Fleur 2

2.3K 376 50
                                    

En quelques secondes, il arriva à la sauver de l'imminente mort. Dès qu'elle posa les pieds sur terre, la suicidaire s'evanouit entre les mains du sauveur en serrant toujours la fleur entre ses dents. Falilou convainquit les piétons curieux qu'il était un de ses connaissants et l'amena dans sa voiture, aidé par ses hommes.

Il l'emmena à l'hôpital pour recevoir des soins et la trouva une heure après, réveillée avec la mine froissée. Ils s'échangèrent de regards, des regards qui communiquaient beaucoup. Il s'approcha d'elle en hésitant beaucoup, il arriva à sa hauteur et lui tendît la fleur qu'Amina reconnut très vite, elle en sourit toute joyeuse comme si elle avait sa grande nostalgie. Elle ne tarda à reconnaître l'homme de la fleur qui la considérait d'un oeil jovial, qui s'etait un peu métamorphosé dans son costume qui le rendait beaucoup plus responsable que dans sa tenue de sport.

- M'as-tu sauvée? Demanda t-elle comme si elle venait de ressasser les derniers evenements
C'est toi?

Falilou vint lui serrer les mains en lui souriant. Il l'interrogea sur sa santé, si elle allait bien ...  Mais en guise de réponse, elle sanglota, une certaine boule calée à la gorge qui temoignait étroitesse.

Falilou la rasseréna en l'aidant à se lever et l'emmena à nouveau dans sa voiture. Il s'arrêta devant un restaurant de la place et entrèrent. Devant l'intransigeance de Falilou, elle accepta de manger quelque chose. Rassasiés, l'homme de la fleur décida de rompre le silence, c'était le moment qu'il jugeait tempestif de mettre à nu ses inquiétudes.

- Comment vous appelez-vous, mademoiselle?

- Aminata Bâ, répondit-elle en baragouinant

- Moi c'est Mouhamed Falilou Ndiaye , certainement vous avez eu écho de mon nom dans cette localité. C'est pas important, mais dites-moi mademoiselle! Êtes-vous enceinte ?
Là n'est pas la question, je le sais, le médecin m'en a touché mot et votre grossesse est assez avancée. Vous alliez vous suicider, je plurarise le " Vous" , car vous avez dans votre ventre un embryon, un être humain qui allait aussi trepasser ipso facto.

- C'était la meilleure chose,monsieur, répondit-elle d'un ton revêche.
Vous auriez pu au moins vous mêler de ce qui vous regarde. Je suis enceinte, d'accord. Et maintenant? Si j'ai envie de me donner la mort , ce n'est pas vous que je ne connais ni d'Adam ni d'Eve qui devrait m'en empêcher.

Amina manqua de crier en prononçant la dernière phrase, Falilou demeura fragmatique en saisissant la dernière frite qui planait sur son assiette et la mangea. La fille s'irrita face à cette indifférence et décida de quitter les lieux en courant. Elle renifla de colère, cet homme arrogant venait de lui tirer vachement les nerfs... Comment s'appelait-il déjà! Falilou lui avait-il dit. Amina lui en voulait à mort de l'avoir tirée de la mort, elle était plus que déterminée à mettre en terme à sa vie et cette determination, elle était encore en train de la mûrir, il n'y avait plus de choix, elle devait mourir.

Elle se rendit compte que la fleur se trouvait toujours dans sa main droite de moins en moins eclatante, elle la regarda quelque secondes et l'abandonna d'un coup. Elle fut saisie de peur par les klaxons et les phares d'une voiture qui se posèrent sur elle. Falilou y descendit et s'accroupit pour ramasser la fleur en la caressant soyeusement puis d'une démarche imposante , avança vers la fille en gardant toujours son calme d'antan.

- Amina, je tiendrai à vous informer de votre folie si vous pensez une seconde que je vais larguer les amarres en sachant que vous avez un jolie être dans le ventre et que des envies suicidaires vous hantent.

Amina prit ses mots comme un affront. Quel genre d'inconnu effronté fut-il pour l'interdire de décider si elle devait mourir ou pas? Le courroux l'envahit à nouveau et la placidité de ce charmant homme l'exaspérait au summum

- Monsieur Ndiaye , nous ne nous connaissons vraiment pas pour que vous ayez un mot à émettre concernant ma vie, je vous saurai gré de me ficher la paix.

