Croisement

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Elle s'était levée de bonne humeur de sa longue sieste, une humeur qui se froissa en quelques secondes car elle se rappela que ses parents devaient débarquer dans quelques heures, deux heures exactement, leur arrivée fut fixée ainsi. Amina soupira en se relevant , elle prit vite sa douche et veilla sur ses soeurs qui devaient faire pareil.

Elle avait tenu à ce qu'elles soient là pour l'accueil. Prêtes , elle avisa le chauffeur et ils prirent , quelques minutes après , la route direction l'aéroport Leopold Sédar Senghor. Elle regroupa ses petites quelques part et s'éloigna pour lutter contre son angoisse. Elle jeta un coup d'œil à son ventre qui ne se faisait plus beaucoup discret, elle réprima une grimace et avança  elle apercevit les silhouettes attendues. Ses parents étaient radieux, les yeux pétillants de bonheur, elle reçut un coup au cœur, allait-elle bientôt gâcher ce grand bonheur?
Si seulement elle pouvait remonter le temps , elle ne demandait mieux. Simplement obéir comme une folle à ses parents et rester auprès d'eux : Dème école wathie gnibi, avoir rien à faire de la parole d'un vil trompeur.
Son voyage spirituel venait d'être troublé par son papa qui la tira et la serra fort contre elle. Amina retrouva les idées et répondit à cette étreinte, puis à celle de sa mère.

- Quelle beauté est ma fille! Tu t'es beaucoup embellie hein . Je connais un qui va tomber directement , disait sa mère avec une pointe d'ironie.

Cette phrase semblait briser tout son espoir de se voir un jour pardonnée par sa mère , son papa n'en parlons pas. Elle avala difficilement cette phrase et créa vite  un sourire machinal.

- En plus tu as pris du poids, il faut que tu recommences à faire ton régime. Ton ventre , l'as-tu vu?

Cétait un embryon et non la nourriture, avait-elle envie de lui dire une bonne fois, mais elle n'avait une seule audace de lui sortir pareille chose.

- Adji, toi aussi! Laisse mon amour tranquille , tu ne vois pas à quel point tu l'ébranles. Elle est très belle ainsi, la flatta son adorable papa.

Elle l'aimait beaucoup, ce papa. Il avait toujours été plus que présent pour elle , cela depuis toujours. Les valeurs acquises, ce fut bien grâce à lui. Il était un ambassadeur dans la grande organisation des nations unies et commençait à beaucoup vieillir avec une maladie qui le martyrisait mais ne larguait point les amarres , simplement pour assurer toujours une vie plus qu'aisée à ses enfants, à sa famille... Méritait-il une pareille déception de la part de son chouchou? Ils quittèrent tous l'aéroport avec une joie sans limites.

Très tôt le matin , elle fut réveillée par un mal de ventre, des nausées faisaient rage. Elle serra les dents et partit dans la salle de bain et deglutina, tout ce qu'elle avait mangé la vieille, une autre vague revint qu'elle vomit avec des sanglots silencieux. Elle prit son journal, diariste qu'elle était, et commença à se confier au près de lui. Cétait son meilleur confident après Humayra, peut-être même plus qu'elle, il y'avaient ces choses qu'elle ne racontait quasiment à un humain, mais quand même Aïcha Humayra savait en partie tout. C'était elle même qui l'avait presenté son amour perdu Souley, c'était elle le maquereau. Elle fouina sur les premières pages qui lui rappelèrent les premières périodes de sa connaissance avec Souley. Bel homme était -il, intrépide qui ne reculait jamais. Il n'avait lâché Amina d'une seule semelle malgré qu'elle campât sur sa position, elle n'avait jamais eu de copain de sa vie et s'était dite donc que ce n'était alors le moment de flancher pour les belles paroles de cet homme au regard qui petillait de charme. ce fut sous les représailles de son amie Humayra qu'elle decidât de laisser son coeur prendre les rênes.

Ces pages lui rappelèrent énormément de souvenirs avec ce trompeur. Elle entama une nouvelle page pour confier toutes ses craintes , n'esperant moins recevoir des avis mais simplement du réconfort. Elle en eût , d'ailleurs comme toujours. Les écrits , c'était ce qui lui permettait de reduire l'intensité de ses maux simplement il suffit d'écrire des mots, s'épancher... Discuter avec un objet qui ne donnait signe de vie, qui ne se suffisait qu'à recevoir les mots.

L'aînée de la famille entendît la sonnerie de chez elle, elle se rhabilla et sortit vite ouvrir. Elle manqua un battement en faisant face à Falilou qui lui sourit de toutes ses dents, élégant dans son grand boubou blanc . Elle regarda autour d'elle pour verifier s'il y'avait personne et ferma la porte.

- Mais que faites-vous ici à cette heure??

Il ne se lâcha de sourire et lui tendit un sachet rempli de délices.

- J'avais envie de t'apporter un petit déjeuner, j'espère que je n'en fais pas trop... Sinon tes parents doivent arriver ce soir, n'est-ce pas?

- Ils sont déjà ...

Un bruit vint lui couper la parole, son père venait d'ouvrir la porte en froncant furieusement les sourcils. Il se posa à la hauteur de Mouhamadou Falilou sans arriver à son hauteur.

- Qui êtes-vous monsieur? Demanda t-il sans complaisance

- Mouhamadou Falilou Ndiaye... Vous devez être sans doute le papa à Amina, enchanté monsieur, répondit-il en tendant sa main que son interlocuteur ignora ostensiblement.

Il tira sa fille dans la maison et referma la porte au nez à Falilou et se mit à engueuler sa fille pour la première fois.

- D'ailleurs, c'est qui? Ah maintenant, tu commences à fréquenter les hommes ? Cela depuis quand même? Sûrement à mon insu après notre voyage. Tu sais trés bien que tu es fiancée et y'a ces choses que tu devrais t'interdire.

- Papa excuse-moi mais je suis assez grande pour fréquenter les hommes, répondit-elle vaguement assoupie

Papa Mbacké ouvrît grandement la bouche de stupeur, sûrement choqué par ce qu'il venait d'entendre. Sa fille ne lui avait jamais parlé sous un pareil ton et expression.

- Es-tu malade? Tu as raison ! Tout compte fait, je savais que le jour que je craignais allait arriver... Bref! Tu as ton fiancé dorénavant et les choses se feront très bientôt , tu as intérêt à rester tranquille

- Tu sais très bien que je n'aime pas Amath et je commence vraiment en à avoir assez qu'on choisisse pour moi. Papa, je suis désolé mais je ne compte me marier avec mon cousin.

Son papa se retint d'une giffle et grogna

- C'est ce qu'on va voir , Amina.

Amina? Il venait de l'appeler par son prénom , chose qu'il n'avait jamais faite depuis sa naissance, même quand elle commettait des bêtises , c'etait des ' Trésor , il faut plus faire ceci ou cela ' ' Ma vie, arrête moi ça ' mais jamais des Amina tout sec comme cela. S'il disait cela c'était parce qu'il était au summum du courroux...
Il partit sûrement faire une promenade tandis qu'Amina allait dans sa chambre pleurnicher comme jamais. Elle sentait le monde s'écrouler sur elle, rester dans cette maison lui faisait peur plus que jamais. Des qu'elle decidât de sortir, elle croisa net à nouveau son papa qui revenait de dehors avec une hargne indicible.

- Rassure-moi , Aminata Bâ, que ce que je viens d'entendre est faux. 

Game Of Throne ( Tom 1)Where stories live. Discover now