éducation qu'il faut à Amina . Djiguéne dh gueunouko, yarouna am neu diné ! sougndjiguéne bakhna nday dia takh , té ndéye dji noumou mél rek xolko si Baye dji , borom keureum. Donc tout est grâce à toi.
  Et sachez , papa , que votre fille vous aime vraiment d'un point que je ne saurai définir . L'Homme va avec l'erreur car l'erreur est humaine mais l'erreur ne fait pas l'humain un inhumain et l'erreur peut être même une bénédiction et un nouveau point de départ de la personne fautive . J'en suis sûr qu'Amina et moi avons compris et appris de notre erreur quasi impardonnable . Et sincèrement , je n'ai pas de leçon à vous donner mais je me sens juste trop mal  et trop accablé par tout ce qui s'est passé. Pardonnez-moi, père...

  Papa Mbacké ne répondit pas pendant des minutes et se concentra sur son café comme s'il cherchait un truc important dans ce lac noir .

- Son visa pour la France est prêt et je voudrai qu'elle accouche dans les meilleures conditions loin des regards des commeres. On pourrait se marier là-bas après avec votre permission .

   Papa Mbacké s'offusqua à l'entente de cette nouvelle et se ravisa de sa réponse salée qu'il voulait jeter à la figure de celui qui avait réduit en morceau ses espoirs . Il réfléchit pendant un moment et vit que c'était la meilleure des choses à faire et cela allait lui éviter l'opprobre de sa fille en état. Il accepta malgré lui et deux semaines après , ils quittèrent le pays .

    Ils avaient loué un appartement assez simple mais très beau . Falilou ne travaillait plus et vivait dorénavant sur l'héritage que son papa lui avait laissé ;  il avait promis de ne jamais y toucher mais les circonstances en étaient autre . Falilou Ndiaye prenait soin de sa fiancée comme un bébé et répondait à ses moindres désirs. Falilou fut l'homme du foyer : balai , ménass , rakhass , fomp , foteu, passé , tog.
Il faisait absolument tout et s'acquittait de ces tâches avec joie ; Amina était plongée dans une paresse mourante mais très sereine entre la lecture et le massage adoucissant que son fiancé lui faisait chaque soir . Elle était heureuse et comblait comme une princesse du plus grand royaume .
   Falilou s'activait dans la cuisine préparant une crêpe poulet que sa chérie avait commandée ! Dernièrement , il était devenu un brillant cordon bleu et apprenait chaque jour une nouvelle recette pour épater sa princesse . La crêpe prête, il le mit sur un jolie plat , une tasse de jus goyave à côté et se dirigea vers la chambre. Arrivé , il lâcha tomber le plateau en voyant Amina affalée sur le lit comme si elle était en train d'agoniser. Elle était arrivée en terme de sa grossesse , Falilou tout affolé la prit  entre ses bras et sortit de l'appartement hélant un taxi qui passait oubliant qu'il avait une voiture même. Heureusement que l'hôpital était juste à trois kilomètres. Arrivés , Amina fut prise rapidement aux soins et Falilou fut demandé de rester dehors même s'il cherchait ardemment à l'assister .
  Il resta finalement dehors à prier à Dieu d'assister sa tendre Amina et n'arrêta qu'après être plongé dans un sommeil sur un des sofas dans la salle de patience . Il fut réveillé quelques temps après et sursauta en faisant face à une femme en boubou blanc . Il tiqua pendant un moment et imagina involontairement au pire .

- Monsieur , où est ma femme ?

- Elle va très bien monsieur , elle est aux soins . Félicitation à vous , elle a donné naissance à de très beaux jumeaux , une fille magnifique et un très mignon garçon.

  

Game Of Throne ( Tom 1)Where stories live. Discover now