Falilou vint lui coller presque le corps en conduisant son regard sur la fleur qu'il venait de redresser la tête et la passa entre les mains de la fille

- Vous voyez cette fleur, permettez-moi de vous tutoyer pour mieux comprendre l'histoire que j'ai avec cette belle fleur qui vous semble aujourd'hui moche. Je l'ai rencontrée le jour même où je t'ai rencontrée, elle était belle, elle m'avait plue au premier regard. Je n'ai hésité à l'extirper de sa famille alors qu'elle était petrie de joie de vivre. Je la contemplais et j'étais joyeux de la posséder enfin, de la humer... J'en eus marre et je la jetai comme tu viens de le faire. Je me suis senti beaucoup capable car elle n'avait rien demandé à la vie et la voilà qui payait de ma culpabilité. J'eus pitié et je décidai de la reprendre et de prendre soin d'elle à jamais mais je t'avais rencontrée ce même jour et mon coeur m'a suggéré de te la remettre car j'avais grande présomption que t'avais une grande bonté féminine qui pouvait s'en occuper...

Elle s'esclaffa de pleurs et Falilou la tira contre lui et la serra puissamment comme pour briser ses maux, ses peines... Puis l'aida à entrer dans sa voiture et la reconforta.

- Amina, je sais que je suis un parfait inconnu mais je peux t'assurer que tu pourrais vraiment compter sur moi.

Il savait pertinemment que ce qui pesait sur la vie de cette fille était lourd. Les deux fois de consternation en étaient témoin: il l'avait surprise en train de pleurer au parc et cette fois-ci le summum, le suicide.

De la vie d'Adam au dernier nouveau né, il n'y avait eu aucune épreuve qui pourrait conduire à une personne à vouloir se retirer l'âme, on pourrait se souhaiter la mort mais pas s'en autoriser car on n'avait pas été capable et en mesure de nous donner vie et âme... Sûrement était-ce la raison pour laquelle Dieu ne négocie avec un tel acte pour donner son pardon? certainement Dieu prend le suicide comme un manque de respect à son égard et on ne manque point de respect à Dieu du moins pas  à ce point...

Tout compte fait, selon Falilou, cette douce jeune fille avait peut-être une raison qui pouvait lever le voile... Elle se mit à lui raconter la vie avec son copain Souleymane Sall, les promesses passées pour contrer le mariage qu'on voulait lui imposer, elle s'était donnée à lui pour qu'il l'enceintât afin de forcer ses parents à se résoudre à se désister. C'était sans compter que son éternel amour allait préfèrer ses études à l'extérieur que cet amour conçu.
De tous ces souvenirs, elle finit par replonger dans des sanglots.

Monsieur le maire comprit et la serra encore fort contre lui, ses larmes ne purent résister mais les reprima trés vite . Il l'accompagna jusqu'à chez elle et lui promit de revenir le lendemain et lui fit promettre de ne tenter quoi que ce soit et que tout allait être bien.

Il rentra chez lui et partit directement au lit, la tête chargée d'angoisse. Comment un homme pouvait fuir une si grande responsabilité et accepter à violer une telle promesse? Cette fille avait de quoi se plaindre, son seul espoir lui avait montré dos. Falilou Ndiaye serra fort sa couette en sniffant,cette histoire lui rappelait sa maman , il avait perdu son papa juste à la naissance. Il n'avait pu deguster l'amour paternel et sa maman en avait considerablement morflé. Cet enfant allait-il vivre pire de ce qu'il avait vecu? Grandir sans papa , voir ses camarades parlaient joyeusement de leur père sans que lui même ne pût connaître la définition d'un père et ce qu'il devrait ressembler , un papa... Allons , va-t-il même naître cet enfant? Sa maman garde des envies suicidaires.

Trois fois , Falilou se reveilla en sursaut , l'image de cette fille lui revenait sans cesse. Il salua le soleil qui venait de taper sur les rideaux . Il prit très vite sa douche et s'habilla en costume , il avait une reunion avec son parti politique pour la dernière mis à point avant les élections, mais il avait une chose trés importante à réaliser d'abord.
Il démarra sa voiture et descendit de la voiture en stressant follement. Une dame vint ouvrir et il demanda à voir Amina. Elle lui rétorqua qu'elle n'était pas disponible, il insista beaucoup et elle lui annonça que depuis hier elle ne voulait ouvrir sa chambre. Sans attendre, il entra presque en bousculant la dame. Il demanda sa chambre et se mit à toquer manquant de la défoncer. Il entendit des sanglots en sourdine. Il defonca la fenêtre derrière et la trouva au sol sanglotant. Il l'aida à se relever et l'embrassa sur le front.

- Amina, s'il te plaît. Regarde-moi?
Je voudrais être le père du bébé , ton époux. Fais-moi cette faveur, je t'en prie.

Game Of Throne ( Tom 1)حيث تعيش القصص. اكتشف الآن